Apprendre à décélérer au quotidien!

Écrit par Marie-Noëlle De Sève, en collaboration avec Geneviève Gosselin, conseillères d’orientation chez BrissonLegris

D’ici 2020, les experts estiment que l’épuisement professionnel sera la 2e cause d’invalidité et d’incapacité au travail après les maladies cardiaques. Différentes réalités du monde du travail moderne sont à repenser afin de réduire les impacts de ce fléau.

Au quotidien, nos priorités sont de plus en plus guidées par l’agenda et les dates limites. Nous agissons consciencieusement dans un cadre temporel et ce, même en vacances.

Puisque les avancées technologiques font en sorte qu’il est difficile de produire plus rapidement, nous produisons davantage.  Fini le temps où le « travail était terminé ». On peut toujours en faire plus! Nous vivons  dans une ère hyper connectée basée sur l’instantané. Les clients, collègues et patrons s’attendent à ce qu’on réponde dans l’instant. Pire encore, nous nous valorisons mutuellement par le fait d’être débordés. Le mode catastrophe est normalisé jusque dans les slogans publicitaires!

Un parallèle peut être fait avec l’anxiété de performance vécue au niveau individuel.  Le travail ne sera jamais parfait donc il ne sera jamais fini. Notre peur de l’échec ou de ne pas être à la hauteur fait en sorte qu’on en fait toujours davantage pour être reconnu par l’accomplissement et non pas pour ce ne que nous sommes comme personne. Dans ce contexte, l’hyperproductivité n’est plus associée à l’augmentation de la production, mais à la canalisation de l’anxiété de performance.

L’humain derrière cela serait-il en train de se brûler?

Comment réduire les impacts de l’accélération?

Des chercheurs, (tel qu’Albert Moukheiber, chercheur et psychologue français), nous invitent à reconsidérer la notion de travailler à plein régime à l’année pour ensuite miser sur deux semaines de vacances, afin de se reposer. On compare d’ailleurs cette mentalité au fait de ne rien manger de l’année pour ensuite se gaver pendant deux semaines : ce serait absurde! Qui plus est, nous en serions malades, n’est-ce pas?  Il en va de même avec le rythme de travail.

Il serait beaucoup plus sain d’apprendre à déconnecter au quotidien : se créer des oasis de décélération, comme le propose le philosophe allemand Harmut Rosa, dans l’optique de moins se languir dans l’attente de nos prochaines journées de congé!

Pourquoi ne pas décélérer volontairement? Une oasis de décélération est un endroit ou un contexte que l’on crée où le temps s’arrête pour vivre le moment présent. La décélération intentionnelle permet de reprendre contact avec nous-mêmes et ce qui nous entoure, de prendre du temps avec nos proches, entre autres. Ce type de décélération se distingue, selon Harmut Rosa, de celle qui serait plutôt subite ou conséquente à l’accélération constante. Un exemple de décélération involontaire vécue au quotidien serait les embouteillages. Une forme plus grave de décélération involontaire serait l’épuisement professionnel ou la dépression : maladies causées par ce rythme effréné.

Vous est-il déjà arrivé d’être malade dès le moment tant attendu des vacances? Alors que l’intensité et le rythme de vie diminue et les tensions s’atténuent, le corps se relâche et les blessures peuvent ressortir.  L’expression « tomber en vacances » évoque en elle-même une certaine chute, comme si c’était douloureux! Peut-être est-ce pour cela qu’il est souvent stressant de tout préparer avant les vacances?

Quelques trucs pour créer des oasis de décélération au quotidien:

  • Créer des moments sans notion de profit, de performance ou d’accomplissement. Par exemple, se dire « je dois absolument faire une heure de yoga aujourd’hui » implique un certain esprit de performance.  Peu importe, il faut favoriser ce qui nous permet d’avoir un moment exempt de pression et de rendement.
  • Cultiver sa présence attentive dans toutes les situations. Prendre contact avec ce qui nous entoure! Les couleurs, les odeurs, les sensations tactiles, ce qui se passe dans notre corps…. Ai-je la mâchoire crispée? Comment va ma respiration? La méditation et le yoga peuvent aider à prendre davantage conscience de notre corps.
  • Créer des moments complètement déconnectés pendant la journée (sans téléphone, ordinateur, tablette, etc.). Même chose lors d’une activité qui nous réénergise (sport, loisir ou autre) : le faire autant que possible déconnecté des délais temporels et des éléments digitaux!
  • Se déléguer à soi-même des tâches futures : une étude* prétend que lorsque nous nous projetons nous-mêmes dans le futur, cognitivement parlant, ce serait comme si nous pensions à une personne différente. C’est pourquoi il peut être difficile pour certains de concevoir leur avenir ou de mettre de l’argent de côté. Pourquoi ne pas utiliser cette perception afin d’avoir davantage de contrôle sur notre temps aujourd’hui, et laisser le “moi-de-demain-matin » se débrouiller?

Sources:

*Saving for the future self: Neural measures of future self-continuity predict temporal discounting :Hal Ersner-Hershfield, G. Elliott Wimmer, and Brian Knutson

https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2016/04/01/hartmut-rosa-plus-on-economise-le-temps-plus-on-a-la-sensation-d-en-manquer_4893818_4497916.html

Albert Moukheiber  – Arte TV – vidéo disponible sur Facebook.

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