Le travail en 12 valeurs

Qu’est-ce qui motive les Québécois à se lever chaque jour pour aller gagner leur croûte? Quelles cordes sensibles leur font choisir un employeur plutôt qu’un autre? Pour le savoir, le Magazine Jobboom a mené un vaste sondage sur les valeurs au travail, en collaboration avec L’Indice relatif de bonheur.

Au printemps 2009, 1 835 travailleurs de la province se sont donc exprimés en classant douze valeurs par ordre d’importance. Les résultats sont tantôt rassurants, tantôt troublants.

Ce qui frappe le plus :

  • Le climat de travail ressort comme LA valeur numéro un. Hommes, femmes, jeunes, vieux, diplômés du secondaire, du cégep et de l’université : dans toutes les catégories sauf une (les directeurs), cette valeur occupe le sommet de la hiérarchie pour ce qui est de nos idéaux au boulot. On se doutait que la bonne entente était chère aux Québécois; nous en voilà certains.
  • Au deuxième rang du classement général vient l’argent. Ce constat a de quoi déstabiliser quiconque sait à quel point les curés ont jadis conditionné les âmes canadiennes-françaises à honnir la richesse.
  • Mais en 2009 semble-t-il, les Québécois retiennent surtout que charité bien ordonnée commence par soi-même. Or, ce dicton n’a pas la même importance pour tout le monde. Par exemple, si la deuxième place accordée à l’argent fait consensus parmi la classe moyenne, les plus riches et les plus pauvres ont d’autres priorités puisqu’ils mettent respectivement l’aspect pécuniaire au troisième et au quatrième rang.
  • Le troisième élément de notre palmarès collectif est davantage en accord avec l’image que les Québécois aiment bien projeter puisqu’il s’agit du plaisir. Ne sommes-nous pas un peuple reconnu pour sa joie de vivre? Fait à noter, les femmes semblent y tenir davantage que les hommes : ces derniers, pris isolément, envoient cette valeur à la cinquième place.
  • En quatrième position, on trouve la reconnaissance de l’employeur. Mais encore ici, il importe de nuancer puisque l’importance accordée à cette valeur décroît en fonction des revenus. Autrement dit, plus on gagne d’argent, moins on a besoin de tapes dans le dos.
  • Et ainsi de suite jusqu’à l’implication sociale reléguée au douzième rang de ma­nière quasi-unanime. Si d’aucuns trouveront choquant que les travailleurs québécois se préoccupent si peu d’environ­nement et d’aide aux démunis, d’autres y verront la vérité qu’une certaine hypocrisie ambiante tend à occulter.

Les valeurs des Québécois au travail, par ordre d’importance

  1. Climat de travail
  2. Argent
  3. Plaisir
  4. Reconnaissance
  5. Dépassement
  6. Authenticité
  7. Éthique
  8. Soif d’apprendre
  9. Santé et bien-être
  10. Ouverture
  11. Prestige
  12. Implication sociale

Ces résultats ont fait réagir bien des observateurs, de l’éminent chercheur au simple travailleur. Interprétations, commentaires et analyses dans la suite de notre dossier.

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