Négocier son premier salaire : thérapeute en réadaptation physique (TRP) au privé

De manière générale, les TRP obtiennent le même taux horaire au privé et au public. Mais ils reçoivent pas mal moins de primes au privé!

«Environ la moitié des 2 200 TRP de la province travaillent dans le privé», estime Louise Richard, TRP et avocate au service juridique de l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec, dont il faut être membre pour porter le titre de TRP.

Même rémunération qu’au public

Qu’ils habitent à Montréal ou en Gaspésie, la rémunération des diplômés en techniques de réadaptation physique est généralement identique à celle offerte au public : 21,19 $ l’heure à l’entrée et 29 $ après 12 ans d’ancienneté. «Ces thérapeutes sont fortement demandés : pour les retenir, nous devons leur offrir des conditions équivalentes à celles du public», dit un employeur montréalais qui préfère garder l’anonymat. Par contre, les TRP du privé, contrairement à ceux qui travaillent dans le secteur public, n’ont pas un taux horaire gonflé de 4 % lorsqu’ils sont de service le soir ou la fin de semaine.

Toutefois, certaines cliniques en région offrent plutôt à leurs TRP 16 $ l’heure, voire 13,50 $! Ces bas salaires semblent plus courants dans les régions éloignées des grands centres, notamment au Saguenay–Lac-Saint-Jean. «Une séance de physiothérapie coûte 60 $ à Montréal, mais seulement 40 $ ici : le faible prix des traitements pousse les salaires à la baisse», explique Jean Blackburn, propriétaire d’une clinique de physiothérapie à Jonquière.

Payé à l’heure ou au patient

Par ailleurs, quelques rares cliniques paient leurs TRP au patient plutôt qu’à l’heure. En effet, la norme pour ces travailleurs est de traiter deux patients à l’heure. Or, s’ils n’en voient qu’un seul (voire aucun), certains employeurs ne les paient pas, mais leur permettent de s’absenter. Le plus souvent, par contre, les cliniques paient ce temps libre à leurs TRP, qui en profitent pour mettre à jour les dossiers de leurs patients.

Enfin, les cliniques privées offrent rarement un meilleur salaire aux thérapeutes qui suivent une formation additionnelle en acupuncture ou en massothérapie, par exemple. Au mieux, elles leur permettent de vendre leurs services de massothérapie ou d’acupuncture à la clinique, mais en tant que travailleurs autonomes. Et de facturer le tarif qu’ils veulent.