3 conseils de Michelle Blanc
pour un chercheur d’emploi transgenre

Il y a très longtemps, j’ai reçu une cliente transgenre qui voulait recevoir de l’aide pour sa recherche d’emploi.

À cette époque, je n’avais pas été d’un grand secours, ne sachant pas comment bien la conseiller. J’ai souvent repensé à cet entretien et à ce que j’aurais pu faire de différent.

Aujourd’hui, par cet article, j’ai l’occasion de me rattraper et, pour m’aider, j’ai décidé de faire appel à Michelle Blanc, femme d’affaires, conférencière et bloggeuse réputée.

De notre échange, il en est ressorti trois principaux conseils pratiques.

Tout part de votre tête

Si tu te poses en victime, tu seras une victime.

Selon Michelle, il faut arrêter de penser que tout le monde cherche à vous discriminer. Bien souvent, les gens se moquent de votre histoire de vie, car ce qu’ils veulent surtout savoir, c’est ce que vous allez leur apporter professionnellement.

La plupart des barrières à l’emploi sont donc celles que vous vous créez vous-même et les employeurs ont de la difficulté avec les gens qui ne s’assument pas en général, peu importe la raison.

Si vous vivez encore un malaise relié à votre identité de genre, il est important de cheminer sur ce plan, car ce malaise va se refléter dans l’ensemble de vos démarches.

C’est une erreur de penser que tu vas régler tous tes problèmes en changeant de sexe. Dans ce processus, c’est certain, tu vas gagner et tu vas perdre, mais tu ne sais pas à l’avance ce que tu vas gagner ni ce que tu vas perdre.

C’est votre travail d’accueillir ce qui va survenir, de transformer le négatif en positif et de faire en sorte qu’en fin de compte, vos gains deviennent plus profitables que vos pertes.

Oui, c’est vrai, il y a encore des employeurs transphobes et qui cherchent à discriminer. Et puis après? Pourquoi s’arrêter seulement à ça?

Savoir quand et comment aborder le sujet

Michelle conseille de ne pas faire part de votre identité de genre dans votre CV ou votre lettre de motivation.

De la même manière, une minorité visible ne va pas indiquer dans sa lettre de motivation: Je tiens à vous aviser que j’ai la peau foncée. Je voulais vous en faire part pour éviter que vous fassiez le saut en me rencontrant. 

Lorsque vous arrivez en entrevue, il est bien d’aborder le sujet d’entrée de jeu.

Bien sûr, vous pouvez faire le choix de ne pas faire mention de votre identité de genre. Néanmoins, il est possible que le recruteur ne pense qu’à ça et ne  fasse donc pas preuve d’une écoute attentive à vos propos.

Il risque donc d’y avoir un éléphant dans la pièce qui va gêner votre entrevue.

De son côté, le recruteur n’osera jamais introduire le sujet de lui-même, car il veut éviter d’être maladroit ou indiscret et ce qui le risquerait à se faire accuser de discrimination.

Trouvez-vous donc une phrase toute simple qui met rapidement le sujet sur la table de manière à dédramatiser, mais sans mettre trop l’accent sur votre transition. Pratiquez cette phrase avant pour que ça sorte bien.

Voici un exemple que vous pouvez dire avec un léger sourire : « Si vous trouvez ma poignée de main un peu virile, c’est bien possible, car j’ai autrefois été assigné homme. Je suis très enchantée de faire votre connaissance… » 

Vous êtes là pour parler de vos compétences, pas pour vous étendre sur votre cheminement identitaire.

Au besoin, n’ayez pas peur, ni honte, de parler de la période où vous étiez assigné à un autre sexe.

Quand je travaillais pour cet employeur, j’étais encore assigné homme. Mes tâches consistaient… 

Vous pouvez parler de votre transition comme faisant partie de vos réalisations. C’est un choix, mais n’oubliez pas de mettre l’accent surtout sur les qualités personnelles qui vous ont permis d’y parvenir et qui sont maintenant transférables dans votre vie professionnelle.

Changer d’identité a fait de moi une personne plus authentique et courageuse. Ça m’a fait évoluer sur un plan personnel, mais aussi dans mon travail. 

Utiliser les ressources existantes

Michelle mentionne des ressources qui peuvent s’avérer d’un grand secours.

L’organisme Aide aux trans du Québec (ATQ) propose des services gratuits comme une ligne d’écoute et des groupes de discussion. Il s’agit d’un bon moment pour échanger sur vos expériences relatives à votre recherche d’emploi.

Toutefois, Michelle ajoute que des personnes ayant une mauvaise attitude, il y en a partout et c’est la même chose chez les trans. Il ne faut pas croire que parce que l’autre est trans qu’il est pour autant vertueux et intéressant.

Ça vous appartient de vous identifier à des modèles inspirants plutôt que de vous laisser contaminer par des esprits défaitistes.

L’organisme Fierté au travail Canada permet de savoir quels sont les employeurs qui se déclarent ouverts aux transgenres. Ce site est utile aussi pour votre futur employeur qui souhaite s’informer sur le sujet et les mesures existantes pour aider à l’intégration d’une personne trans.

