Trois bonnes idées que le Québec pourrait importer des pays scandinaves

Il serait bien difficile, voire impossible, de faire table rase pour implanter chez nous le modèle scandinave. Le politologue Stéphane Paquin, professeur à l’École nationale d’administration publique et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie politique internationale et comparée, croit tout de même que le Québec pourrait en importer quelques morceaux.

Réformer notre système de santé comme en Suède

Ce n’est pas en se tournant vers le privé que les Suédois sont parvenus à réduire les coûts de leur système de santé. Ils y sont plutôt arrivés en diminuant la taille du ministère de la Santé et en décentralisant les responsabilités prises auparavant à Stockholm.

Les Suédois ont ainsi donné plus d’autonomie aux conseils généraux, responsables du développement régional, et aux hôpitaux pour mieux contrôler les coûts en santé. Sur 20 ans, ils ont, par exemple, réussi à réduire les dépenses liées aux médicaments.

«Si le Québec plafonnait les coûts de la santé comme en Suède, on pourrait économiser trois milliards et demi de dollars par année», souligne Stéphane Paquin.

Modifier le monde du travail comme au Danemark

Au Danemark, en vertu du programme de flexicurité, les entreprises peuvent congédier leurs employés sans rien leur devoir, mais les travailleurs reçoivent en échange 90 % de leur salaire, pendant quatre ans, en prime d’assurance-emploi. Après une année de chômage, ils doivent par contre obligatoirement suivre une formation leur permettant de retourner sur le marché du travail.

Ce programme est financé par la TVA; une taxe de vente de 25 % équivalente à la TPS. «Avec cette réforme, le taux de chômage est passé de 13 % au début des années 1990 à 2 % avant la crise financière de 2008, note Stéphane Paquin. En plus, le taux d’emploi au Danemark est de 10 points supérieur à celui du Québec.» En effet, le taux d’emploi se rapproche de 70 % au Danemark alors qu’il tourne autour de 60 % au Québec.

Valoriser l’éducation comme en Finlande

Devenir enseignant, c’est le rêve de milliers de Finlandais. La profession est très prestigieuse dans ce pays où l’éducation est une priorité nationale. Les facultés d’éducation sont contingentées et les examens d’entrée sont plus difficiles que ceux de médecine.

«L’école est vraiment au cœur de la vie des Finlandais, raconte Stéphane Paquin. Les bureaux ferment vers 15h pour permettre aux parents de s’occuper de leurs enfants et les aider dans leurs travaux scolaires. Les élèves ne sont toutefois pas évalués avant le secondaire.

Cette approche semble fonctionner, puisque les jeunes Finlandais de 15 ans sont les meilleurs au monde lors des tests PISA, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves.»

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