Cœur d’artiste et bosse des maths!

Ceux qui travaillent en design de bâtiment – les architectes, designers et autres décorateurs d’intérieur – sont à la fois créatifs et pragmatiques.

Les décorateurs doivent avoir un bon œil pour trouver l’élément de design qui transformera un salon ou pour harmoniser la teinte des rideaux à l’ensemble du décor. «Cela s’apprend à l’école, en travaillant avec les couleurs, les matériaux et l’éclairage», précise Nicole Ouimet, enseignante au diplôme d’études professionnelles (DEP) Décoration intérieure et étalage au Centre de formation des Nouvelles-Technologies, à Sainte-Thérèse. Il faut néanmoins aimer les chiffres. «Les décorateurs sont amenés à dessiner des plans, à concevoir des meubles et à calculer les quantités de tissu nécessaires à la confection de rideaux», ajoute-t-elle.

Une bonne imagination… et une bonne technique

De la même manière, «l’architecte imagine des espaces, comme un lieu voulu majestueux avec une porte très haute», dit Jacques White, directeur de l’École d’architecture de l’Université Laval. Mais il doit aussi prévoir suffisamment de colonnes pour éviter que le plafond… ne s’écroule!

D’autres métiers en design de bâtiment requièrent un esprit plus cartésien qu’artistique. Les dessinateurs de bâtiment, par exemple, se basent sur les demandes des architectes, les spécificités des matériaux de construction et le Code du bâtiment pour réaliser leurs dessins, ce qui laisse peu de place à la créativité!

Des designs fonctionnels s.v.p.

De manière générale, «nos clients n’apprécient pas les projets coûteux et compliqués à réaliser, dit Jean-Marc Harvey, président de l’Atelier Avant-Garde, une firme de Québec spécialisée en décoration, design d’intérieur et architecture. Ils préfèrent des idées pratiques, qui collent à leurs besoins et leur budget.» Par exemple, une cuisine dans laquelle ils circulent aisément et attrapent facilement leurs chaudrons. Bref, la créativité est la bienvenue, pourvu qu’elle donne des designs fonctionnels!

 

Les bons designers d’intérieur ont une éthique solide, ajoute André Lapointe, président de l’Association professionnelle des designers d’intérieur du Québec. «S’ils obtiennent un rabais sur des matériaux, ils doivent faire passer l’économie à leur client, et non l’empocher!»