Main-d’œuvre méconnue

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Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, plusieurs gestionnaires peinent à pourvoir certains postes. Mais rares sont ceux qui pensent faire appel aux 200 000 travailleurs québécois atteints d’une déficience intellectuelle.

Les personnes ayant une déficience intellectuelle légère sont mieux acceptées qu’il y a 20 ans sur le marché du travail. Malgré tout, «leur taux d’emploi progresse très lentement», regrette Carole Foisy, chef d’équipe et conseillère au Comité d’adaptation de la main-d’œuvre pour personnes handicapées, à Montréal.

Selon Statistique Canada, moins d’une personne ayant une déficience intellectuelle sur trois avait un emploi en 2006. Une hausse de moins de 5 % par rapport à 2001!

Des travailleurs compétents

Pourtant, «ces travailleurs peuvent répondre aux besoins de main-d’œuvre non spécialisée des entreprises», juge Nancy Moreau, directrice générale de SPHERE-Québec, un organisme qui favorise leur intégration professionnelle.

En clair, ils excellent dans des postes manuels, qui ne requièrent pas de formation particulière ni d’initiative. Par exemple, préparer les salades au comptoir pour emporter d’un restaurant ou remplir les tablettes d’un commerce de détail.

Ils peuvent même aider les éducatrices d’une garderie à ranger les jouets ou les assister dans la préparation des collations. «Ce genre de collaboration libère les éducatrices pour des tâches plus complexes», dit Carole Gravel, superviseure clinique à Action main-d’œuvre, un organisme montréalais spécialisé dans le placement des travailleurs ayant une déficience intellectuelle, et cela augmente leur productivité!