L’enfer c’est l’autre?

canards

Plusieurs Français s’étonnaient de la performance électorale de Marine Lepen (presque 18 %) au premier tour de la dernière présidentielle française. Le discours de la fille de l’autre Le Pen tourne régulièrement autour de la question de l’immigration. D’ailleurs, l’immigration défraie souvent les manchettes dans l’Hexagone.

Le démographe Hervé Le Bras soulève les malentendus sémantiques entourant les notions d’immigrants, d’immigrés, de nations, d’ethnicité dans son essai, L’invention de l’immigré.

L’auteur avait publié en 1981 L’invention de la France, coécrit avec Emmanuel Todd. Son dernier essai, sans en être la suite, s’avère complémentaire pour remettre en perspective le contexte actuel de l’immigration en France.

Le démographe a épluché de nombreux sondages d’opinions, articles, études, essais publiés au cours des trois dernières décennies pour démontrer l’évolution de la perception des Français face à «l’autre». Mais ce n’est que vers la fin que l’auteur dévoile vraiment sa pensée. Dans les chapitres précédents, on perçoit quand même ses critiques sur la méthodologie utilisée dans les sondages démographiques qui ont façonné l’histoire de l’immigration française. Sans en contester vraiment l’impact négatif sur les communautés visées. En quelque sorte, il dénonce le biais idéologique de certains sondages aux prétentions scientifiques du siècle dernier.

Le Bras conclut en répondant aux alarmistes qui s’imaginent que la France est «submergée» sous l’immigration. Il note que le solde migratoire de la France est de 65 000 nouveaux arrivants par année. Qu’en est-il du Québec? Environ 50 000. Toutes proportions gardées, l’immigration s’avère plus imposante chez nous.

L’invention de l’immigré

L’invention de l’immigré
par Hervé Le Bras
Éditeur : De l’aube

ISBN : 9782815904544