Une bonne entente entre collègues est essentielle à l’efficacité de chacun et au maintien d’un bon climat au travail. Toutefois, certaines relations présentent des défis particuliers; comme le fait de travailler avec un collègue qui a tendance à se méfier de tout.
Est-ce que votre collègue…
- se méfie sans raison apparente, voit facilement des complots?
- voit des intentions cachées et malveillantes dans plusieurs communications anodines?
- veut savoir tout ce qui se passe et se révèle le moins possible aux autres?
- est rigide dans l’ensemble des relations?
- est scrupuleux sur les questions morales?
- est envieux des autres?
- a tendance à généraliser ou sauter vite aux conclusions?
Ces attitudes sont typiques d’une personne aux tendances parano. Bien entendu, votre but n’est pas d’émettre un véritable diagnostic conforme aux critères du DSM-V*. Le terme «paranoïaque» désigne une véritable maladie, ne l’oubliez pas! Il s’agit plutôt de qualifier ses comportements, plutôt que l’individu lui-même.
Soyez empathique
Avant toute chose, tentez de témoigner de l’empathie à son égard. C’est difficile, je sais, car ce type de collègue a justement tendance à devenir irritant. Dites-vous qu’à la base, tout comportement est guidé par une bonne intention, même si ce comportement est maladroit et ne donne pas le résultat escompté.
Gardez en tête que cette personne souffre et qu’elle n’est probablement pas en mesure de réaliser l’impact qu’elle produit autour d’elle. Cela vous aidera à conserver un recul et à ne pas vous laisser envahir par une haine viscérale, qui ne ferait qu’envenimer la situation.
Des stratégies à éviter
Avec ce type de collègue, on peut être tenté d’adopter certaines stratégies qui s’avèrent plutôt contre indiquées.
Il faut donc éviter de :
- prendre ses paroles et agissements de manière personnelle.
- espacer les contacts (il va interpréter cela comme une menace).
- débattre avec lui (cela ne fait souvent que mettre de l’huile sur le feu).
- utiliser l’humour (il va y voir des sous-entendus).
- manifester une trop grande sympathie (il pourrait percevoir un désir de le tromper).
Comment agir?
Il n’y a malheureusement pas de recette miracle. Pour gérer ce type de situation avec succès, il faut savoir faire preuve d’une grande patience… et de persévérance. Vous penserez parfois que c’est gagné, pour vous apercevoir que vous être finalement revenu au point de départ.
Voici quelques pistes pour vous aider :
- Devenez «prévisible», dans votre comportement et vos paroles. Cela laissera moins de place à l’ambiguïté.
- Tenez votre collègue informé de tout. Vous pouvez par exemple le mettre le plus souvent possible en copie conforme de vos courriels
- Ne soyez pas dans la réaction et adoptez «la position basse». Cela veut dire accepter le blâme lorsqu’il y a malentendu. Dites : «J’ai dû mal m’exprimer. Est-ce que tu me permets de reformuler ma pensée?»
- Concédez des victoires de temps en temps, mais tenez bon sur l’essentiel
- Sachez doser vos attentes à son égard : considérez un petit changement comme étant déjà un véritable changement
Pour aller plus loin
Savoir préserver un bon climat de travail et des relations professionnelles avec une personne méfiante, ou présentant d’autres troubles de comportement est une affaire de tous les jours.
Si vous voulez mieux comprendre ces types de personnalité, je vous suggère le livre de Comment gérer les personnalités difficiles, de Christophe André et François Lelord. C’est une référence en la matière, dans lequel les deux auteurs livrent, entres autres, des conseils tirés de leur expérience de thérapeutes.
* Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (également désigné par le sigle DSM, abréviation de l’anglais : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) est un ouvrage de référence publié par la Société américaine de psychiatrie (APA) décrivant et classifiant les troubles mentaux.
