Formation gagnante : techniques d’électrophysiologie médicale

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Valérie Flibotte était travailleuse sociale dans un hôpital depuis trois ans quand elle a décidé de retourner au cégep pour se recycler dans le domaine de la santé. «J’aimais le contact avec les patients et le milieu hospitalier. Par contre, donner des injections, très peu pour moi! C’est, entre autres, pourquoi j’ai choisi l’électrophysiologie médicale.»

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Rôle et tâches

Le programme d’électrophysiologie médicale forme des techniciens très polyvalents, capables d’enregistrer l’activité bioélectrique du cerveau, du cœur, des nerfs, des muscles et des voies visuelles et auditives. Au Centre hospitalier Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe, Valérie Flibotte collabore avec des cardiologues et des neurologues.

En cardiologie, elle se charge notamment des électrocardiogrammes, soit des examens qui enregistrent l’activité électrique du cœur au repos et à l’effort. «Je dois d’abord préparer la peau du patient avec une crème abrasive. Au besoin, je rase la zone nécessaire au positionnement de mes dix électrodes collantes, reliées à l’ordinateur. J’effectue ensuite l’examen en ajustant les paramètres d’enregistrement et en m’assurant de sa plus belle qualité. Tout au long du processus, il est aussi important de rassurer la personne en lui expliquant ce que je fais.»

Durant un électrocardiogramme à l’effort, le patient marche sur un tapis roulant et porte à la taille un boîtier qui transmet par fil les signaux bioélectriques du cœur captés par les électrodes. Valérie Flibotte surveille le tracé à l’écran et veille simultanément à la sécurité du patient sur le tapis. À la fin, elle remet le rapport au cardiologue, qui l’interprète en détail et informe le patient des résultats. Parfois, elle installe des holters, des appareils portatifs pouvant enregistrer l’activité électrique du cœur pendant 24 heures. Par la suite, elle produit, à l’intention du médecin, un rapport qui fait état des résultats obtenus lors de ces examens.

En neurologie, la diplômée réalise, surtout chez une clientèle épileptique, des électroencéphalogrammes, c’est-à-dire des examens qui mesurent cette fois-ci l’activité électrique du cerveau. À l’aide d’une pâte, elle installe, au millimètre près, 28 électrodes, principalement sur le cuir chevelu du patient. «Ma responsabilité, c’est de fournir au médecin un tracé complet avec la plus belle qualité technique. Si le patient cligne des yeux, avale ou serre la mâchoire, par exemple, je dois l’indiquer pour que le neurologue sache comment interpréter la fluctuation sur le tracé.» La technicienne effectue aussi des électromyogrammes, un examen des nerfs et des muscles, utile notamment en cas de syndrome du tunnel carpien.

Qualités recherchées

Si on n’aime pas travailler avec le public, mieux vaut éviter de considérer ce métier. «Pour obtenir une belle qualité d’examen, il est essentiel de faire preuve d’empathie et d’établir une relation de confiance avec le patient», souligne Valérie Flibotte. De plus, il faut avoir le souci du détail.

Le métier exige une aptitude pour les sciences, surtout la biologie, la physique et l’informatique. Comme les appareils ne font pas tout, une bonne vision, une ouïe fine et un sens de l’observation sont aussi indispensables. Enfin, la personne doit être calme et capable de réagir adéquatement en situation d’urgence, par exemple lorsqu’un patient fait une arythmie cardiaque grave ou une crise d’épilepsie en cours d’examen.

Défis et perspectives

Avec les modifications du système de santé, les techniciens sont appelés à prendre de plus en plus de décisions, comme celle de continuer ou non un examen si le patient présente un risque de convulsions, signale Nancy Bouchard, coordonnatrice du programme Techniques d’électrophysiologie médicale au Collège Ahuntsic. «En cas d’anomalies graves du tracé, le technicien doit juger lui-même s’il y a une urgence médicale, car il n’y a pas toujours un médecin à ses côtés.»

L’accroissement des responsabilités est une tendance qui devrait se poursuivre, ajoute-t-elle. Chose certaine, les diplômés continueront d’être demandés. «Selon des projections du ministère de la Santé et des Services sociaux, il devrait manquer 43 % des effectifs nécessaires en électrophysiologie médicale en 2020.» 03/07

NDLR : Les personnes citées dans ce texte peuvent avoir changé d’emploi depuis l’entrevue, mais leur témoignage demeure utile à la compréhension du métier illustré.

Horaires et milieux de travail

  • Les principaux employeurs des techniciens en électrophysiologie médicale sont les centres hospitaliers et les bureaux de spécialistes.
  • Certains techniciens travaillent dans des laboratoires de recherche publics ou privés alors que d’autres décident de se diriger vers l’enseignement.
  • Les fabricants d’appareils peuvent également offrir des débouchés aux diplômés intéressés par la vente et la formation.
  • L’horaire est de 35 heures par semaine. Le travail s’effectue généralement le jour, en semaine, sauf dans le cas des techniciens spécialisés en polysomnographie (enregistrement du sommeil et de divers paramètres physiologiques nocturnes).

 

Champs d’intérêt

  • aime la médecine, le domaine de la santé
  • aime se sentir utile
  • aime avoir de l’autonomie et de l’initiative dans son travail
  • aime chercher en observant et en analysant
  • aime les contacts humains

 

Aptitudes

  • facilité pour les sciences de la médecine
  • facilité à communiquer (expliquer et rassurer)
  • dextérité et grand sens de l’observation
  • résistance au stress

 

Statistiques

Nombre de diplômés 31
Diplômés en emploi 100,0 %
À temps plein 80,8 %
En rapport avec la formation 100,0 %
Aux études 0,0 %
Taux de chômage 0,0 %
Salaire hebdomadaire moyen 707 $

Source : La Relance au collégial en formation technique, MELS, 2011.
Comment interpréter l’information

Pour connaître les établissements qui offrent ce programme, consultez l’Inforoute de la formation professionnelle et technique.

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