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Portrait métier :
Conseiller d’orientation

Jobboom vous présente aujourd’hui une profession très recherchée présentement au Québec, celle de conseiller d’orientation.

Jahel Kukovica est conseillère d’orientation et membre de l’OCCOQ depuis 2 ans, et elle nous parle de son métier dans les moindres détails!

Jobboom : En quoi consiste le métier de conseiller(e) d’orientation?

Jahel Kukovica : Un conseiller d’orientation a un rôle d’accompagnateur pour aider les individus, quels que soient leur âge, leur niveau de scolarité, leur expérience personnelle ou professionnelle. Il agit à titre de guide pour les aider à faire le point sur ce qui compte pour eux, identifier leurs forces, les outiller, pour ensuite les amener à faire un choix éclairé grâce à une meilleure compréhension de soi et du marché du travail.

Le conseiller d’orientation agit donc à titre d’accompagnateur pour amener la personne à mieux se connaître, à identifier ce qui est important pour elle; ses valeurs, ses intérêts, ses aptitudes, ses exigences, mais aussi ses facteurs de réalité personnels (monoparental, condition physique, contexte familial, besoin financier, etc.).

Le conseiller d’orientation agit à plusieurs niveaux :

  • Le premier choix de carrière : Quand un jeune s’interroge de son orientation professionnelle et donc de la formation à suivre ;
  • L’indécision de carrière : Lorsqu’une personne fait face à plusieurs options, mais ne sait pas sur laquelle se positionner. Le conseiller l’amène à prioriser ses incontournables, à établir une corrélation entre qui il est et le métier, à rencontrer les professionnels de ce milieu professionnel afin de bien saisir la réalité de ce milieu ;
  • L’insertion professionnelle : Lorsqu’une personne a du mal à se trouver un emploi ou simplement à savoir comment s’y prendre. Il va s’agir ici d’intervenir au niveau de la planification et des outils : rédiger le cv, la lettre de présentation et la préparation à l’entrevue ;
  • Le maintien en emploi : Quand des personnes se disent insatisfaites de leur emploi et vivent un épuisement professionnel, une démotivation, de la dévalorisation ou encore de l’auto-dévalorisation. On peut aider ces personnes-là à mieux comprendre leurs insatisfactions et à identifier des stratégies ;
  • La réorientation professionnelle : Lorsqu’une personne souhaite effectuer un changement de carrière parce qu’elle n’est pas ou plus satisfaite dans sa situation professionnelle ;
  • La planification à la retraite : Il est valorisé de planifier l’aspect financier, mais on oublie souvent de préparer son identité post-carrière. J’ai un client récemment qui a vécu une dépression durant sa retraite. Bien qu’il fût prêt au niveau monétaire, au niveau identitaire, il ne se reconnaissait plus et ne savait plus qui il était. Il est essentiel d’avoir une idée de quoi faire de son temps pour se sentir heureux et épanoui, avec de nouveaux projets!
  • Le bilan de carrière : On réalise des bilans de compétences où l’on prend un temps d’arrêt pour réévaluer ses réalisations, les compétences développées afin d’identifier des ajouts de formation qui pourraient s’avérer pertinents pour son parcours professionnel ou encore de nouveaux postes auxquels la personne n’aurait peut-être jamais pensé.

Les conseillers d’orientation interviennent de plus en plus auprès des enfants du primaire. Il s’agit dans ce cas de commencer à mettre des mots sur sa personnalité, ses intérêts et à explorer un peu le marché du travail. Le but est d’amorcer la connaissance de soi : identifier ce qu’ils aiment, ce qu’ils aiment moins. C’est une réflexion que l’on peut débuter tôt.

Jobboom : Quelles sont les compétences primordiales pour exercer le métier de conseiller(e) d’orientation?

Jahel Kukovica : L’écoute active est une des compétences que l’on nous indique comme primordiale dès les premiers cours au BAC. Il est essentiel d’avoir une pleine attention à l’autre. Elle nous permet de faciliter la communication, en suivant bien son client tout au long de son discours, de manière empathique et bienveillante, sans jugement et sans avoir en tête ses propres concepts et idées.

Ensuite, l’éthique professionnelle et le sens critique sont importants. Le professionnalisme notamment, avec ses clients, mais aussi ses collègues!

Le conseiller d’orientation a d’ailleurs 6 compétences génériques à mobiliser dans sa pratique, qui lui servent de pierre d’assise dans sa profession, donc qui lui permettent d’assurer la qualité de son service :

1- Évaluer la situation de manière rigoureuse ;

2- Concevoir l’intervention en orientation ;

3- Intervenir directement ;

4- Exercer un rôle-conseil auprès d’autres acteurs ;

5- Évaluer les impacts des interventions en orientation ;

6- Gérer sa pratique de manière à en assurer la rigueur et la pertinence, conformément aux normes en vigueur.

