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La question du salaire :
la meilleure façon d’y répondre

Lorsque le recruteur vous demande quelles sont vos attentes salariales lors d’un entretien d’embauche, ce n’est jamais un moment agréable.

Il y a la crainte d’indiquer un montant trop élevé et d’être écarté du processus sans pouvoir négocier, mais aussi à l’inverse, de proposer un chiffre trop bas et obtenir moins que ce que vous auriez pu vous faire offrir.

En optant pour un montant plus bas, le recruteur peut aussi porter un jugement sur votre valeur professionnelle. S’il s’attend à un salaire aussi bas, il n’est peut-être pas aussi expérimenté que nous le pensions.

De plus, parler d’argent ramène la relation sur une base transactionnelle, comme lorsque nous magasinons un électroménager dans un magasin. Nous perdons l’esprit du partenariat et, des objectifs inspirants et partagés.

Si vous pouvez éviter d’en parler lors d’un premier entretien, faites-le. Par contre, il est possible que cela soit inévitable.

L’employeur veut parfois s’aligner rapidement pour ne pas perdre son temps et le vôtre. Pourquoi effectuer tout un processus de sélection, si d’entrée de jeu, vos attentes salariales ne pourront être rencontrées?

Connaître votre marché

La première étape est de connaître les standards du marché par rapport à votre type d’emploi, votre niveau d’expérience et le type d’organisation pour lequel vous postulez.

Vous pouvez par exemple vous rendre sur ce site du gouvernement : http://imt.emploiquebec.gouv.qc.ca, vous permettant d’obtenir des barèmes assez généraux et ce, par catégorie d’emploi et niveau d’expérience.

Bien entendu, vous pouvez également consulter des collègues travaillant dans des milieux similaires au vôtre.

Il est bien d’avoir une idée à l’avance du seuil salarial minimum acceptable pour vous. Vous serez ainsi fixer vis-à-vis de vous-même.

Tenez compte également de la marge de négociation dont l’employeur dispose. Par exemple, rien ne sert d’exprimer de trop hautes attentes à un organisme à but non lucratif ou à une petite entreprise qui vient à peine de démarrer.

Si vous pouvez éviter la question

La première fois que la question vous sera posée, essayez de ne pas communiquer de chiffre. Comme mentionné au début de cet article, c’est une question où on a souvent plus à perdre qu’à gagner.

Par exemple, vous pouvez dire que ce sera à discuter, que cela dépendra de leur échelle salariale ou encore s’il y a un intérêt pour votre candidature, et que vous êtes persuadé que vous arriverez à une entente mutuelle plus tard si le processus va plus loin.

Évidemment, le recruteur peut insister pour obtenir une réponse précise.

Il peut vous demander, par exemple, quel est votre salaire actuel ou celui de votre dernier emploi, ce qui vous force à lui donner un chiffre. Par la suite, il peut vous interroger à savoir si vous vous attendez à gagner la même chose ou plus.

Devant cette persistance, changez votre position et exprimez vos attentes salariales. Vous n’avez plus le choix.

Comment le dire

Si vous communiquez un chiffre, vous ne devez absolument pas hésiter.

Si parler d’argent vous rend nerveux, pratiquez-vous! C’est un moment-clé dans la négociation, et cela démontre aussi la valeur que vous vous attribuez. C’est un bon test pour connaître votre degré de confiance.

Dites un chiffre en expliquant pourquoi vous pensez que ce montant est le bon. Vous pouvez évoquer le marché, le niveau de responsabilité, votre expérience, ce que l’emploi va exiger de vous en terme d’engagement, etc.

Savoir négocier sur autre chose

Je conseille souvent à mes clients de ne pas chercher à négocier trop intensément lors de l’entrevue et surtout si cet emploi les intéresse vraiment.

À la limite, si vous êtes insatisfait de la proposition, vous pourrez toujours négocier plusieurs mois plus tard, une fois que vous serez embauché.

Vous serez alors en bien meilleure position. Vous aurez acquis de l’expérience et vous connaitrez votre réelle valeur dans l’organisation.

Vous pouvez donc annoncer, lors de l’entrevue, que vous acceptez l’offre proposée mais que vous souhaitez revoir vos conditions de travail, si vous atteignez certains objectifs.

Une autre option serait de demander à être affecté sur certains mandats spéciaux qui vous intéressent ou d’avoir, à votre disposition, les services d’un coach ou d’un mentor.

Si vous êtes en début ou en milieu de carrière, pensez que les opportunités à  développer à travers votre travail ont souvent plus de valeurs financièrement dans une perspective à plus long terme, que le salaire en tant que tel.

Développer de nouvelles compétences qui seront susceptibles d’être appréciées par d’autres employeurs ressemble beaucoup à l’action d’investir de l’argent en bourse.

Bien sûr, tout n’est pas juste une question d’argent

Le salaire ne déterminera jamais votre véritable valeur.  Il ne faut pas croire qu’une personne qui gagne un plus petit salaire est moins importante ou que son travail a moins de valeur.

Un grand nombre de raisons influence la rémunération. Évitez de bâtir votre estime en vous basant uniquement sur le salaire.

Retenez aussi que le salaire répond à un besoin essentiel, mais qu’en matière de réelle satisfaction au travail, son impact est souvent secondaire sur le long terme.

En terminant, je vous propose de consulter le contenu de cet article sous format vidéo. Du même coup, vous pourrez découvrir ma chaîne Youtube où je propose différents contenus spécifiques pour les chercheurs d’emploi.

Mathieu Guénette

Mathieu Guénette est un conseiller d’orientation à son compte de plus de 20 ans d’expérience, auteur, chargé de cours et ayant travaillé auprès d’une clientèle variée (jeunes, adultes, gestionnaires, chercheurs d’emploi). En 2017, il a obtenu à la fois le prix professionnel de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec et celui du Livre RH de l'année de l'Ordre des CRHA pour l’ouvrage Le candidat viscéral. Il offre ses services à Montréal, dans Lanaudière et à distance. Son site internet regorge de références pratiques pour vous : Les chercheurs de sens.