Se blesser au travail sans le déclarer immédiatement

Vendredi, on est tombé dans l’escalier au travail sans le dire à personne. Lundi matin, on se réveille avec un mal de dos qui nous cloue au lit en raison de cet incident. Serons-nous couvert par la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST)?

Toujours déclarer

La situation est délicate. Selon Pierre Turgeon, porte-parole de la CSST, un employé est couvert par la CSST seulement s’il se blesse durant l’exercice de ses fonctions. S’il ne déclare pas immédiatement son accident, il devient très difficile après coup de prouver que ça s’est produit au travail. Pour éviter toute confusion, il est impératif de prévenir son responsable dès qu’un incident survient, que la blessure soit visible ou non.

«Par exemple, si on fait cuire des frites et que notre main est éclaboussée d’huile, il est indispensable de le déclarer», précise Amélie Trudel, conseillère en prévention à l’APSAM, l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail, secteur «affaires municipales». «La responsabilité du patron est de le noter sur le registre des premiers soins.» Ainsi, si la brûlure s’aggrave plus tard et nous empêche de travailler pendant quelque temps, on aura la preuve écrite que la blessure d’origine s’est produite au boulot.

Dans le cas contraire

«Si l’employé ne déclare pas son accident à son patron le jour même, il n’est pas certain qu’il puisse avoir droit à l’indemnisation de la CSST», prévient Mme Trudel. Car si le salarié se manifeste et se plaint de douleur ou d’une blessure quelques jours plus tard, l’employeur peut réfuter le fait que cela vient du travail. «On peut toujours se fier au rapport du médecin traitant, mais il y aura une enquête avant d’accorder les indemnisations», conclut M. Turgeon.