Se sentir en sécurité pour pouvoir partager et affronter les difficultés ; la base d’une relation saine gestionnaire-employé

Les problématiques de santé mentale sont de plus en plus abordés dans l’actualité et le monde du travail. De nos jours, elles sont la cause d’environ 80% des arrêts de travail. Les troubles anxieux et la dépression figurent parmi les maladies mentales les plus fréquentes dans les milieux de travail. Le syndrome d’épuisement professionnel, communément appelé « burn-out », est aussi fréquemment observé. Même si le burn-out n’est pas officiellement identifié comme une maladie mentale, il est reconnu comme le résultat d’un stress chronique lié au travail.[i]

Mais qu’est-ce que ça veut dire concrètement et comment ça se vit dans les différents milieux de travail? De quoi parle-t ’on lorsqu’on aborde la santé mentale? Quelles en sont les causes les plus fréquentes et comment les gestionnaires peuvent agir sur ces enjeux?

Certains facteurs de risques liés aux conditions et aux environnements de travail peuvent favoriser le développement de certaines maladies mentales, notamment la surcharge de travail, le manque de soutien et de reconnaissance, les relations tendues, la précarité de l’emploi, ou encore, le manque d’ouverture de l’employeur concernant les mesures de conciliation travail-vie personnelle.

Lorsque nous portons le chapeau de gestionnaire, il est nécessaire de tenir compte des différents facteurs de risques inhérents à la santé mentale en contexte professionnel. Il existe diverses façons de contrer ces risques, notamment en travaillant sur les leviers de l’engagement afin d’offrir un environnement sain et sécuritaire où l’employé pourra se sentir en confiance pour partager les problématiques qu’il peut vivre.

En effet, toute personne qui se sentira appréciée à sa juste valeur, ​qui saura ce qu’on attend d’elle, ​qui est autonome dans son travail, ​qui évolue dans un environnement basé sur la confiance et l’équité sera beaucoup plus efficace et bien dans son travail pour une raison simple : son cerveau consacrera l’essentiel de ses ressources et de son énergie à créer et à résoudre des problématiques et en éprouvera un sentiment de plaisir (David Rock, directeur du NeuroLeadership Institute).

Cela dit, malgré les bonnes intentions de la plupart des s employeurs, quelles attitudes et latitudes un gestionnaire peut avoir face à un employé qui rencontre des difficultés? Jusqu’où un employeur peut aller en termes relationnels pour accompagner un employé qui vit des problématiques de santé mentale? Le réflexe serait d’apporter des solutions faciles, pratiques et « tendances », mais peut-être n’est-ce pas toujours l’angle à prendre. Tout dépendant de la gravité de la situation, et des causes possibles, des changements peuvent être envisagés au niveau organisationnel. C’est peut-être le moment, de la part des gestionnaires, de se poser des questions sur la culture d’entreprise, de clarifier les attentes, ou encore de travailler certaines compétences de gestion ou de communication.

Se poser les questions sur les raisons et les causes de la problématique est primordial afin de prendre l’angle approprié et ainsi bien accompagner en fonction des besoins de la personne. Or, il est souvent nécessaire de se diriger vers des ressources externes. Que l’on parle de Programmes d’Aide aux Employés(PAE), de coaching, de psychologues, de conseillers d’orientation ou de médecins, des professionnels sont habiletés à intervenir dans ces moments critiques. Dans la majorité des cas, il faut savoir que ce ne sont pas de simples vacances qui règleront concrètement le problème.

L’époque n’est pas si lointaine où nous pouvions parler ouvertement de nos « bobos » physiques, mais que tout ce qui se référait à ceux de la santé psychologique était très mal vu. « On ne parle pas de ça, ça peut jouer contre nous ». Actuellement, cet aspect évolue tranquillement. Petit train va loin, nous y arriverons à force d’en parler et d’accepter. Sur le lieu de travail, autant la sécurité physique qui est depuis longtemps prioritaire pour la CNESST, que l’aspect psychologique doivent être maintenant considérés au même titre, en termes d’environnement sécuritaire, respectueux et empreint de confiance mutuelle.

Écrit par Marie-Hélène Collin, c.o et associée et Tracy-Ann Lugg, CRHA et copropriétaire

[i] https://www.quebec.ca/sante/conseils-et-prevention/sante-mentale/le-travail-et-la-sante-mentale

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