J’ai gaffé au travail : comment réparer les pots cassés… sans démissionner?

Comment réparer les pots cassés au travail
Photo : Africa Studio / Shutterstock

Personne n’est à l’abri d’un faux pas travail; des événements comme le party de Noël du bureau sont d’ailleurs truffés d’occasions de se mettre les pieds dans les plats. Mais même la pire des bourdes peut être réparée si l’on sait s’y prendre avec doigté. Voici comment y arriver.

Laissez-moi vous raconter la mésaventure vécue par un de mes clients – appelons-le Stéphane pour préserver sa confidentialité – lors du dernier party de Noël de son entreprise.

Voici ce qu’il m’a écrit :

«Pour aller droit au but, après le souper, le groupe s’est donné rendez-vous dans une discothèque où j’ai dansé avec ma patronne toute la soirée. Je n’étais pas vraiment ivre, mais je me sentais plus brave qu’à l’habitude. Aux petites heures, nous avons quitté les lieux main dans la main, à peine discrètement, et avons passé une partie de la nuit ensemble… vous devinez la suite.

Le lendemain, je suis entré au travail en longeant les murs et en regardant le bout de mes souliers… Depuis, je n’ose pas regarder ma patronne, et je vois bien qu’elle m’évite également. Aussi, j’ai remarqué que mes collègues sont mal à l’aise. Je fais de l’insomnie, je ne pense qu’à ça. Je ne veux pas démissionner, mais je dois me sortir de cette affaire. Quelle serait la solution? J’ai tellement honte.»

Un plan de match

Bien que la situation de Stéphane puisse sembler sans issue, il est souvent possible de se tirer de la pire des mésaventures en prenant le taureau par les cornes.

Voici une approche en 5 étapes, qui peut s’adapter à une toute situation d’ordre relationnel vécue au travail.

1. D’abord, identifiez ce que vous ressentez. Dans le cas de Stéphane, il s’agissait de honte et de la peur d’avoir saboté son emploi.

2. Ensuite, reconnaissez humblement votre erreur de jugement. Ça ne veut pas dire de dramatiser la situation, mais plutôt de prendre conscience de la bévue commise et de la leçon apprise.

3. Agissez ensuite sur le terrain. Avouez votre mésaventure et votre regret; cela soulagera tout le monde, incluant vous-même. J’ai suggéré à Stéphane de choisir quelques collègues en qui il avait confiance et de briser le silence. On tient pour acquis que ces derniers feront circuler son «mea culpa».

4. Après quoi, il est inévitable de faire face à l’autre personne concernée; dans le cas de Stéphane, sa patronne. Le fait que des mots sincères soient exprimés allège toujours la situation. Encore faut-il trouver les bons mots! J’ai aidé Stéphane à préciser ce qu’il voulait vraiment communiquer à cette femme et à trouver une façon simple et claire de le dire. C’est le passage de la honte à l’action.

5. Le dernier défi est triple : se pardonner à soi-même, ancrer la leçon pour le futur et tourner la page. La vie continue.

De la honte à l’action

Alors qu’il craignait d’être jugé sévèrement par les deux collègues à qui il s’est ouvert, Stéphane a eu la surprise d’être reçu chaleureusement. Courageusement, il s’est ensuite dirigé vers le bureau de sa patronne et lui a tout simplement dit qu’il se sentait très mal, qu’il souhaiterait pouvoir retourner en arrière, qu’il n’aurait pas dû.

Elle lui a avoué penser exactement la même chose. Il lui a demandé d’oublier tout ça; elle était d’accord et a semblé soulagée. Quelques jours plus tard, ils se sont croisés, se sont salués normalement, et les collègues ont continué de collaborer en faisant comme si de rien n’était.

Échappée belle

La morale de cette histoire : devant une situation embarrassante, sachez reconnaître et nommer vos émotions, admettez votre bévue et faites preuve d’humilité en exprimant vos regrets.

Qui ne fait pas d’erreur, après tout? Soyez sincère; les gens sont en général compréhensifs. Il se pourrait même que le fait de reconnaître un impair provoque chez plusieurs un capital de sympathie.

Cela dit, il y a d’autres moyens, moins éprouvants, d’arriver à cette fin : soyez vigilant, et gardez une certaine retenue lors d’un party de bureau!

Je vous souhaite un party de Noël joyeux et sans fausse note!

Monique Soucy

Monique Soucy cumule plus de 25 ans d’expérience en tant que coach en développement de carrière et psycho-sociologue. Elle a aidé des milliers de personnes à réussir leur réorientation, à préciser leur profil professionnel, à personnaliser leur CV et à obtenir l’emploi convoité. Elle a écrit le livre J’ai mal à mon travail, publié aux Éditions de l’Homme et distribué partout dans la francophonie.