Québec : forteresse de l’emploi

La Capitale-Nationale a réussi à garder de bons indicateurs économiques pendant la récession. Si bien qu’elle avait déjà renoué avec la croissance en 2010. Une performance qui repose notamment sur son économie diversifiée et sur le nombre important de projets en cours de réalisation.

Les perspectives

«Bien que la région ait enregistré un recul de 2 000 emplois entre 2008 et 2009, elle a réussi à maintenir le plus bas taux de chômage au Québec pendant les six dernières années. En juillet 2010, il était de 4,8 % dans la Capitale-Nationale, comparativement à 7,6 % pour l’ensemble de la province», indique Martine Roy, économiste à la direction régionale de la Capitale-Nationale d’Emploi-Québec.

Cette bonne performance est en partie reliée au poids de la fonction publique. En effet, le tiers des emplois de la Capitale-Nationale se concentre dans ce domaine, à l’abri des soubresauts économiques, analyse Mme Roy. «La faible présence du secteur manufacturier, très secoué par la concurrence étrangère et la crise économique mais qui représente à peine 8 % des emplois dans la région, a aussi aidé la Capitale-Nationale à s’en sortir sans trop de pertes», ajoute-t-elle.

Les assurances ont le vent dans les voiles et manquent même de main-d’œuvre.

Les fruits de la diversification

Les efforts déployés pour diversifier l’économie de la Capitale-Nationale depuis le début des années 2000 ont également joué en sa faveur, souligne Louis Gagnon, économiste principal à l’agence de développement économique Québec International. «Au cours des dix dernières années, l’économie de la région s’est complètement transformée. Les créneaux d’excellence, comme ceux des technologies de l’information, de la finance, des assurances et des sciences de la vie, sont vigoureux.» Un bel exemple de cette vigueur est CGI, fournisseur de services informatiques qui a ouvert une centaine de nouveaux postes en 2010 à Québec et prévoit en créer autant en 2011.

Les assurances ont aussi le vent dans les voiles et manquent même de main-d’œuvre. Tant et si bien que les onze sièges sociaux installés à Québec et à Lévis ont mis en commun leurs ressources pour faire connaître les possibilités d’emploi, recruter des candidats et les former. Entre 2007 et 2012, ils prévoyaient créer 3 000 postes et le rythme se maintient.

Du côté des sciences, l’Université Laval s’est vu accorder en 2010 deux chaires d’excellence en ­recherche du Canada, ce qui permettra l’embauche de 75 chercheurs.

Construction et tourisme

Le secteur de la construction a atteint des sommets en 2010 : réfection de l’échangeur Charest-Robert-Bourassa, projet immobilier La Cité Verte de Québec, agrandissement du siège social de La Capitale groupe financier, ­agrandissement du centre sportif de l’Université Laval, nouveau pavillon pour le Musée national des beaux-arts du Québec, etc. «Les investis­sements privés totalisent 5,2 milliards de dollars, et 3 milliards pour le public», évalue Louis Gagnon.

Par ailleurs, après les sommets touristiques atteints lors des fêtes du 400e de Québec, la région continue d’attirer des visiteurs, constate M. Gagnon. «L’aéroport de Québec a été le seul au Canada à enregistrer une augmentation du trafic de passagers.» Et le coup d’envoi de la construction d’un important centre récréo­touristique autour de la station de ski du Massif de Charlevoix devrait contribuer à maintenir cet intérêt, en plus de créer de l’emploi. Les promoteurs estiment qu’il faudra pourvoir quelque 600 postes d’ici 2013.

Les tendances démographiques

Même si la Capitale-Nationale bénéficiera d’une croissance de la population au cours des prochaines années, cela ne l’immunisera pas contre le vieillissement. En 2014, pour 100 personnes ayant pris leur retraite, il n’y en aura que 85 pour prendre la relève, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec. «En 2010, les 50 ans et plus représentaient déjà 39,8 % de la population, comparativement à 36,7 % pour l’ensemble du Québec», précise Martine Roy, économiste à la direction régionale de la Capitale-Nationale d’Emploi-Québec.

