L’intégration au travail


Charbel Matni vit son rêve américain, version québécoise. Ce Libanais d’origine raconte son intégration au travail réussie, et donne au passage quelques tuyaux aux gestionnaires.

Charbel Matni est entré au pays en 2006. Cet informaticien s’est dégoté un emploi dans une grande compagnie d’assurance où il a obtenu une promotion seulement quelques mois après son arrivée.

Le succès de son intégration? Le temps. Ses patrons ont pris le temps de lui faire visiter tous les services, de lui indiquer quelles ressources étaient à sa disposition, de le laisser lire les documents d’information. «Un immigrant a beaucoup de choses à apprendre en même temps, dans toutes les parties de sa vie, raconte le Montréalais de 32 ans. Si un employeur lui donne du temps, après, il va avoir un retour sur cet “investissement”!»

Sociabiliser

M. Matni a aussi apprécié qu’on le jumelle avec un autre employé à ses débuts. Ce mentor était désigné pour répondre à toutes ses questions. «Cette personne m’a permis de voir les différences du travail avec mon pays.» Charbel Matni a un tempérament sociable. Les 5 à 7 «qui ne finissent jamais à 7» et les repas organisés pour les employés l’ont donc aidé à trouver sa place au sein de l’équipe.

Les employeurs doivent être conscients que la langue est un frein à l’épanouissement d’un nouvel arrivant pendant quelques années, souligne l’informaticien. «En arabe, je peux influencer les gens et donner mes idées. Mais en français, je ne peux pas les traduire directement. Il y a comme un talent caché à cause de la langue.»