En terminant

Michelle n’a jamais eu à se chercher un emploi en tant que transgenre.

Par contre, elle a déjà eu à annoncer sa transition à ses clients et à affronter leur réaction.

Malgré ses appréhensions, ce fut très positif dans l’ensemble comme pour cette cliente en particulier :

Wow! C’est une super nouvelle. Non seulement, tu vas être mieux dans ta peau, ça veut dire que tu vas te sentir l’esprit libéré et donc devenir encore plus efficace dans ton travail, mais en plus, on va pouvoir parler de robes ensemble!

Merci à Michelle Blanc pour cette entrevue.

Voici sa page web: https://www.michelleblanc.com/

Par Mathieu Guénette, Conseiller d’orientation, « Les Chercheurs de sens ».

Prêt à postuler? Rendez-vous sur Jobboom en cliquant ici pour consulter toutes les offres d’emploi disponibles.

Mathieu Guénette

Mathieu Guénette est un conseiller d’orientation à son compte de plus de 20 ans d’expérience, auteur, chargé de cours et ayant travaillé auprès d’une clientèle variée (jeunes, adultes, gestionnaires, chercheurs d’emploi). En 2017, il a obtenu à la fois le prix professionnel de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec et celui du Livre RH de l'année de l'Ordre des CRHA pour l’ouvrage Le candidat viscéral. Il offre ses services à Montréal, dans Lanaudière et à distance. Son site internet regorge de références pratiques pour vous : Les chercheurs de sens.

8 Commentaires

  • Hys
    20 novembre 2019 10:15

    je me croirais chez les bisounours quand je lis votre article. la réalité est bien différente facile de se donner bonne conscience avec votre article, je vous dis la réalité est bien différente. En Suisse, pays développée et civilisé, nous sommes , transgenres travesties, considérées comme des malades mentales, concrètement il ne reste que la prostitution où il y a une place pour nous, et avec la crise actuelle, la misère et je sais de quoi je parle,, salutations HYS

    • Marie Jobboom
      21 novembre 2019 09:31

      Bonjour

      Notre site Jobboom est un site québécois. L’expérience relatée ici est celle de Michelle Blanc, femme d’affaires en tant que femme transgenre sur le marché du travail québécois.

      Nous avons bien conscience que le droit des personnes transgenres est très avancé dans notre pays par rapport à la plupart des pays dans le monde, même si nous avons encore du chemin à parcourir, mais notre site étant adressé à une audience qui travaille au Canada, il était essentiel et naturel pour nous de lui donner la parole sur notre site.
      Un grand nombre d’organisations québécoises emploient du personnel transgenre dont notre propre organisation et nous sommes ravis que le Québec soit une province de Bisounours pour les personnes transgenres.

      Nous soutenons les droits des personnes transgenres et espérons que les droits acquis dans notre pays le seront au plus vite dans les autres pays.
      Nous restons à votre disposition
      Bonne journée
      Marie de l’équipe Jobboom

  • Lou Nadeau
    12 mars 2021 21:52

    En tant que futur c.o. et faisant partie de la communauté LGBTQ+, je trouve que certains points méritent d’être clarifiés et sont très sensibles dans les propos rapportés par Madame Blanc. Si jamais vous souhaitez faire affaire avec une personne bientôt c.o. qui a un vécu de personnes transgenre et qui a une version plus nuancée que Madame Blanc, je serais heureux de pouvoir contribuer.

    Au plaisir,

    • Marie Jobboom
      15 mars 2021 09:02

      bonjour Lou
      je serais ravie de pouvoir échanger avec vous sur une éventuelle collaboration
      vous pouvez nous joindre à l’adresse suivante : lgodet@mdfcommerce.com
      bonne journée

      • Mansour bokretache Ismail
        21 novembre 2021 02:49

        J’aime travaillé dans site trans femme

        • Marie Jobboom
          23 novembre 2021 09:01

          bonjour
          je vous invite à aller consulter les offres d’emploi affichées sur notre site jobboom.com : https://www.jobboom.com/fr/emploi/
          Bonne recherche!
          Marie I Jobboom

          • clara louroux
            5 octobre 2022 05:24

            bonjours de nombreux point sont pas réalistes et quelques un transphobe (de façon involontaire). par exemple il ne s’agit en rien d’une «  »transformation » » ont est pas au carnaval c’est du serieux, c’est une transition, ont ne dit pas non plus «  »j’était un homme » » car les femmes transgenres n’ont jamais été des hommes et ont surtout eue une dysphorie de genre (physique qui ne correspond pas a l’identité). ce n’est pas non plus un changement de sexe mais de genre. c’est dommage le suget a très mal été traité et ça ne m’a pas du tout aidé.

          • Marie Jobboom
            5 octobre 2022 11:08

            bonjour Clara,

            merci d’avoir pris le temps de nous écrire et de nous avoir signalé ces termes problématiques.
            Nous allons prendre le temps de revoir cet article écrit il y a plusieurs années.

            Bonne journée
            Marie I Jobboom

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