Quand ils vous demanderont « Avez-vous des questions pour nous ? » en entrevue, vous les impressionnerez !
Les réponses que vous recevrez à ces questions risquent d’être intéressantes.
Elles vous dévoileront peut-être même des indices sur ce qu’ils recherchent.
Mais l’autre objectif ici, c’est de produire un effet « Wow! »
S’ils vous disent, « On ne nous avait jamais posé cette question-là avant! », vous saurez que vous avez effectivement produit l’effet « Wow! » désiré, car votre question s’avère plus originale que celles posées par les autres candidats.
Vous accomplirez 2 pierres d’un coup:
- Vous finirez sur une bonne note.
- Vous collecterez de précieuses informations pour la suite du processus.
Afin de réaliser cet exploit, je vous présenterai mon Top 7 des meilleures questions que j’ai identifiées au fil des ans en tant que coach en emploi.
« Non, je n’ai pas de questions. »
Vous vous trouvez sans doute ici parce que vous avez été pris au dépourvu lors de votre dernier entretien et vous ne voulaez surtout pas que cela se reproduise…
Bon réflexe!
Je n’ai donc pas besoin de vous dire que « Non, je n’ai pas de questions. » n’était pas la meilleure réponse qui soit…
Rassurez-vous, rien de dramatique.
Cela dit, c’est légèrement décevant pour un recruteur, tel qu’illustré par les propos ci-dessous :
Je ne sais pas si c’est vraiment éliminatoire – cela dépend aussi du contenu de l’entretien – mais ce qui est certain c’est que cela provoque dans 100% des cas une déception de la part du recruteur
Gilles Payet, Question posée en entretien n°41 : Avez-vous une question à me poser ?
Malgré ce faux pas, vous pouvez tout de même être convoqué à un second entretien.
Ça ne dénote pas nécessairement un manque d’intérêt, contrairement à ce que dit la grande majorité des autres articles sur le sujet.
À mon avis, cela démontre davantage un manque de préparation.
Et surtout, c’est une occasion ratée de vous vendre via vos questions.
Se vendre avec ses questions
Après 12 ans de recherche et l’analyse de 35 000 appels de vente, l’auteur Neil Rackham en est venu à la conclusion dans son livre SPIN Selling que les meilleurs vendeurs sont ceux qui posent plusieurs bonnes questions lors de l’échange.
Le magazine New York Times avait d’ailleurs classé son ouvrage au #1 de tous les temps (!) sur le vaste sujet de la vente pour sa capacité à présenter cet art sous forme de science.
Voici un extrait quant à l’importance des questions en communication orale dans un contexte de persuasion :
« Il n’y a aucun doute, les questions persuadent plus puissamment que toute autre forme de comportement verbal. Et ce n’est pas seulement dans la vente. Les études sur les négociations, les interactions de gestion, les entretiens de performance et les discussions de groupe – pour ne citer que quelques-uns des domaines étudiés par Huthwaite et d’autres équipes de recherche – ont toutes abouti au même fait de base. Il existe une corrélation statistique claire entre l’utilisation des questions et le succès de l’interaction. Plus vous posez de questions, plus l’interaction est susceptible d’être réussie. Et certains types de questions sont plus puissants que d’autres. »
Neil Rackham, traduction libre de SPIN Selling, p.15
Les questions révèlent tes valeurs
Dans la vie, les gens mettent des masques…
Ça, vous le saviez déjà!
Difficile de réellement connaître une personne parce qu’elle voudra toujours se présenter sous son meilleur jour en ta présence.
Et en entrevue d’embauche?
Vous comprendrez que pour un recruteur, c’est encore plus difficile de connaître la personne en face de lui parce qu’elle mettra inévitablement le masque de bon employé, ainsi que celui de bon candidat (…qui a la réponse correcte à chaque question).
Le premier but de l’évaluation du recruteur consiste à comprendre vos actions passées de manière à prédire vos actions futures.
On a donné le nom d’« entrevue comportementale » à ce type d’évaluation.
Le deuxième but consiste à comprendre ce à quoi vous accordez de l’importance.
En demandant « Pourquoi voulez-vous changer d’emploi? » par exemple, ils s’intéressent à vos motivations de façon directe.
Or, les informations obtenues de façon indirecte sont encore plus révélatrices pour eux…
Incluant les questions que vous leur poserez en entretien.
Elles permettent de saisir vos vraies valeurs.
Supposons que vous leur demandez par curiosité si le poste implique des déplacements fréquents…
Ils pourraient penser que le voyage est un problème pour vous, puisque vous avez pris la peine de leur demander.
