À l’aube de la retraite? Ralentir ou continuer…

Trop occupé au bureau, vous n’avez pas pris le temps de préparer votre retraite. Pourquoi ne pas décider d’y remédier dès maintenant?

«À 50 ans, la plupart des gens sont encore en forme, ils n’ont pas envie de diminuer la cadence au travail», affirme Jean Métivier, de la firme de recherche de cadres Métivier Groupe Conseil. Faudrait-il donc attendre d’être au bout du rouleau pour décharger son horaire de travail? Jacques Limoges, professeur associé en orientation professionnelle à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke, n’est pas de cet avis. «Il faut diminuer le rythme de la vie professionnelle durant les sept à dix dernières années de travail, affirme-t-il.

Ça permet de s’adapter graduellement à une nouvelle étape de la vie.» Selon lui, le travailleur qui approche de la soixantaine doit prendre le temps de développer des activités qu’il fera à la retraite. Luc Brunet, professeur en psychologie du travail et des organisations à l’Université de Montréal, abonde dans le même sens. «Les gens qui sont heureux à leur retraite sont ceux qui ont commencé à la préparer tôt. Ils se sont ménagés tant physiquement que psychologiquement», précise-t-il.

S’aider à transiter

Choisir de faire des semaines de 25 heures, plutôt que 50, c’est libérateur, mais non moins difficile à accepter. «Le travailleur doit laisser son orgueil de côté et ne pas voir cela comme une rétrogradation, mais comme un nouveau défi, affirme Luc Brunet. On doit dissocier l’importance de la fonction occupée de son estime personnelle.»

Préparer le terrain pour ceux qui suivent peut contribuer à une transition réussie. Diane Doyon, consultante en développement professionnel et organisationnel, est aussi animatrice de cercles de legs. Dans sa pratique, elle aide les futurs retraités à déterminer ce qu’ils vont laisser aux collègues qui vont leur succéder. «La relève a besoin de leur expertise», dit-elle.

Afin de bien opérer le virage, les quinquagénaires peuvent aussi faire appel à des pros, tels des psychologues du travail et des conseillers d’orientation. Diane Doyon suggère de passer par le Regroupement québécois des organismes pour le développement de l’employabilité qui œuvre à l’échelle de la province. «Il réunit une foule d’organisations, dont plusieurs se concentrent dans l’employabilité des personnes d’expérience qui ont plus de 45 ans. C’est une mine d’or», dit-elle.