L’impact se fait sentir sur le recrutement : selon un sondage publié en 2010 par l’agence de développement économique Québec International, 63 % des entreprises éprouvaient des difficultés pour dénicher des travailleurs. Afin de répondre à ces besoins régionaux, l’agence en est à sa cinquième mission à l’étranger depuis 2008, ce qui a permis d’attirer 250 travailleurs dans la grande région de Québec, dont plusieurs experts dans le domaine de l’informatique.

Population : 687 810 habitants

Principales villes
Baie-Saint-Paul • Boischatel • Donnacona • Lac-Beauport • La Malbaie • L’Ancienne-Lorette • L’Ange-Gardien • Pont-Rouge • Québec • Saint-Augustin-de-Desmaures • Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier • Saint-Raymond • Stoneham-et-Tewksbury

À signaler

> Deux importants parcs éoliens devraient voir le jour d’ici 2015, l’un dans la MRC de Charlevoix et l’autre dans le secteur de la Côte-de-Beaupré. Ils pourraient générer plus de 200 emplois durant la construction et créer une vingtaine de postes permanents chacun.

> L’ouverture prévue en 2011 de trois magasins à grande surface aux Galeries de la Capitale permettra de créer 300 emplois. Le centre commercial Laurier Québec investit aussi pour agrandir ses installations, ce qui pourrait créer 150 emplois dans les magasins.

> SiliCycle prévoit embaucher 75 travailleurs d’ici 2012 dans sa nouvelle usine du parc technologique de Québec. La compagnie se spécialise dans la fabrication de produits de gel de silice pour l’industrie pharmaceutique.

> LeddarTech, spécialisé dans les solutions de détection d’obstacles, prévoit gonfler ses rangs d’une quarantaine d’employés d’ici 2013.

> Novik, une entreprise de fabrication de revêtements extérieurs en polymère pour la construction résidentielle, a créé, en 2010, une soixantaine d’emplois à son usine de Saint-Augustin-de-Desmaures.

Sur le terrain

Frima Studio a connu une croissance de plus de 3 000 % de son chiffre d’affaires, de 2004 à 2009! Pas étonnant que la firme de jeux vidéo cherche à gonfler ses rangs d’une centaine d’employés d’ici 2013 dans ses bureaux de Québec et de Matane. «Notre spécialisation dans la création de MMOG [jeux en ligne multijoueurs] nous permet de décrocher des contrats avec de grandes compagnies, comme Hasbro ou Warner Bros.», indique le directeur des ressources humaines, Maxime Roussel.

Frima Studio est constamment en processus d’embauche. Si la région offre un bon bassin de diplômés en informatique, la compagnie doit parfois se tourner vers l’international pour dénicher des employés d’expérience ou spécialisés. «Nous avons dû recruter un spécialiste de la propriété intellectuelle aux États-Unis», dit M. Roussel.

Pour attirer et conserver sa main-d’œuvre, la firme a mis en place ­plusieurs mesures. «Lors de chaque évaluation de rendement, nos employés reçoivent des points qu’ils peuvent échanger contre différents services : gardiennage, chef cuisinier à domicile, travaux de rénovation, etc.»

Des secteurs qui recrutent
Aliments et boissons • Assurances • Commerce de détail • Hébergement et restauration • Information, culture et loisirs • Services professionnels, scientifiques et techniques • Soins de santé et assistance sociale

Source : Martine Roy, Emploi-Québec.

Recherchés
Analystes financiers • Assureurs • Biologistes • Bouchers • Enseignants au préscolaire, au primaire, au collégial et en formation professionnelle • Ergothérapeutes • Experts en sinistre • Infirmiers autorisés • Ingénieurs en génie civil, mécanique, électrique, électronique, chimique, d’industrie et de fabrication, informatique et logiciel • Inhalothérapeutes, perfusionnistes cardiovasculaires et technologues cardiopulmonaires • Omnipraticiens • Pharmaciens • Préposés aux bénéficiaires • Programmeurs et développeurs en médias interactifs • Techniciens de laboratoire médical • Technologues en radiation médicale • Technologues médicaux

Source : Emploi-Québec. Le marché du travail dans la région de la Capitale-Nationale, Perspectives professionnelles 2009-2013, 2009.

Avec la formation professionnelle et technique, j’ai tout pour réussir dans
la Capitale-Nationale. Je visite toutpourreussir.com.

(Source : Les carrières d’avenir 2012)