Le temps du mea culpa

Propos désobligeants ou critiques sévères envers un employé… Si le gestionnaire s’emporte à l’occasion, il devra présenter ses excuses.

Comment avouer ses torts à ses subalternes? Quatre spécialistes de la gestion de personnel vous donnent quelques conseils pour y parvenir, sans perdre votre autorité ou miner votre crédibilité.

S’excuser, une preuve de maturité

Les gestionnaires ont tout à gagner à s’excuser, croit Joëlle Charpentier, associée et conseillère en ressources humaines chez Maletto et associés, une entreprise spécialisée en développement organisationnel et en formation. «C’est une marque de considération et de respect envers l’employé. De plus, cette attitude peut amener l’employé à reconnaître aussi ses torts», indique-t-elle.

«Des excuses franches et sincères sont tout à fait appropriées. S’il le fait, le cadre gagnera en crédibilité. La reconnaissance honnête d’une erreur consolidera sa relation professionnelle avec son équipe», souligne Richard Chénier, conseiller en ressources humaines chez COSE, une firme de consultants en gestion de personnel.

Mise au point

Une rencontre individuelle est toujours bénéfique, ajoute M. Chénier. «Lorsqu’il adresse ses excuses, le cadre peut revenir sur la situation en spécifiant pour quelles raisons il n’était pas satisfait du travail de l’employé», explique Emmanuel Boileau, directeur principal Recherche de cadres chez Dolmen Capital humain, un cabinet spécialisé en ressources humaines.

Le gestionnaire doit aussi s’interroger sur son comportement, croit Sylvie Lepage, présidente fondatrice d’Innovation RH et conseillère en ressources humaines agréée. Il doit avouer à son employé que la façon dont il a exprimé son mécontentement n’était pas appropriée, précise M. Boileau.

Cette rencontre doit aussi permettre au responsable de clarifier ses attentes par rapport au salarié. Lors de leur discussion, le patron et son employé doivent trouver des solutions pour corriger la situation et éviter qu’elle ne se reproduise. «En prônant ainsi le respect mutuel, le gestionnaire montre l’exemple à son équipe», ajoute Mme Lepage.

Comportements à éviter

Le cadre ne doit pas nier sa responsabilité, croit Richard Chénier. Ne pas reconnaître son erreur est contre-productif pour l’entreprise, car cela entraîne la démobilisation de l’équipe. «Mais s’excuser toutes les semaines est bien pire encore, affirme Mme Charpentier. Récurrentes, les excuses du gestionnaire n’auront plus le même impact. Elles finiront par entamer la crédibilité du responsable et plomber la confiance que son équipe a envers lui.» Mieux vaut donc éviter de s’emporter!