L’art d’interviewer

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Vous désirez évaluer le réel potentiel d’un candidat lors d’un entretien d’embauche? Sachez poser les bonnes questions.

Mathieu Guénette, consultant en psychologie organisationnelle à la Société Pierre Boucher, une firme qui œuvre dans le domaine des ressources humaines, voit l’entretien d’embauche comme une conversation, plus qu’un jeu de questions et réponses. «Il faut éviter les questions fermées, car elles ne permettent pas de connaître le candidat en profondeur, explique-t-il. Par exemple, ne demandez pas au travailleur si le client est important pour lui. Il vous répondra oui, assurément! Demandez-lui plutôt quels sont, selon lui, les éléments les plus importants pour ce boulot. S’il ne mentionne pas le client, vous aurez alors un bon indicateur.»

Évaluer le candidat

Histoire de bien jauger la personne assise devant vous, M. Guénette suggère d’aller fouiller son passé, en lui posant des questions comportementales. «Par exemple, on lui demande qu’elle nous raconte des situations où elle a dû gérer des conflits et les raisons pour lesquelles elle est satisfaite des conclusions. Cela permet au recruteur d’en savoir un peu plus sur l’éventuel comportement de l’individu dans une situation semblable.»

Une autre bonne façon de cerner le candidat est de le projeter dans le futur, en le mettant en situation. Dave Marcheterre, directeur des ressources humaines chez Nstein Technologies, le fait constamment. «Comme nous valorisons beaucoup le travail d’équipe, je demande au candidat comment il réagirait si son coéquipier et lui n’avaient pas la même opinion pour régler un problème. Si le travailleur répond qu’il a très confiance en ses idées et qu’il se battra bec et ongles pour les défendre, ça peut parfois démontrer qu’il n’est pas enclin à collaborer avec les autres.»

Les bons et les méchants

Comme le souligne M. Marcheterre, certains interviewers aiment mettre les candidats sous pression lors d’une entrevue. Pour sa part, il préfère les rendre à l’aise et ne pas leur imposer du stress supplémentaire. «Souvent, un bon candidat choisit l’organisation pour laquelle il travaillera, rappelle-t-il. S’il n’a pas aimé l’atmosphère lors de l’entrevue, il n’optera pas pour mon entreprise», conclut-il.