Pourtant, ce ne l’est pas. Vous vouliez juste vous informer…
Dans cet exemple, on a donc envoyé un mauvais signal à propos de nos valeurs.
D’où l’importance de bien choisir nos questions!
La plupart des questions sont HORRIBLES!!!
J’ai mené de vastes recherches pour écrire cet article afin de cibler la crème de la crème des questions à poser en entretien aux recruteurs.
Cet exercice m’a fâché.
J’ai découvert que la plupart des questions qu’on vous propose sur internet sont…
- Superficielles : elles s’informent d’éléments sans réelle importance.
- Imprudentes : elles dévoilent des valeurs erronées à ton sujet.
- Mal formulées : elles réduisent tes chances de faire bonne impression.
Elles pourraient même compromettre la totalité de l’interaction et vous faire perdre le poste!
Choisissez 2 questions
Idéalement, on poserait le plus de questions possible…
Sauf que la durée de l’entrevue est relativement courte.
Le temps restant à la toute fin ne permet pas de prolonger l’échange longuement et ce, quand vous entendrez « Avez-vous des questions pour nous? ».
Je vous conseille donc de choisir les 2 questions qui vous mettent à l’aise parmi les 7 questions à poser que j’ai ciblées pour vous.
Sans plus attendre, les voici…
1. « Qu’avez-vous apprécié le plus de l’employé qui occupait ce poste auparavant et que je pourrais démontrer moi aussi dans de telles fonctions? »
Je vous garantis qu’ils n’auront jamais entendu celle-là!
Formulée telle quelle, vous la poserez donc lorsqu’il s’agit d’un remplacement et que la personne a déjà quitté l’entreprise.
Bien sûr, vous pouvez l’ajuster à la situation…
Notamment, si la personne s’apprête à quitter ou qu’il s’agit d’une ouverture de poste. Par exemple : « Qu’appréciez-vous le plus de l’autre employé dans l’équipe qui occupe ce poste actuellement et que je pourrais démontrer moi aussi dans de telles fonctions? »
Comme réponse, on cherche à obtenir un comportement, une compétence, un trait de personnalité…
Ainsi qu’un « Wow! »
2. « Qu’aimez-vous le plus dans votre travail? »
Pour séduire autrui, on doit s’intéresser à lui de façon authentique.
Et quelle meilleure façon que de l’interroger sur ses goûts?
Cette question vous propulsera automatiquement dans la catégorie des « On ne me l’avait jamais posée avant! »
Puis, vous courrez la chance de quitter les bureaux en ayant fait ce que les autres candidats n’auront su faire avant vous : bâtir une relation interpersonnelle avec l’intervieweur.
Vous pourriez aussi lui demander « Pourquoi avez-vous décidé de venir travailler ici? » par exemple afin de renforcer votre lien avec lui.
3. « Que diraient les employés au sujet de l’entreprise si je leur demandais? »
En entrevue, on vous a peut-être demandé ce que diraient votre ami, votre famille, vos collègues ou vos anciens superviseurs à propos de vous.
C’est le temps de leur rendre la pareille, héhé!
Cette question permettra d’obtenir une auto-évaluation honnête de la part de la personne en face de vous.
Vous la connaissez désormais et son opinion compte à vos yeux.
Certes, vous auriez pu l’interroger sur les valeurs prédominantes dans l’entreprise, ou à propos de la culture.
Toutefois, ce sont des formulations plutôt vagues…
En lui posant la question telle que proposée, vous démontrerez plus de concision et elle vous livrera une réponse plus inspirée.
4. « Qu’est-ce qui incite les employés à rester dans l’entreprise? »
Voici une question avec une tangente similaire à la précédente, mais avec une formulation bien différente.
En passant, ça vous brûle peut-être les lèvres de demander pourquoi la personne qui occupait le poste a quitté…
Mais pour tout de suite, retenez-vous. Vous voudrez éviter de mettre vos interlocuteurs mal à l’aise à ce stade-ci.
S’ils initient le sujet par eux-mêmes, tant mieux (en fait, ils risquent effectivement d’aborder le sujet).
Sinon, attendez la deuxième ou la troisième entrevue pour aborder le sujet.
En attendant, contentez-toi de questions 100% positives comme celle que je vous suggère ici. Ainsi, plutôt que de demander pourquoi les gens s’en vont, demande-leur pourquoi ils restent.
Vous pourrez évaluer si l’employeur déploie des stratégies pour retenir son personnel et si ces efforts prouve son souci du bonheur des troupes.
Source : cette question a été inspirée d’un article de Business Insider France.
