COVID-19 : Quels sont mes repères?

La joie est en tout; il faut savoir l’extraire. Confucius

La pandémie s’est inscrite comme une tragédie planétaire, du jamais vu. Depuis le 23 mars dernier, les entreprises non essentielles sont en pause au Québec. Près d’un mois s’est écoulé, le confinement et la distanciation sociale font maintenant partie des  règles qui régissent notre quotidien pour contrer la propagation de la COVID-19. À travers ces changements imposés, quels sont mes repères?

L’auteur des transitions de vie, William Bridges définit les événements (décès, perte d’emploi, maladie) comme extérieurs à soi. Plus ils sont imprévus, plus leur force de frappe sera grande et susceptible de déclencher une période de transition tant sur le plan personnel que professionnel. Par exemple, suite à une situation de grand bouleversement comme celle que nous vivons, le confinement oblige à des réajustements dans différentes sphères de sa vie. Ne serait-ce que réaménager et réorganiser un espace à soi à la maison pour travailler, bricoler, ou même se détendre et lâcher prise. On classe, on fait le tri, le ménage, on décore à nouveau et à notre goût.

Selon Bridges, une période de transition peut avoir une durée et une intensité variable en fonction de différents facteurs (environnement, expériences vécues, ressources intérieures) et se compose de trois phases: la rupture, la zone neutre et le nouveau départ.

Rupture et confinement imposé

Suite à une perte d’un emploi, le fait de se retrouver à la maison temporairement, sans statut d’employée, sans préavis, est particulièrement anxiogène. Concrètement, cela signifie renoncer à une stabilité financière malgré les mesures gouvernementales mises en place. Socialement, c’est vivre en l’absence des proches et collègues, sans reconnaissance des pairs. Cela signifie également de s’ajuster et de fonctionner différemment, par vidéoconférence ou autre plateforme, même si cela n’est pas parfait. D’ailleurs, de plus en plus d’entreprises sont maintenant outillées et préparées sur le plan technologique en vue d’offrir à leurs employés une solution de rechange, soit le télétravail.

Toutefois, il faut prendre en considération la situation familiale (jeunes enfants à la maison) comme une donnée fondamentale de l’équation. Ainsi, chez plusieurs femmes, le fait de cumuler un rôle de parent et de travailleuse en télétravail peut être source de stress supplémentaire. Il est donc recommandé de lâcher prise sur le plan de la performance et miser plutôt sur la bienveillance envers soi-même. Ce lâcher prise se révélera une clé pour passer à la 2e phase de transition définie par Bridges.

Zone neutre : l’heure des bilans

C’est une période de réflexion en vue de voir plus clair à l’intérieur de soi. Cette phase permet de se poser des questions importantes en lien avec sa vie personnelle et professionnelle telles que: Est-ce que j’utilise mon plein potentiel?  Mon emploi fait-il du sens pour moi? Les valeurs de l’entreprise sont-elles les mêmes que celles auxquelles j’adhère? Sinon, comment améliorer la situation et ainsi faire ressortir les éléments essentiels au présent et pour l’avenir.

Peut-être y a-t-il une possibilité de combiner un emploi plus stable et la pratique d’une passion ou la mise en place d’un projet?  Je pense à un professeur de francisation qui, en attente d’un nouveau contrat avec le ministère, va s’adonner à une de ses passions, l’écriture. Autre exemple, une chercheuse d’emploi ayant passé une entrevue positive, l’entreprise lui a promis un poste au sortir de la pandémie. La personne poursuit ses recherches et en profite pour revitaliser son blogue de création de bijoux et de cartes.

En période d’arrêt, il y a place pour le repos et l’accueil de nouvelles images et idées qui émergent du subconscient. Ces désirs profonds incitent à entreprendre un projet en lien avec ce qui fait du sens dans une vie. En ce sens, ce temps de pause peut vous permettre de concevoir et réaliser un projet personnel auquel vous tenez.

Nouveau départ : suggestions  

L’environnement dans lequel on se retrouve, le soutien, ses propres ressources et le fait d’envisager de rebondir aideront à mieux vivre cette dernière étape. Voici donc quelques suggestions au quotidien :

  • Se créer une routine de travail (établir un plan d’action au quotidien; se fixer des objectifs, clairs, précis et réalistes)
  • Être bienveillant vis-à-vis de soi-même et des autres
  • Prendre de la distance par rapport à toute l’information véhiculée au quotidien; se recentrer (respiration, yoga, méditation, mandalas)
  • Pratiquer un sport que l’on aime (randonnée à vélo, course à pied, etc.)
  • S’accorder des plaisirs (lecture, musique, écriture, bricolage, cuisine, couture)
  • Se lancer dans des activités créatives (développer, créer, bricoler, etc.)
  • Faire preuve de solidarité (encourager l’achat de produits locaux, être à l’écoute, se mobiliser, etc.)
  • Jardiner

Conclusion

A travers cette situation exceptionnelle, nous demeurons des acteurs de premier plan. En ce mois d’avril, ne lâchons pas d’un fil…

Écrit par Johanne Breton c.o

Ressources :
– Bérubé, M, Vachon, M (2010), Oser changer, mettre le cap sur ses rêves, Bibliothèques et archives nationales du Canada, Québec.
– Bridges, William, (2004) Transition : Making Sens life’changes. Ed. Révisée. Da Capo Press
– Marquis, Serge, Du plaisir et du sens dans la vie de tous les jours, Les Belles Soirées, Université de Montréal, Youtube
– www.Sonialupien.com/covid-19 (tout connaître sur les avantages et les méfaits du stress)

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Centre des femmes de Montréal

Depuis 1973, le Centre des femmes de Montréal a aidé des centaines de milliers de femmes en leur fournissant les outils nécessaires pour améliorer leurs conditions de vie et celles de leur famille. Chaque année, plus de 600 Montréalaises font appel aux conseillères du Service d’employabilité pour développer des outils et stratégies gagnantes et dénicher «le poste» qui leur permettra de trouver leur place sur le marché du travail. Au fil des années, nous avons conçu différents programmes et activités de recherche d’emploi adaptés aux besoins spécifiques de la clientèle, et le respect des aspirations des participantes est certainement au cœur de chacune de nos actions.

1 Commentaire

  • Jean-Yves Heppell
    12 mai 2020 09:32

    Et tout ceux qui ne peuvent pas garder la distanciation comme les moniteurs d’auto école?

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