La question de votre intégration en emploi: la meilleure façon d’y répondre

Les premiers jours dans un nouvel emploi s’avèrent souvent déterminant. Vous rejoignez une équipe où vous ne connaissez encore personne. Vous héritez de tâches pour lesquelles les attentes ne sont pas toujours très claires.

Pour l’ensemble de ces raisons, le recruteur peut trouver justement intéressant de vous demander comment vous compteriez occuper ces premiers jours au travail, si vous étiez retenu pour le poste.

C’est une bonne façon d’évaluer votre jugement et la compréhension de la gestion des priorités dans l’entreprise.

Je vous propose quelques pistes pour être en mesure de bien vous préparer à cette question lors d’une entrevue de sélection.

Pour écrire cet article, je me suis inspiré en grande partie du livre The First 90 Days de Michael D. Watkins. Pour mon projet Les Ambitieux, j’ai couvert l’ensemble de ce livre dans un épisode de balado ayant pour titre : Habite ton nouveau rôle.(Également disponible sur itunes et Spotify)

Personnalisez votre réponse au contexte

D’abord, cette question permet d’évaluer si vous comprenez bien la situation de l’entreprise et votre intention d’en tenir compte.

Si l’entreprise est en situation de redressement, il sera important de démontrer votre capacité à réagir rapidement et prendre des décisions courageuses.

À l’inverse, si l’organisation est en bonne santé financière et que le poste consiste à remplacer un leader aimé de tous, il sera préférable alors de parler de votre désir de bien comprendre l’entreprise avant d’agir et d’agir davantage en tant que facilitateur.

Le choix des thématiques va en dire long aussi sur votre vision du travail. Par exemple, allez-vous mettre l’accent sur le marketing ? Les ressources humaines ? L’innovation ?

C’est l’occasion de démontrer votre écoute sur leurs besoins spécifiques. L’important est surtout d’éviter une réponse générique qui pourrait s’appliquer à n’importe quelle entreprise.

Démontrez de l’autonomie

Certains candidats ne veulent pas prendre de risques ou ne savent pas quoi répondre, ce qui les amène à dire qu’ils iront en fonction de la volonté de leur patron.

Plutôt que dégager de la flexibilité, ils procurent l’impression d’être seulement des exécutants sans la moindre personnalité.

Il est préférable de choisir une direction précise dans cet échange, quitte à faire fausse route. Si vous ne répondez pas tout à fait en fonction de l’alignement précis, ce n’est pas grave en soi, car vous  pourrez toujours vous ajuster.

Si vous proposez une idée qui n’est pas la bonne par manque de connaissance de l’entreprise, il sera difficile de vous en vouloir. C’est normal de ne pas avoir encore toutes les données en main pour répondre avec exactitude à cette question.

Toutefois, à l’inverse, évitez d’avoir l’air trop catégorique juste pour montrer votre assurance, ça pourrait faire peur.

Bien entendu, dans la réalité, vous ne serez pas laissé à vous même dans votre intégration et vous serez aiguillé vers les directions à prendre.

Soyez concret dans vos actions

Les questions d’entrevue ont pour objectif de vous donner des occasions de dévoiler votre personnalité.

Si vous restez vague, votre réponse ne sera d’aucune utilité.

Par exemple, évitez de tomber dans ce type de discours banal :

« Dans les premières semaines, je vais tenter de connaître les gens, les services et les clients de l’entreprise. Mon but est d’apprendre et de m’intégrer à l’équipe… « 

Vous pouvez arriver au même, mais en y ajoutant des éléments plus précis :

« Dans la première semaine, j’ai l’intention de rencontrer chaque personne de mon équipe en allant dans leur bureau et en leur demandant leur vision des priorités et ce qu’ils apprécient le plus d’un coéquipier… « 

Non seulement, cela ajoute une dimension plus personnelle, et cela permet de visualiser réellement votre arrivée. Ça procure le sentiment que vous savez ce que vous vous apprêtez à faire.

Faites un tour complet d’horizon

Un autre danger dans votre réponse à une telle question serait de vous concentrer sur un seul volet.

Par exemple, si vous aimez le volet des ressources humaines, il est bien d’en parler et de développer votre idée. C’est même tout à fait acceptable d’admettre que vous avez une préférence pour cet aspect. De toute manière, le recruteur risque de s’en apercevoir par lui-même.

Par contre, si vous ignorez toutes les autres composantes de l’entreprise dans votre réponse, ça pourrait générer de l’inquiétude.

Faites donc un effort conscient pour couvrir tous les volets et y amener des idées pertinentes.

Dans votre tête, passez en revue les différents aspects : est-ce que j’ai parlé de la production ? Est-ce que j’ai abordé le développement des affaires ? Est-ce que j’ai assez élaboré sur les finances ?

Tentez aussi d’adapter votre réponse en fonction de l’entreprise et de votre interlocuteur. Si vous parlez à un directeur des ventes, c’est certain qu’il sera sensible à l’aspect des ventes. Si c’est une entreprise en croissance, il y aura un intérêt sur la gestion de la performance.

Si vous considérez manquer de connaissances sur un volet important et que vous ne vous sentez pas particulièrement inspiré sur le sujet, faites des lectures d’articles de blogue, consulter des ouvrages populaires ou faites l’écoute de balado.

En conclusion

Vous avez compris que cette question risque davantage d’être posée pour des postes de gestion ou de professionnel ayant des hautes responsabilités.

Oui, elle pourrait être posée aussi pour des postes plus techniques, mais les attentes associées à la réponse ne seront pas aussi élevées.

Afin de bien vous préparer, vous pouvez faire un plan écrit. Si vous pensez que ça peut être une bonne idée, vous pourriez l’amener lors de votre entrevue et le remettre.

Il est rare que les candidats procèdent ainsi dans les entrevues que je mène, mais c’est souvent un élément qui joue en leur faveur et qui permet de se distinguer des candidats concurrents.

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Mathieu Guénette

Mathieu Guénette est un conseiller d’orientation à son compte de plus de 20 ans d’expérience, auteur, chargé de cours et ayant travaillé auprès d’une clientèle variée (jeunes, adultes, gestionnaires, chercheurs d’emploi). En 2017, il a obtenu à la fois le prix professionnel de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec et celui du Livre RH de l'année de l'Ordre des CRHA pour l’ouvrage Le candidat viscéral. Il offre ses services à Montréal, dans Lanaudière et à distance. Son site internet regorge de références pratiques pour vous : Les chercheurs de sens.

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