Jobboom : Comment est-ce que vous apprenez vos connaissances du marché du travail et des formations?

Jahel Kukovica : Notre rôle est vraiment d’outiller la personne afin qu’elle puisse effectuer par elle-même ses recherches. Nous devons parfois le mentionner à nos clients, nous ne sommes pas des encyclopédies vivantes des formations!

On effectue souvent des recherches nous-mêmes, on se tient informés puisqu’on sait où aller chercher facilement l’information. Mais on valorise le fait d’autonomiser le client dans sa démarche. On va lui montrer comment et où aller chercher l’information et comment développer des outils pour faire face à son questionnement de carrière.

 

Jobboom : Quels sont les traits de personnalités particulièrement utiles à un conseiller(e) d’orientation?

Jahel Kukovica : La curiosité d’apprendre, la rigueur, mais également l’empathie et la bienveillance. Le désir d’aider et de se remettre en question après chaque intervention.

Ces traits de personnalités permettent l’échange et la confidence dans un climat de confiance pour ainsi favoriser une bonne alliance avec son client. Pour cela, il faut aussi respecter le rythme de l’autre et être à l’écoute. Des fois, sans le vouloir, on peut brusquer ou même blesser un client. Il faut avoir la capacité de se remettre en question, avoir une conscience réflexive de soi et comprendre ce qu’on aurait pu faire pour mieux comprendre le vécu du client.

Lorsque ce type de situation survient, le conseiller ne doit pas avoir peur d’aller chercher du support auprès de ses collègues. Cela fait partie de notre travail chez BrissonLegris, d’avoir un espace de co-développement, où on échange sur des cas vécus. Par ailleurs, la formation continue est obligatoire dans notre ordre professionnel. Tous les 2 ans, il est demandé d’accumuler un minimum de 30 heures de formation afin de maintenir ses compétences à jour. C’est essentiel d’avoir le désir d’apprendre et d’approfondir nos connaissances, d’aller plus loin dans sa pratique. Et donc offrir un service de qualité adapté au besoin de chaque client.

Jobboom : Qu’elles sont les principaux challenges à surmonter en tant que conseiller(e) d’orientation?

Jahel Kukovica : Le plus important challenge, selon moi, est d’apprendre à prendre soin de notre propre outil de travail; c’est-à-dire nous-mêmes. On peut être facilement impactés par le vécu de nos clients. C’est très exigeant d’accompagner les clients et de les aider.

Parfois on s’oublie un peu et il arrive qu’on ramène des émotions plus néfastes à la maison. C’est normal d’être accompagné par un professionnel, comme un psychologue, ou un ami, un collègue, pour nous aussi avoir un espace pour ventiler, prendre du recul.

Un autre challenge que l’on relève au quotidien est lié à la contrainte de temps. Certains milieux favorisent des processus avec un maximum de rencontres ou une date limite de rencontre. Le conseiller peut donc se sentir un peu pris dans cette situation. La culture dans son milieu de travail peut donc faire partie du défi. Il est ainsi important de se positionner sur l’approche que l’on a envie d’avoir en tant que conseiller d’orientation et de trouver quelle entreprise la valorise.

Jobboom : À quoi ressemble une journée type?

Jahel Kukovica : Cela dépend vraiment du milieu dans lequel le conseiller d’orientation s’exerce. Par exemple, en milieu scolaire, ce ne sera pas la même réalité que pour moi.

Chez BrissonLegris, quand j’arrive le matin, la première chose que je fais, c’est de prendre connaissance de mon agenda et voir ce qui m’attend cette journée-là. Ça me permet de préparer mes rencontres de la journée, de sortir le dossier de mes clients et de regarder où on en est dans leur développement. Quand on aborde une rencontre, on ne fait pas juste être dans les solutions. On revient aussi sur les défis émotionnels rencontrés du client, ses questionnements et ses réflexions. On essaie de faire des liens avec la rencontre précédente, on reprend les mots qu’il a utilisés, de là l’importance de préparer nos rencontres pour sentir qu’il y a une cohérence entre la dernière rencontre et la prochaine. Une rencontre dure entre 50 et 60 minutes. Il faut ensuite se garder environ 15 minutes pour écrire une note évolutive pour chaque rencontre. Cela fait partie d’une exigence dans l’exercice du métier de conseiller d’orientation. Aussi, tout au long de la journée, je vérifie mes courriels, j’effectue mes appels ou retours d’appels, je fais des recherches, etc. Avoir une liste de choses à faire m’aide à bien réaliser mes engagements! En moyenne, je rencontre environ 4 clients par jour. Il y a des semaines où je suis plus en mode télétravail. Je vais travailler de la maison ou dans un café, afin d’avancer mes tâches plus administratives : rapport de participation, rédaction d’articles qui portent sur des sujets liés à l’orientation professionnelle, avancer des projets à l’interne, etc. Chez BrissonLegris, nous valorisons la responsabilisation des employés. On nous fait entièrement confiance sur notre gestion du temps. C’est un bel avantage de gérer son horaire! Mais ça demande d’être organisé et efficace!

