Photo : ericmarchandphotos.com
Mon job, c’est de faire vivre la meilleure journée de leur vie à nos clients, dans un décor féerique. Neuf fois sur dix, c’est ce qu’ils nous disent à la fin d’une randonnée de ski hors-piste dans les montagnes. En été, j’aménage les «pistes» avec d’autres guides. Nous imitons des forêts naturellement skiables de l’Ouest canadien. Ici, les forêts sont très denses et ont besoin d’être travaillées. À chaque coup de scie, on pense à combien ce sera trippant l’hiver suivant.
J’ai choisi ce travail parce que j’ai reçu «l’amour de jouer dehors» en héritage. Je suis né en Gaspésie. Le 10e jour de ma vie, j’étais dans un porte-bébé à parcourir 15 kilomètres de ski de fond par -25 degrés Celsius. Enfant, chaque matin d’hiver, je devais faire 300 mètres de raquette ou de ski de fond pour me rendre à l’arrêt d’autobus scolaire. À 17 ans, j’ai roulé de Vancouver à Gaspé à vélo avec mon père et mon frère.
La beauté de ce lieu a quelque chose de dramatique. Les vestiges de l’ancienne mine défigurent la moitié du paysage. Mais avec la couche de neige et les montagnes, c’est vraiment magnifique. Murdochville fait très petit village alpin en hiver.
Travailler dans un bel environnement et faire du ski me donnent beaucoup d’énergie. Assez pour croire que c’est possible de s’installer dans un village que tout le monde pense fermé et d’en faire un lieu touristique.
J’ai de la chance, car le hors-piste, c’est une liberté exceptionnelle par rapport aux centres de ski. Les pistes ne sont pas imposées : tu peux choisir ta ligne et tes défis du jour. C’est certain qu’en accompagnant les clients, je ne fais pas mes plus grosses journées de ski. Au lieu de repousser mes limites, j’aide les autres à repousser les leurs. C’est un bon compromis pour partager ma passion.
Les autres chanceux :
• La sainte paix à la basilique Notre-Dame
• Capitaine sur le fjord du Saguenay
• Expert en montres Cartier
• Entourée d’orchidées
• Au bureau parmi les tableaux
• Il bichonne des Lamborghini