En entrevue de sélection, il est possible que le recruteur décide de vous poser une question plus technique afin d’évaluer l’état de vos connaissances dans votre champ d’expertise.
Voici quelques pistes pour vous venir en aide face aux questions techniques lors de vos prochaines entrevues d’embauche.
La question liée aux connaissances
On pourrait vous demander de définir une notion, comme par exemple : « Dites-moi ce qu’est un tableau croisé dynamique? »
Le recruteur pourrait aller encore plus loin en demandant une façon de faire : « Sur Excel, comment est-ce que je dois m’y prendre pour faire un tableau croisé dynamique? »
Il pourrait aussi vous demander de résoudre un problème spécifique qui représenterait un niveau de complexité encore plus grand : « Je rencontre le problème Y dans un tableau croisé dynamique. Selon vous, qu’est-ce qui pourrait en être la cause? »
Si vous avez une grande confiance en vos qualités techniques, vous n’avez rien à craindre, bien entendu.
Il suffit d’être clair et précis dans votre réponse. N’en faites pas trop en élaborant excessivement dans le seul but d’impressionner et risquer de vous éloigner de l’élément principal de la question. Vous risquez d’avoir l’air impertinent. Soyez attentif au non verbal. C’est habituellement un bon indice pour savoir si vous devez vous arrêter ou poursuivre sur votre lancée.
Si vous ne connaissez pas la réponse, il est préférable de ne pas répliquer au hasard, mais plutôt d’admettre que vous n’en avez pas la moindre idée.
Évitez de vous justifier : « À l’école où j’ai étudié, on ne nous l’a jamais enseigné. Ce n’est pas vraiment de ma faute. »
Évitez aussi d’essayer de compenser avec un autre sujet : « J’apprends vite, vous savez. Je ne connais pas ce genre de problème mais je peux plutôt vous parler du sujet X que je connais vraiment bien. »
Croyez-moi, la franchise est souvent payante. Oui, le recruteur constatera que vos connaissances pourraient être plus développées, mais ça ne veut pas dire pour autant que tout est terminé pour vous. Les connaissances techniques peuvent toujours s’acquérir plus tard, une fois en poste.
Retenez que votre nervosité à ne pas savoir quoi répondre peut s’avérer plus néfaste que votre simple ignorance.
Bien entendu, avant l’entrevue, il n’est pas possible de tout apprendre. Par exemple, si vous ne parlez pas un mot en anglais, c’est plutôt irréel de croire que vous pouvez régler ça en quelques jours avant l’entrevue.
Par contre, il y a moyen de réviser certaines notions techniques en lien avec l’emploi convoité afin d’être mieux préparé.
En cas de besoin, demandez l’aide d’un ami qui travaille dans votre domaine et qui détient des connaissances supérieures.
La question liée à la prise de position
Une autre façon de formuler une question technique serait de vous demander une opinion professionnelle en lien avec l’actualité ou un sujet faisant l’objet d’un débat.
« J’aimerais savoir ce que vous pensez de la nouvelle loi qui a été votée à l’Assemblée nationale, la semaine dernière. Comment cela pourrait affecter votre travail? »
D’abord, pour bien répondre à cette question, vous devez être au courant du sujet évoqué. Par exemple, si vous ne savez pas quelle est cette loi en question, il sera très difficile pour vous de prendre position.
Donc, avant l’entrevue, il s’avère une bonne idée de vous informer des sujets d’actualité en lien avec votre secteur d’activité. Vous éviterez les mauvaises surprises.
Renseignez-vous aussi sur les livres qui viennent de paraître, sur les nouvelles approches ou bien sur les acteurs clés importants dans votre domaine.
Vous n’avez pas besoin de tout apprendre ou tout savoir, mais essayez d’être au courant des grandes lignes.
Ensuite, lorsque vous lui ferez part de votre opinion, il sera important d’être nuancé dans vos propos. C’est rarement une bonne idée de vous montrer catégorique, même s’il s’agit d’un sujet qui vous touche.
Oui, vous pourrez exprimer une préférence, mais soyez nuancé ; qualité bien appréciée chez un professionnel. Puis, vous ne connaissez pas toujours très bien la position du recruteur au sein de l’entreprise. Vous pourriez donc vous retrouver dans une situation fâcheuse!
Par exemple, il est intéressant de nommer deux ou trois points de vue différents sur la question évoquée, puis de terminer en évoquant votre propre vision.
Aussi, tentez d’être original et surprenant. C’est en partie le but à une telle question.
Cela permettra d’évaluer si vous vous contenterez de réutiliser le même discours, souvent entendu par la majorité des candidats, ou si vous serez capable de faire ressortir de nouvelles idées en empruntant un angle complètement différent.
Contrairement à une question portant sur vos connaissances, vous ne serez pas seulement évalué sur le fait de savoir ou ne pas savoir, mais aussi sur vos habiletés d’analyse, de communication et sur votre manière de gérer la pression.
Préparez-vous aussi à devoir répondre à des sous-questions qui serviront à vous encourager à développer votre opinion davantage.
Le recruteur pourrait volontairement vous contredire afin d’observer votre réaction.
« Beaucoup de gens ne seraient pas d’accord avec votre argument X. Qu’est-ce que vous leur répondriez à ce propos? »
Cette relance ne signifie en rien que le recruteur n’est pas d’accord avec vous et que votre candidature est devenue moins intéressante à ses yeux. Voyez sa réplique comme une mise en situation.
Bien entendu, il n’est pas mauvais de bien vous préparer à ce type de situation. Le fait de vous avoir exercé à l’avance aura un gros impact sur votre prestation.
En conclusion
Il y a des domaines où les questions techniques prennent plus d’importance que d’autres.
Si un recruteur recherche un programmeur analyste ou un journaliste, les questions d’ordre technique peuvent prendre une plus grande importance, mais aussi s’avérer déterminantes pour la sélection du candidat.
Toutefois, si le recruteur veut engager un gestionnaire et qu’avant tout, il recherche un bon leader, ses critères de sélection ne seront pas les mêmes. Il pourra poser certaines questions techniques, mais cet aspect sera beaucoup moins crucial dans le processus de sélection.
Beaucoup de candidats que j’accompagne ont tendance à surestimer l’importance du volet technique, ce qui les amène à négliger d’autres aspects encore plus importants de leur entrevue.
N’oubliez pas que dans l’ensemble, l’entrevue de sélection ne représente pas un examen en soi, même si certaines questions peuvent donner cette impression.
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