Les erreurs à éviter avec les enfants, matin et soir

En semaine, le peu de temps que les travailleurs passent avec les enfants se résume à des préparatifs réglés au quart de tour. Certains parents tombent dans des pièges pouvant rendre cette routine encore plus pénible.

Il n’existe ni truc, ni recette pour transformer un petit monstre en modèle de coopération, nous disent les spécialistes du coaching parental interviewées. Tout dépend du stade de développement de l’enfant, de ses besoins et de sa personnalité. N’empêche, certaines erreurs classiques peuvent être évitées.

1- Se préparer dans l’urgence

La crainte d’arriver en retard est un facteur commun de stress chez les travailleurs. Reproches, avertissements, perte de salaire, voire mesures disciplinaires, les conséquences sont loin d’être agréables. Pour un enfant, par contre, la notion de retard est beaucoup moins concrète, surtout en bas âge. L’incompréhension mutuelle risque donc d’atteindre son apogée vers 7 h 55, quand on doit déneiger la voiture et que le petit refuse de s’habiller.

Certains enfants sont particulièrement réfractaires aux injonctions. «Plus on leur demande de se dépêcher, plus ils résistent», dit Nancy Doyon, coach familial, éducatrice et présidente-fondatrice de SOS Nancy.

Une observation corroborée par Nadia Gagnier, psychologue, aussi connue sous le pseudonyme Docteure Nadia. «C’est leur façon de se couper du stress du parent. C’est maladroit, bien entendu, parce que ça cause encore plus de stress.» La solution? Prendre conscience du petit jeu qui s’opère et rester calme – à grand renfort de maîtrise de soi et d’un peu d’organisation.

2- Appuyer sur «snooze»

«Une erreur commune des parents est qu’ils compriment beaucoup trop l’horaire du matin», affirme Nancy Doyon. C’est particulièrement vrai l’hiver, alors que le niveau d’énergie de tout le monde descend et qu’il est plus tentant, au réveil, d’appuyer sur le rappel de sonnerie pour roupiller 10 minutes de plus.

Quand on se résout finalement à se lever, on est contraint de se dépêcher… et de bousculer fiston. La table est mise pour qu’un conflit éclate.

«L’idéal est de se lever plus tôt que l’enfant pour être presque prêt à son réveil et n’avoir à s’occuper que de lui», dit Nadia Gagnier. On traverse ainsi la routine matinale de manière beaucoup plus sereine.

On peut même motiver l’enfant en lui promettant de jouer quelques minutes avec lui s’il est prêt avant l’heure du départ. «C’est sûr que ça demande du temps, concède Nadia Gagnier. Mais la perte de temps occasionnée par l’opposition de l’enfant est bien pire.»

3- Laisser l’enfant regarder la télé le matin

Un enfant captivé par un dessin animé ne vous dérange pas pendant que vous vous préparez. Sauf que, confortablement installé et concentré sur le programme, il en oublie de faire sa toilette ou de s’habiller. Certains parents diront «prépare-toi en regardant ton émission». Mais pour l’enfant, ce sont deux actions contradictoires, explique Nancy Doyon.

D’autres promettent à leur enfant qu’il pourra regarder la télé s’il finit de se préparer avant l’heure du départ. Erreur! estime Nancy Doyon. Car, quand vient le temps de partir, ils ferment la télé au nez du petit pendant l’émission en cours. Pour un jeune qui a fait l’effort de tout terminer afin de pouvoir relaxer, c’est très frustrant. Rien de surprenant à ce qu’il bougonne pendant le trajet vers l’école!

4- Ne pas reconnaître le besoin d’attention

La routine du coucher qui s’étire est un autre test de patience pour le parent. Après le deuxième verre d’eau, le troisième bisou et la énième berceuse, on n’a qu’une envie : avoir enfin un peu de temps pour soi.

«Pour l’enfant, ce n’est pas un caprice de demander l’attention du parent, c’est un besoin réel, explique Nadia Gagnier. À défaut de l’avoir obtenue de façon volontaire de la part du parent, l’enfant va essayer de la gagner au moment où il doit se séparer de lui.»

C’est pourquoi la spécialiste conseille de consacrer chaque soir au moins 15 minutes d’attention exclusive à l’enfant, mais avant de le mettre au lit.

5- Oublier ce qui se passe durant la journée

Pour Nancy Doyon, l’enfant qu’on a du mal à coucher le soir éprouve peut-être de l’anxiété à l’idée de se retrouver seul. «On voit ça assez souvent chez les petits. On va alors travailler avec eux leur capacité à vivre des délais dans leurs demandes d’attention durant la journée.» On les encouragera, par exemple, à jouer seuls dans leur chambre.

Mais le problème peut aussi découler d’un manque de discipline parentale. «Si, durant la journée, le parent demande à l’enfant de ramasser ses jouets, que l’enfant n’obéit pas et que le parent cède, c’est normal que la nuit, ce soit particulièrement difficile. C’est de jour qu’il faut travailler sur la discipline, parce que la nuit, on a beaucoup moins de patience.»

Dans ce dossier

• Le coaching parental en entreprise

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