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3 conseils de Pierre-Yves McSween
pour trouver sa place au travail quand on se sent (un peu) extraterrestre

Pierre-Yves est comptable, mais il n’a rien du comptable traditionnel. Avec son livre à succès En as-tu vraiment besoin?, son émission L’indice Mc$ween et ses chroniques dans l’émission de Paul Arcand à la radio, entre autres, il a su se créer un emploi original, taillé sur mesure pour lui et qui rallie plusieurs facettes de sa personnalité.

Il s’amuse énormément dans tout ce qu’il entreprend, mais il en profite aussi pour défendre  sa vision de la société. Il s’attaque plus précisément au problème de la surconsommation, qui provoque à la fois l’endettement considérable de certains contribuables et des problèmes environnementaux incontestables aujourd’hui.

Selon lui, notre façon de consommer est directement liée à notre estime de soi, qui encore aujourd’hui, se véhicule à travers les marques et l’allure de notre voiture et de nos vêtements, plutôt que par notre personnalité.

Dans un monde dicté par de nombreux standards sociaux, avoir l’air pauvre ou cheap aux yeux des autres peut être l’une des raisons pour laquelle on pourrait se sentir extraterrestre.

S’inspirant de sa carrière et de ses observations, Pierre-Yves dresse une liste de conseils destinés à ceux qui ont décidé de s’assumer dans leurs choix et faire les choses à leur manière.

Savoir quand se montrer prudent et quand prendre des risques

Certains internautes hargneux attaquent Pierre-Yves sur les réseaux sociaux en lui disant que c’est facile de parler d’argent, quand au départ, on est né dans une famille fortunée.

Pourtant, ce n’est pas du tout la réalité de Pierre-Yves. Il a dû faire de nombreux sacrifices pour payer ses études.

Il aurait souhaité étudier en journalisme, mais il ressentait de l’insécurité reliée aux perspectives d’emploi. À cette époque, dans les années 90, les jeunes travailleurs étaient confrontés à beaucoup de précarité.

Il a donc décidé de s’inscrire en sciences, en se disant que ça allait lui ouvrir un maximum de portes, puis a finalement  bifurqué dans le domaine des finances et de la comptabilité. Il avait envie d’acquérir une solide expertise dans un domaine pratique.

Cette façon de réfléchir caractérise bien son pragmatisme prudent sur lequel il s’est bâti une réputation. Il continue d’ailleurs d’appliquer ses propres conseils à sa vie personnelle, même s’il est devenu une personnalité publique et qu’il gagne bien sa vie.

Il n’a jamais possédé de voiture neuve et son mobilier date de plusieurs années. Il a gardé un lien d’emploi avec le Cégep de Lanaudière, se disant qu’une carrière médiatique avait souvent une durée de vie limitée. Selon lui, il faut toujours être conscient qu’on est la saveur du mois.

Il y a certaines personnes qui vont doubler leur niveau de vie lorsqu’elles deviennent connues, mais moi, je fais simplement augmenter mes investissements.

Par contre, tout en étant économe, il faut aussi se montrer audacieux dans ce qui compte vraiment pour nous. Il va se priver du dernier modèle de téléviseur, mais pas d’offrir un repas à ses amis au restaurant.

Il s’offre les services d’un autre comptable pour faire sa propre tenue de livre. Il ne voit pas ça comme un luxe, mais comme du temps supplémentaire pour s’engager dans d’autres projets payants et stimulants. Il faut savoir faire la différence entre une dépense et un investissement.

Par exemple, en début de carrière, Pierre-Yves a fait des études en journalisme parallèlement à son emploi du temps déjà bien rempli en tant que comptable chez EY. Certaines personnes de son entourage lui demandaient alors ce que ça allait lui apporter de faire tout ça.

La cohérence dans ce qu’on entreprend, on la voit souvent plus tard.

Demeurer fidèle à ses convictions

Pierre-Yves aime divertir tout en donnant une bonne dose d’informations. Bien souvent, on peut même le trouver baveux, bien que son désir soit d’être un vulgarisateur taquin.

Au départ, par mon discours, je dérange, car certaines personnes se sentent jugées lorsqu’on parle de choix et d’argent.

De toute manière, à partir du moment où on suscite beaucoup d’attention, on doit s’attendre à déplaire. Quand on ose être soi-même et mettre sa couleur personnelle dans ses propos, c’est d’autant plus vrai.

Quand il a commencé à aborder les finances personnelles et la comptabilité avec humour, il a d’abord eu une crainte de la réaction qu’auraient les autres experts de la profession. Par contre, ce qui est évident à comprendre pour les professionnels d’un domaine ne l’est pas nécessairement pour le reste des gens : il faut savoir adapter son message.

L’avis de ses pairs comptait à ses yeux, lui qui souhaitait conserver le respect de l’industrie. Il ne voulait pas dire n’importe quoi juste pour attirer l’attention. Ça lui tenait à cœur d’incarner l’honnêteté intellectuelle. C’était même une obligation pour lui.

Pierre-Yves a été vite rassuré de la réaction de ses compères. Ces derniers lui ont même dit : Enfin, quelqu’un qui vulgarise. Par sa présence régulière dans les médias, il considère pouvoir enlever une croûte de préjugés face à sa profession.

Éviter les pièges de l’égo

Pierre-Yves ne fait pas ses choix pour le prestige. Vouloir se montrer comme un modèle de réussite envers les autres est l’un des grands pièges d’après lui, et c’est d’ailleurs le sujet de son livre.

Il ne considère pas que communiquer sur un sujet comme les finances dans les médias soit différent de l’enseigner dans une salle de classe ou encore d’agir en tant que consultant auprès d’entreprises. La différence, c’est l’importance du nombre d’individus à l’écoute et la nature de l’audience, mais devant un micro, on est souvent bien seul.

D’ailleurs, quand Paul Arcand lui a proposé d’animer une chronique sur l’économie à la radio, il a hésité. Cela ajoutait un stress important en plus de devoir régulièrement se lever à 4h30.

Il croit aussi qu’il y a une part de chance chez ceux qui obtiennent une carrière médiatique. Il suffit d’arriver aubon moment et de trouver le bon angle pour exprimer un propos, créant ainsi une fenêtre d’opportunité.

Quand je demande à Pierre-Yves ce qu’il aurait fait différemment s’il avait eu la possibilité de revenir en arrière,, C’est le comptable pragmatique en lui qui a répondu aussitôt: J’aurais investi davantage en immobilier en sortant de l’université, car les conditions étaient plus favorables à la croissance future de valeurs à ce moment-là.

Cet article a été écrit dans l’esprit du guide pratique d’orientation Trouver sa place au travail quand on se sent (un peu) extraterrestre publié chez Septembre éditeur. En savoir plus.

Pour en savoir plus au sujet de Pierre-Yves McSween.

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Mathieu Guénette

Mathieu Guénette est un conseiller d’orientation à son compte de plus de 20 ans d’expérience, auteur, chargé de cours et ayant travaillé auprès d’une clientèle variée (jeunes, adultes, gestionnaires, chercheurs d’emploi). En 2017, il a obtenu à la fois le prix professionnel de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec et celui du Livre RH de l'année de l'Ordre des CRHA pour l’ouvrage Le candidat viscéral. Il offre ses services à Montréal, dans Lanaudière et à distance. Son site internet regorge de références pratiques pour vous : Les chercheurs de sens.

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