Les avantages du CV virtuel

Sachant qu’un recruteur passe en moyenne 45 secondes à lire un CV, comment attirer son attention sur vos compétences et vos réalisations? La solution : le CV virtuel.

Savoir mettre de l’avant ce que l’on a dans le ventre : voilà la clé pour décrocher un stage ou un emploi dans le secteur des technologies de l’information et des communications. C’est pourquoi le CV virtuel prend le pas sur sa version traditionnelle, puisqu’il permet de mieux illustrer ses acquis et mettre en valeur ses compétences.

L’École de technologie supérieure (ÉTS) à Montréal en a conçu un bel exemple : l’ePortfolio. Depuis environ un an, tous les étudiants de l’ÉTS peuvent créer leur propre CV virtuel hébergé sur le serveur de l’université. Guidés par un tutoriel, ils remplissent les onglets d’un portail et détaillent chacun des éléments qui y figurent. La description des cours et les notes obtenues sont, par exemple, affichées sous l’onglet Formation. Chaque expérience peut être appuyée d’un exemple concret, comme la vidéo démontrant un projet réalisé dans le cadre d’un cours universitaire.

Les recruteurs accèdent aux ePortfolio de deux façons : à l’aide d’un hyperlien précis que leur a envoyé un étudiant vers son propre CV virtuel, ou bien grâce à un accès plus général offert par l’université aux entreprises qui recrutent pour des stages ou des emplois.

Recrutement facilité

Directrice des ressources humaines chez ERP Guru, Marie-Ève Mainville voit d’un très bon œil le CV virtuel. «C’est simple à consulter. On a accès au dossier complet du candidat, ce qui nous permet de faire une sélection éclairée rapidement», soutient-elle.

Le CV virtuel risque, dans les années à venir, de devenir une norme.

Selon le Service de l’enseignement coopératif de l’ÉTS, les employeurs passeraient en moyenne deux minutes à consulter l’ePortfolio d’un étudiant. Ce format leur permet d’accéder rapidement à l’information qu’ils souhaitent obtenir. «C’est une économie de temps incroyable. On fait une lecture rapide du profil du candidat sans avoir à faire d’autres recherches, comme la demande d’un relevé de notes qu’un stagiaire aurait oublié de nous envoyer», mentionne Marie-Ève Mainville.

Le CV virtuel risque, dans les années à venir, de devenir une norme. «Dans l’espoir de voir l’ePortfolio employé par le plus grand nombre de personnes possible, nous l’avons adapté à la réalité collégiale pour qu’il soit utilisé dès cette année par les cégeps intéressés», révèle Pierre Rivet, directeur au Service de l’enseignement coopératif de l’ÉTS et idéateur du concept.

Mais l’ePortfolio n’est pas le seul format que peut prendre le CV virtuel. Si vous n’avez pas accès à un tel service dans votre établissement scolaire, Marie-Ève Mainville suggère d’utiliser au minimum votre profil LinkedIn pour inscrire vos compétences et les valider par des exemples concrets. D’autres candidats ont été embauchés au sein de ERP Guru en présentant leur CV sous forme de page Web. Cette façon de faire a permis aux candidats de fournir des liens vers des projets professionnels.

À l’avant, les compétences!

En septembre 2011, Antoine Morin a décroché un stage au Service de l’enseignement coopératif de l’ÉTS après avoir déposé sa candidature avec l’ePortfolio. «Le CV traditionnel est axé sur la formation et les expériences», signale l’étudiant de troisième année au baccalauréat en génie logiciel à l’ÉTS.

Par sa forme plus flexible, le CV virtuel permet d’ajouter plusieurs compléments d’information et de mettre en valeur d’autres facettes de sa personnalité. «Il est presque impossible d’inscrire ses compétences de savoir-être, comme le leadership, le bon sens de la communication ou la capacité à travailler en équipe, à l’intérieur d’un CV traditionnel, par manque d’espace», convient Pierre Rivet.

Antoine Morin souhaitait quant à lui mettre en évidence sa capacité d’autonomie dans son CV virtuel. En plus d’y ajouter des informations sur les expériences acquises lors de stages collégiaux, il a aussi joint une lettre de recommandation d’un employeur et le lien d’un site mobile qu’il a conçu pour le Cirque du Soleil.

Pour témoigner des projets scolaires ou professionnels réalisés, vous pouvez aussi présenter dans un CV virtuel des documents numérisés, des photos, des sites Internet et des vidéos YouTube. Tout le matériel nécessaire pour démontrer votre talent.

Vaut mieux prévenir…

  • Éviter d’inscrire des références dans votre CV. «Elles doivent être présentées à l’entrevue ou après», rappelle Pierre Rivet. Vous pouvez cependant indiquer, à la fin de votre CV, que les coordonnées de deux ou trois anciens employeurs ou superviseurs sont disponibles sur demande.
  • Respecter les droits d’auteur. Par exemple, même si vous avez travaillé sur le site intranet d’une entreprise, il est fort possible qu’il ne puisse figurer dans votre CV virtuel.
  • «Ne pas confondre le volet professionnel et le côté personnel, en présentant, par exemple, un CV trop éclaté ou en mettant le lien de votre page Facebook», précise Marie-Ève Mainville. Selon le poste convoité, restez sobre dans la présentation de vos compétences.

Les carrières des technologies de l’information et des communications 2013

Cet article est tiré du guide
Les carrières des technologies de l’information et des communications 2013