Transmettre des informations personnelles au recruteur?

Que faire si un recruteur vous demande en entrevue vos numéros d’assurance sociale et de permis de conduire aux fins de vérification? Une consultante en ressources humaines agréée vous éclaire.

Le numéro d’assurance sociale et le numéro de permis de conduire représentent deux informations personnelles que vous n’êtes pas tenu de mettre dans votre curriculum vitæ.

«Il en est de même pour votre date de naissance, précise Sylvie Lepage, consultante en ressources humaines agréée et présidente d’Innovation RH. Toutefois, lors du processus de recrutement, comme en entrevue, l’employeur peut vous demander ces informations pour faire des vérifications. Pour cela, il doit cependant obtenir votre consentement.»

Demandez à signer un formulaire

«Un employeur qui vous demande des informations personnelles aux fins de vérification doit obtenir votre permission de faire enquête en vous faisant signer un formulaire d’autorisation de références, indique Sylvie Lepage. Il ne peut mener une enquête sur vous à votre insu. Ne donnez jamais votre numéro d’assurance sociale ni votre numéro de permis de conduire sans signer cette entente écrite.»

Si vous ne vous sentez pas à l’aise, demandez à remplir le formulaire d’autorisation chez vous, conseille Mme Lepage. «Cela vous donnera le temps d’évaluer la situation et de voir, par exemple, si vous voulez vraiment le poste.»

Évaluez la pertinence de la demande

Les employeurs responsables ne font pas d’enquête à l’aveuglette, mais plutôt pour des raisons évidentes, poursuit la consultante. «Par exemple, c’est une pratique courante d’enquêter sur un candidat à un poste d’éducateur en garderie pour s’assurer qu’il n’a pas d’antécédents judiciaires en lien avec ce type d’emploi.»

Il est également usuel d’effectuer une enquête de crédit sur un candidat à un poste exigeant des responsabilités financières, par exemple un emploi de commis comptable.

Droits des candidats

Retenez qu’au terme de cette enquête, un employeur ne pourrait refuser d’embaucher un candidat en se basant sur le seul fait que ce dernier a été déclaré coupable d’une infraction pénale ou criminelle, si cette infraction n’a aucun lien avec l’emploi ou si la personne a obtenu le pardon.

Selon la Charte des droits et libertés, ce serait discriminatoire et contestable devant la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.