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Les échanges informels avec le recruteur : avantages et inconvénients pour le candidat

Durant une entrevue d’embauche, le recruteur vous posera principalement et majoritairement des questions formelles. Il s’agit des questions dites plus « officielles » et qui permettront de sélectionner le candidat pour le poste. Le ton peut s’avérer convivial, mais l’intention demeure claire : c’est tout de même une entrevue et vous êtes évalué.

En parallèle, lors d’une entrevue, il y a aussi une part de l’échange qui est informelle. Parfois, elle est minime, ce qui revient à des questions d’usage du type : « Est-ce que vous avez eu de la difficulté à vous rendre à nos bureaux? » ou encore « Enfin l’été! Un peu de chaleur, ça fait du bien, n’est-ce pas? »

Dans de tel cas, les informations échangées ont très peu de chance d’avoir un impact sur le verdict final de l’entrevue.

Toutefois, si la partie informelle s’avère plus élaborée, est-ce qu’il peut en être autrement?

Avantages

Une conversation qui n’a aucun lien avec l’emploi convoité peut s’avérer un moyen efficace pour le recruteur et le candidat de se connaître au naturel. Parfois, ça permet de tisser des liens.

Les échanges informels sont souvent agréables et adoptent un ton assez léger. En général, le candidat devrait pouvoir en profiter pour montrer des aspects favorables de sa personnalité.

Si une passion commune est partagée entre eux, c’est génial. Bien sûr, le candidat ne sera pas sélectionné sur la base qu’il adore, lui aussi, jouer au golf, mais c’est un élément qui peut constituer un biais positif.

De plus, lorsque ces échanges ont lieu en début d’entrevue, le recruteur devient aussitôt moins intimidant pour le candidat. La glace est maintenant brisée. Le candidat aura donc l’occasion de se détendre, ce qui va souvent l’aider à mieux répondre aux questions de la partie formelle.

Inconvénients

Toutefois, le candidat doit garder une certaine vigilance face aux questions informelles d’une entrevue. Les réponses peuvent avoir un impact direct sur la sélection du candidat et le danger est qu’elles amènent une dimension complètement subjective et très difficile à contrôler.

Une question qui peut sembler complètement banale peut ouvrir une porte imprévue.

« Déjà le temps des fêtes! Moi, cette année, je vais fêter Noël en Floride avec toute ma famille. Et vous, vous allez faire quoi? »

Le candidat ne fête pas Noël pour des raisons religieuses. Il répond quoi?

Le candidat va passer Noël seul, car il n’a pas de famille immédiate. Quelle impression aura le recruteur face à cette réponse?

Bien sûr, il y a moyen pour le candidat de contourner cette question assez facilement en répondant de cette manière : « Je ne fais rien de particulier cette année. Un Noël comme un autre. »

Toutefois, il est difficile de se préparer à l’avance à ces questions, car elles demeurent inattendues. Le candidat a l’impression que l’entrevue n’est pas encore commencée ou à l’inverse, qu’elle est déjà terminée. Il ne se trouve pas dans la même disposition d’esprit que pendant l’entrevue.

La relation entre eux n’est plus claire, ni la limite qui doit être conservée.

Par exemple, si le recruteur parle des Canadiens de Montréal et mentionne qu’ils ne feront pas les séries éliminatoires, est-ce que le candidat peut se permettre de faire une blague : « Moi, je prends pour Boston. D’ailleurs, on vous a foutu toute une raclée, cette saison! »

Une taquinerie amicale peut générer de la complicité, mais elle risque aussi de jeter un froid, si ce recruteur prend le hockey très au sérieux ou démontre peu d’humour.

À l’inverse, si le candidat semble trop sur ses gardes dans les échanges informels car il ne veut pas se mettre les pieds dans les plats, ce n’est pas mieux. Le recruteur peut y interpréter que celui-ci a une certaine difficulté sur le plan relationnel ou qu’il est plutôt méfiant.

Les questions informelles permettent au candidat de se détendre, mais il ne doit jamais trop se laisser aller non plus. Ce n’est pas un buffet à volonté.

Par exemple, dans mon cas, si je parle d’un sujet qui me passionne, je risque de déborder et ne plus savoir quand m’arrêter. Ça peut donc me faire mal paraître. Je dois me garder une petite gêne et arriver à me contenir.

Mes recommandations

Comme candidat, vous devez considérer que toutes les interactions avec le recruteur font partie intégrante de la sélection.

Je ne dis pas que de façon consciente, le recruteur suscite un échange informel avec vous dans le seul but de vous piéger, mais restez vigilant.

Vous pouvez bien sûr adopter un ton décontracté lors de cet échange informel, mais ne pensez jamais que l’entrevue est terminée simplement parce que le recruteur ne prend plus de notes et jase avec vous à la sortie.

Rappelez-vous que les gens aiment souvent parler d’eux. Être intéressé, c’est être intéressant. Répondez brièvement aux questions et essayez plutôt de faire parler le recruteur en lui posant des questions.

« Moi, pour Noël, je ne fais rien de spécial. Toutefois, j’aimerais bien aller en Floride aussi. Qu’est-ce qui vous a donné l’idée d’un tel projet? »

Demeurez alerte aux signaux non-verbaux. Est-ce que le recruteur vous pose une question par politesse et ne désire pas une longue élaboration? Est-ce que le recruteur a vraiment envie d‘échanger?

Soyez positif, mais sans vous vanter, ni flatter le recruteur à outrance. Bref, n’ayez pas l’air de vouloir vous servir de l’échange informel pour marquer des points supplémentaires. Ça pourrait sembler un peu trop opportuniste de votre part.

En conclusion

En prévision d’une entrevue d’embauche, un candidat se prépare souvent à tout, mais pas aux questions informelles. C’est probablement la partie la plus négligée et c’est pourquoi il est important d’avoir cette réflexion au préalable pour ne pas être pris au dépourvu.

Il y a plusieurs patrons qui croient beaucoup en l’informel, sous prétexte de ne pas aimer le côté guindé d’une entrevue officielle. Ils pourraient donc vous inviter au restaurant pour échanger avec vous afin de voir si ça clique.

Cette tendance est de plus en plus populaire auprès de certains employeurs. Préparez-vous à une telle éventualité!

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Mathieu Guénette

Mathieu Guénette est un conseiller d’orientation à son compte de plus de 20 ans d’expérience, auteur, chargé de cours et ayant travaillé auprès d’une clientèle variée (jeunes, adultes, gestionnaires, chercheurs d’emploi). En 2017, il a obtenu à la fois le prix professionnel de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec et celui du Livre RH de l'année de l'Ordre des CRHA pour l’ouvrage Le candidat viscéral. Il offre ses services à Montréal, dans Lanaudière et à distance. Son site internet regorge de références pratiques pour vous : Les chercheurs de sens.

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