Les limites de la procrastination

Employée derrière une pile de dossiers

Jour après jour, vous remettez vos tâches aux calendes grecques. Quelles sont les limites à ne pas franchir pour éviter que cela vous nuise?

«La procrastination vient chercher des peurs, comme celle de réussir, d’attirer l’attention ou d’échouer», selon Mélissa Lemieux, coach de vie, auteure et conférencière. Elle représente également une forme d’auto-sabotage. «Si un employé procrastine par crainte de réussir, c’est souvent parce qu’il n’aime pas se retrouver sous les projecteurs ou qu’il ne veut pas augmenter les attentes de son patron envers lui», illustre-t-elle.

Les signes de la procrastination

Un travailleur qui procrastine a tendance à se donner de bonnes raisons de le faire. «C’est en se trouvant des prétextes qu’il démontre son incapacité à affronter ses peurs, comme régler un conflit ou accomplir certaines tâches, explique Mme Lemieux. Dans le cas d’une dispute avec un collègue, s’il repousse toujours le règlement du conflit parce qu’il ne s’agit jamais du moment idéal, le différend peut s’amplifier et le travailleur peut ne jamais parvenir à le régler.»

Dépasser les bornes

Remettre à plus tard ses tâches peut finir par nuire au travailleur. «Si la procrastination l’empêche de faire son travail ou si le stress auquel l’employé doit faire face est trop grand, il y a de fortes chances qu’il panique, souligne Martine Chanier, conseillère en management chez Agora Ressources d’affaires, une firme spécialisée en développement organisationnel et en coaching d’affaires. Ses limites atteintes, il fuira, se prétendra malade ou pourrait même vouloir quitter son emploi», ajoute-t-elle.

Changer de poste?

Un employé peut procrastiner parce qu’il sent qu’il n’a pas toutes les compétences requises pour exécuter les tâches qui lui reviennent ou parce qu’il trouve son travail routinier. La solution? «Avant de penser à changer d’emploi, l’employé devrait rencontrer son patron pour procéder à des changements dans ses tâches», souligne Joëlle Charpentier, conseillère en ressources humaines agréée et conseillère en développement organisationnel chez Maletto et associés, une firme spécialisée en développement organisationnel et en formation.

Quitter son emploi signifie que l’on fuit ses problèmes. «L’employé démontre qu’à la moindre difficulté, il ne peut qu’abandonner», conclut Mme Lemieux.