La santé, c’est payant

Miser sur les produits santé est souvent un choix gagnant dans l’industrie alimentaire. Deux entreprises québécoises en témoignent.

Biscuits Leclerc

Plaisirs non coupables

Tant qu’à manger des biscuits, aussi bien qu’ils soient bons au goût, mais aussi pour la santé. C’est l’avis de Biscuits Leclerc qui se démarque de ses concurrents avec des produits plus nutritifs. Chef de file dans la confection de biscuits au Canada, la compagnie distribue ses produits – biscuits, barres collation, céréales, craquelins, chocolat – dans une vingtaine de pays. Avec plus de 600 employés, elle exploite six usines dont trois au Québec, une en Ontario et deux aux États-Unis.

Une pionnière

L’entreprise a été parmi les premières au Canada à réduire le gras trans dans la fabrication de ses biscuits. «En 2002, nous avons lancé les biscuits Vital exempts de gras trans, relate Sarah Jobin, directrice, Recherche et développement. De plus, nous leur avons ajouté un élément santé, par exemple des grains entiers, des oméga-3 ou une faible teneur en sucre.»

La compagnie a poursuivi ce virage santé en lançant en 2008 les biscuits Praeventia qui contiennent de l’inuline, une fibre alimentaire prébiotique qui favorise la santé du système digestif, de même que des extraits de thé vert et de vin rouge et du chocolat 70 % cacao aux propriétés anticancéreuses. Puis, en 2010, l’entreprise a ajouté à sa gamme des biscuits contenant du Wellmune WGP, un ingrédient naturel dérivé de la levure de boulangerie qui active les cellules immunitaires.

Têtes chercheuses

Pour concevoir ces produits novateurs, la compagnie compte sur une équipe de gens débrouillards, créatifs, persévérants et à l’affût des développements en matière de nutrition et de santé. «À partir du moment où l’on connaît les propriétés des extraits de thé vert, par exemple, il faut s’assurer qu’ils se retrouvent en quantité suffisante dans notre biscuit pour procurer les bienfaits escomptés sans en altérer le goût», expose Sarah Jobin.

Pour ce faire, l’entreprise embauche des technologues en recherche et développement qui élaborent et testent les produits, de même que des spécialistes en R et D qui les présentent aux clients. Les diplômés des baccalauréats en sciences et technologie des aliments, en génie alimentaire et en nutrition sont particulièrement demandés. Les finissants en technologie des procédés et de la qualité des aliments de même qu’en techniques de diététique sont également bienvenus pour travailler au contrôle de la qualité.

Fruits d’Or

Précieux fruits

Les canneberges, désormais reconnues pour leurs propriétés santé, dont la prévention des infections urinaires, gagnent en popularité. Les Canadiens en consomment six fois plus qu’il y a 30 ans.

La compagnie Fruit d’Or, située à Notre-Dame-de-Lourdes dans le Centre-du-Québec, en sait quelque chose. L’entreprise, qui emploie plus de 150 travailleurs, transforme les canneberges de mille et une façons : en fruits séchés et congelés, en jus, en concentré, en purée et en poudre.

Avec un chiffre d’affaires qui a triplé en cinq ans, elle est un leader mondial dans la transformation de canneberges biologiques. Au total, 15 000 tonnes de petits fruits – incluant aussi les bleuets, les cassis et les cerises – sont transformés annuellement dans les trois usines de l’entreprise. Ses produits sont utilisés par les manufacturiers alimentaires (boulangeries, fabricants de céréales et de jus), mais certains, dont les canneberges séchées, sont aussi destinés aux consommateurs.

L’or rouge

Dès la création de Fruit d’Or en 2000, il y avait une effervescence autour de la canneberge, relate François Cormier, directeur de recherche et développement. «Ocean Spray détenait le quasi-monopole des canneberges séchées. Pour se démarquer, Fruit d’Or a choisi de se spécialiser dans la transformation de canneberges biologiques.»

Mais le bio n’est pas une mince affaire. «Il ne suffit pas que la matière première soit biologique. Tous les intrants, comme les sucres utilisés pour déshydrater les canneberges, doivent l’être aussi pour se conformer aux normes de certification bio, précise François Cormier. Aucun agent de conservation ou produit contenant des OGM ne peut être utilisé. Nous devons aussi développer des méthodes pour empêcher la prolifération de microorganismes nuisibles afin d’assurer l’innocuité de nos produits et de préserver leurs propriétés santé.»

Équipes multidisciplinaires

L’entreprise apprécie particulièrement les compétences des titulaires d’un bac en sciences et technologie des aliments, en génie alimentaire, en biologie, en agronomie ou en chimie et des diplômés en technologie des procédés et de la qualité des aliments.

Les connaissances scientifiques ne suffisent pas pour être à l’avant-garde, signale toutefois François Cormier. «Il faut éplucher les banques de brevets et les articles scientifiques, visiter les salons de fournisseurs, les équipementiers et les manufacturiers, et maintenir des liens avec la communauté scientifique.» La curiosité est donc de rigueur pour innover.

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