5. « Qu’est-ce qui différencie les gens qui sont bons dans ce rôle de ceux qui y excellent? »
Vous auriez pu simplement demander les qualités qui sont nécessaires à un employé pour performer dans ce rôle.
Mais on peut faire mieux, n’est-ce pas?
Je vous propose donc, encore ici, d’user d’originalité afin de les épater.
Cette formulation est unique en soi. Non seulement vous obtiendrez des indices de ce que vous devez mettre de l’avant pour la suite du processus d’embauche, mais vous les persuaderez que vous êtes le meilleur candidat.
Pourquoi?
Parce que vous enverrez un signal clair que vous êtes de ceux qui ne se contentent pas de faire ce pour quoi on les a engagés.
Vous, vous visez à être le meilleur. Rien de moins!
Bien entendu, cette question ne s’applique pas lorsqu’il s’agit d’un nouveau poste dans l’entreprise.
Source : cette question a été inspirée d’un article de Business Insider France.
6. « Quelles nouveautés aimeriez-vous que votre nouvel employé apporte au rôle? »
L’avantage de cette question, c’est qu’elle va plus loin que le descriptif de tâches et ouvre la discussion sur les innovations futures.
Ces innovations, je vous jure qu’elles tiennent le gestionnaire éveillé le soir!
Il s’imagine un monde meilleur pour son service et sera très excité de vous en parler.
Il s’imagine aussi son candidat idéal et tous les petits plus qu’il pourra contribuer.
Vous savez, ceux que le prédécesseur n’a pas été en mesure de mettre en place?
Bref, le gestionnaire d’embauche sera très interpelé par votre volonté de connaître l’évolution possible du rôle et inspiré de vous partager sa vision. Vous aurez donc accès à des informations exclusives desquelles les autres candidats n’ont pas pensé s’enquérir parce qu’ils ne figurent pas sur l’affichage.
7. « Quelles sont les opportunités de développement les plus alléchantes pour votre service/compagnie? »
Tout comme la question précédente, celle-ci vise à s’intéresser à l’imaginaire du responsable du poste sur lequel vous auditionnez.
Cette question ouverte stimulera la conversation quant au développement de l’industrie, aux compétiteurs, aux nouvelles technologies, aux tendances de l’heure et au lancement de produits et services novateurs.
On aurait aussi pu lui demander où il voit son service ou son entreprise dans quelques années d’ici (ex. « Où voyez-vous votre département dans 5 ans? »)
Oui, c’est aussi une bonne question à mon avis.
Toutefois, cela peut être difficile à figurer pour eux, car 5 ans, c’est loin!
Comme quand on vous demande la même question en entrevue, à savoir « Où vous voyez-tu dans 5 ans? » Ça vous donne des sueurs froides à l’idée d’y répondre, n’est-ce pas?
Même chose pour le gestionnaire!
On est donc gentil avec lui…
On raccourcit l’espace temporel et on s’intéresse au présent ainsi qu’au futur rapproché.
Source : cette question a été inspirée d’un article de Big Interview.
Conclusion : les meilleures questions NE SONT PAS dans cet article!
L’objectif d’une entrevue d’embauche, tant pour le recruteur que pour vous, devrait être de passer rapidement en mode « discussion ».
Pourquoi?
Le fait de demeurer en mode « question-réponse » nuira à la qualité de l’interaction et s’apparentera à un interrogatoire.
Tout comme vous, les recruteurs redoutent cette dynamique peu naturelle.
Commencez à rebondir sur les propos des recruteurs après une quinzaine de minutes d’échange afin de passer en mode « discussion ».
L’écoute sera votre meilleure alliée pour générer des questions pertinentes tout au long des 60 à 90 d’entretien et ainsi, pour rendre l’échange plus convivial.
Alors, n’attendez pas « Avez-vous des questions pour nous? » pour ce faire.
Quand cette question surgira à la toute fin, prêtez à nouveau une oreille attentive et enchaînez avec 1 ou 2 questions additionnelles qui émanent de la réponse obtenue.
Ensuite, indiquez que vous n’avez plus de questions pour l’instant et remerciez-les du temps accordé.
Ce niveau d’écoute vous servira à construire un lien plus solide, à utiliser un peu d’humour, à raconter des histoires, à passer à un ton naturel, à profiter pleinement de l’interaction et peut-être même à oublier, l’espace d’un moment, qu’il s’agit d’un entretien d’embauche!
En terminant, quelle est votre question préférée parmi celles que je vous ai présentées aujourd’hui?
Mentionne-lez en commentaire.
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