Jobboom : Dans quels types d’organisations est-ce qu’on peut retrouver des conseiller(e)s d’orientation?

Jahel Kukovica : Les conseillers d’orientation peuvent exercer dans différents secteurs :

  • Public : les écoles secondaires, collégiales et universitaires ;
  • Communautaire : les organismes communautaires comme les carrefours jeunesse emplois ou les autres organismes paragouvernementales ;
  • Privé : les entreprises qui ne bénéficient pas de subventions gouvernementales et qui fonctionnent avec des contrats entre clients ou tiers payeurs, comme BrissonLegris où j’exerce.
  • Plusieurs conseillers d’orientation ont aussi leur pratique privée. Donc ils ont leur clientèle, leur propre entreprise.
  • Organisationnel : Il y a aussi de plus en plus de conseillers d’orientation organisationnelle (c.o.o), qui sont sollicités par les organisations car leurs compétences et expertises sont très similaires à celles des psychologues du travail. Les employeurs se tournent de plus en plus vers les conseillers d’orientation organisationnels puisqu’ils reconnaissent leur savoir lié aux comportements humain, en plus de leur préoccupation que chacun soit assis sur la bonne chaise de travail!

Jobboom : Quelles sont les possibilités d’avancement?

Jahel Kukovica : Tel que mentionné plus haut, il y a plusieurs milieux d’emploi possibles pour les conseillers d’orientation. Certains voudront en expérimenter quelques-uns afin de connaître le milieu et la clientèle qui leur conviennent le plus, d’autres aspireront à avoir leur propre pratique privée. Je pense que cela dépend de la personnalité de chacun et de la place que prend le travail dans leur vie!

Jobboom : Quelles sont les carrières vers lesquelles un conseiller(e) d’orientation pourrait facilement se transférer?

Jahel Kukovica : Il y a plusieurs carrières vers lesquelles un conseiller d’orientation peut se transférer.

Avec le BAC, on peut devenir aide pédagogique individuel (API), poste que l’on retrouve dans les cégeps et qui ont en charge l’horaire des étudiants, les choix de cours, etc.

On peut aussi devenir conseiller en emploi. Ce sont des carrières reliées à celle d’un conseiller d’orientation, mais davantage liées aux techniques de recherche d’emploi.

Il est aussi possible de se diriger vers une carrière de conseiller en réadaptation, conseiller en Ressources humaines, ou encore être coach.

On peut également devenir psychothérapeute en allant chercher la formation supplémentaire (Loi 21) ou exercer à titre d’intervenant psycho-social, qui agit auprès de l’individu avec une approche davantage systémique (à la maison, l’école, au travail, vie personnelle, vie amoureuse, etc.).

Jobboom : Quelles études peut-on suivre pour devenir conseiller(e) d’orientation?

Jahel Kukovica : Il faut d’abord avoir un Baccalauréat (BAC) en orientation d’une durée de 3 ans, ou des crédits de ce BAC proposés par l’UQAM, Sherbrooke ou Laval. Mais pour avoir le titre réservé de conseiller d’orientation, la Maîtrise de deux ans de profil cours ou de recherche est obligatoire. Détenir la Maîtrise est en effet la seule manière d’être membre de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec (OCCOQ) et d’exercer la profession.

Depuis 2012, les conseillers d’orientation peuvent avoir le titre de psychothérapeute, sous réserve de l’obtention d’un permis délivré par l’Ordre des psychologues du Québec.

Jobboom : Peut-on apprendre ce métier par soi-même?

Jahel Kukovica : Non, il faut minimalement un baccalauréat en développement de carrière et la Maîtrise en Orientation pour avoir le titre de conseiller d’orientation.

Jobboom : Avez-vous des conseils pour les personnes qui seraient intéressées par le métier de conseiller(e) d’orientation?

