Depuis sa tendre jeunesse, Nathaniel Chouinard collectionne des roches et des minéraux. Aujourd’hui, il est coordonnateur en fosses et environnement pour Stratmin graphite inc., une entreprise spécialisée dans la production de graphite naturel destiné, en grande partie, au secteur automobile.
Rôle et tâches
L’une des tâches de Nathaniel consiste à évaluer minutieusement l’environnement des sites désignés pour l’exploitation. Par la suite, c’est lui qui doit s’assurer du respect des différentes normes environnementales, soit celles édictées par le gouvernement fédéral et les autres, promulguées par les autorités provinciales.
Il collabore activement aux démarches nécessaires à l’obtention de permis d’exploitation. «La roche acheminée à l’usine doit être composée à 5 ou 6 % de graphite, explique-t-il. On doit donc s’assurer que le site pourra répondre aux besoins de l’entreprise.» Après son arrivée à l’usine, le minerai sera réduit en granules de graphite naturel et ensuite exporté vers les États-Unis, ces ventes représentant 65 % des exportations totales. Le reste sera dirigé vers l’Europe et l’Asie.
Le travail du technicien en exploitation est très diversifié. Il est en quelque sorte le bras droit de l’ingénieur minier, car il participe à de nombreuses tâches dont celui-ci est responsable. Il doit être en mesure d’effectuer des activités d’arpentage, c’est-à-dire faire des levés de terrain pour ensuite les mettre en plan; assurer la mise en place de l’instrumentation pour détecter les composantes des roches; planifier le dynamitage et le forage sous la supervision de l’ingénieur minier responsable; assurer la ventilation, le contrôle des émanations de gaz et de poussière et la sécurité dans les sites d’exploitation, tout en prenant les moyens nécessaires pour prévenir les risques d’accidents; surveiller les travaux dans les mines, chantiers et carrières, etc. En plus de ces responsabilités, Nathaniel est en charge de la planification minière. À ce titre, il doit élaborer l’ordre des tâches à accomplir, distribuer et répartir les travaux aux superviseurs et faire le suivi des activités sur le chantier.
Qualités recherchées
Nathaniel considère que son travail exige qu’il fasse preuve de leadership. «Il ne faut pas avoir peur de prendre des initiatives, dit-il. On doit être capable de défendre ses idées et ses décisions. Il faut aussi être diplomate. Il y a des façons de s’adresser aux gens et de leur transmettre notre point de vue. Je n’avais pas acquis de notion de supervision de personnel à l’école. L’expérience m’a montré que les messages passent beaucoup mieux si on respecte les employés.»
Nathaniel doit aussi faire preuve d’innovation afin d’optimiser la production et de réduire les coûts d’exploitation. «Il faut toujours imaginer de nouvelles façons d’améliorer les techniques de dynamitage et de forage, des manières de bonifier le chargement et le transport des minerais ou les méthodes de concassage», dit-il. De bonnes habiletés physiques et une capacité à s’adapter rapidement aux différentes conditions de travail sont requises.
Enfin, un intérêt pour le dessin technique, une bonne capacité à travailler en équipe et des aptitudes en informatique sont également des atouts incontournables pour ceux qui aspirent à travailler dans l’industrie de l’exploitation minière.
Défis et perspectives
Même s’il se pratique en alternance avec les tâches de bureau, le travail manuel réalisé à l’extérieur domine. Il faut donc s’intéresser au travail sur le terrain. La formation tente d’ailleurs de donner aux élèves l’idée la plus proche possible de la réalité professionnelle qui les attend.
Certains mythes ont aussi la vie dure. «Le mineur au visage noirci est encore très présent dans l’imaginaire collectif. Pourtant, avec les normes d’hygiène et de sécurité, mais surtout avec les instruments de haute précision que l’on utilise, le métier s’exerce aujourd’hui de façon tout à fait différente», précise Daniel Faucher, professeur au Département de technologie minérale du Cégep de Thetford.
Le secteur minier est cyclique, alternant des phases prospères avec des périodes plus creuses. En 2007, les perspectives sont excellentes pour les diplômés. «Une pénurie de main-d’œuvre, autant dans les firmes d’ingénieurs que dans les compagnies minières, coïncide avec une période de nombreux départs à la retraite. Cela assurera une embauche importante pour les prochaines années», prévoit M. Faucher. 03/01 (mise à jour 03/07)
NDLR : Les personnes citées dans ce texte peuvent avoir changé d’emploi depuis l’entrevue, mais leur témoignage demeure utile à la compréhension du métier illustré.
Horaires et milieux de travail
- Les principaux employeurs de ce domaine sont les entreprises d’exploitation minière, soit les mines à ciel ouvert et les mines souterraines.
- Les diplômés trouveront aussi de l’emploi dans les carrières, les chantiers et les firmes d’ingénieurs-conseils.
- Le domaine est cyclique.
- Les employés travaillent généralement le jour, selon un horaire de huit heures et plus.
- Le travail s’effectue principalement en plein air et les conditions sont parfois difficiles.
Champs d’intérêt
- aime travailler en équipe
- aime observer, manipuler, analyser, contrôler
- aime utiliser un ordinateur
- aime calculer et dessiner (cartographie)
Aptitudes
- résistance physique et grande faculté d’adaptation (sous terre, bruit, poussière, boue, risques; horaire variable)
esprit d’équipe - sens de l’observation, de la précision et de l’analyse
- habileté en mathématiques et avec l’informatique
- bonne perception spatiale