Jahel Kukovica : C’est un rôle exceptionnel et qui est directement lié à la relation d’aide. Le conseil que je donnerais, c’est d’oser occuper pleinement ce rôle et de ne pas se fier aux préjugés encore véhiculés de cette profession. Il faut croire au potentiel grandissant de ce rôle, qui permet de prendre part à la carrière des gens et de participer activement à leur épanouissement!

Les conseillers d’orientation sont de plus en plus sollicités et reconnus. L’OCCOQ et les conseillers d’orientation font énormément de démarches pour le rayonnement de la profession et on est désormais des acteurs importants sur le marché du travail en ce qui a trait au bien-être des individus.

Jobboom : Avez-vous une anecdote de travail marquante à partager avec nous?

Jahel Kukovica : Les gens pensent souvent que lorsqu’ils viennent nous voir, qu’ils doivent absolument changer de carrière. Mais très souvent, plus on creuse, plus on est dans l’introspection et dans la réflexion et on se rend compte que ce n’est pas nécessairement le rôle professionnel qui ne va pas.

Par exemple, c’est arrivé à une cliente récemment. Elle avait fait plusieurs années d’études en administration et était certaine qu’elle n’était plus dans le bon domaine puisqu’elle n’était pas du tout heureuse.

Finalement, on s’est rendu compte que c’était plutôt son employeur et les exigences du milieu qui lui faisaient vivre de l’insatisfaction. Cette prise de conscience lui a donné la force nécessaire pour restructurer d’autres aspects de sa vie ; elle a déménagé et changé d’employeur tout en conservant son rôle professionnel, mais dans un milieu qui rejoint davantage ses valeurs et la culture d’entreprise qu’elle valorise! Ça a été très valorisant pour moi de l’accompagner dans ce cheminement, et on a même gardé contact!

Jobboom : Est-ce qu’exercer ce métier vous rend heureux?

Jahel Kukovica : Oui, c’est valorisant et gratifiant. Le fonctionnement humain invite à un apprentissage infini! Cela nous stimule à toujours se former, à comprendre, à approfondir.

On rencontre des gens vraiment exceptionnels, des gens qui sans le savoir, nous apprennent sur nous-mêmes et nous font évoluer en tant qu’être humain.

Le secteur de l’orientation regorge d’ailleurs de conseillers qui sont vrais et profonds. Ça fait du bien d’être en contact avec de tels pairs.

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Le point de vue du recruteur :

Marie-Hélène Collin, coordonnatrice des services professionnels et conseillère d’orientation nous en dit sur le profil recherché pour un poste de conseiller d’orientation.

Jobboom : Quelles sont les compétences clés que vous recherchez sur le CV d’un conseiller(e) d’orientation?

Marie-Hélène Collin : Lorsque nous recevons une candidature, nous accordons une importance au contenu (expériences de travail), mais aussi à sa présentation visuelle. Le CV nous indique beaucoup sur le candidat et ça nous permet d’évaluer bien plus que son expertise, dont sa rigueur par exemple.

Pour ce qui est des compétences, nous recherchons des conseillers d’orientation qui font preuve d’engagement, autant dans leur vie personnelle que professionnelle. La section Réalisations et Engagements nous informe des projets qu’ils ont accomplis. Elle met de l’avant leur désir d’entreprendre et leur motivation, ce qui nous permet de noter leur intérêt pour le travail d’équipe. Par ailleurs, vu la nature du poste d’un conseiller d’orientation, il est primordial de ressentir l’essence de la relation d’aide, que l’humain est important pour le candidat. L’écoute, la communication et l’intérêt de se développer dans leur profession sont ainsi des compétences que nous recherchons dans un CV.

Jobboom : Et en entrevue?

Marie-Hélène Collin : Lors de l’entrevue, nous allons plus loin pour pouvoir évaluer les valeurs du candidat. Chez BrissonLegris, nous valorisons la bienveillance, la rigueur, l’innovation, la croissance et l’engagement comme valeurs à adopter autant chez nos employés que nos clients. Il est donc souhaitable d’avoir une cohérence entre l’individu et notre environnement. Par le bien de questions ouvertes, nous aimons en connaître plus sur la personne à travers son savoir-être. C’est davantage sur la personnalité et les valeurs que nous misons. Puisque notre milieu a une cadence parfois élevée, nous recherchons un conseiller qui saura s’adapter à tout type de clientèle et mandats et qui démontrera de l’ouverture et un désir d’entreprendre, tout en faisant preuve d’éthique. Finalement, le sens de l’organisation est essentiel puisque nous valorisons une gestion autonome des employés, mais ils doivent être en mesure de respecter les délais et les exigences de leur poste.

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