Les jeunes et la connaissance de soi

  « Il est beaucoup trop tôt à 16 ans pour décider de son avenir ! ».

Qu’en pensez-vous? En pleine période de développement identitaire et d’expériences nouvelles, la liberté nécessaire aux jeunes pour se découvrir peut entrer en conflit avec l’obligation de faire des choix décisifs. Sans remettre en doute le stress lié à l’exigence de choisir, l’indécision n’empêche pas de poser des gestes. Nous vous présentons trois volets qui permettent d’élargir la connaissance de soi et le pouvoir d’agir du jeune, en interaction avec l’école, ses expériences et ses parents.

1) Bonification de l’orientation à l’école  

De l’entrée en 3e cycle du primaire et jusqu’à la fin du secondaire, l’ensemble des écoles au Québec offre aux élèves depuis quelques années des apprentissages basés sur des besoins en orientation.

Nommés les contenus obligatoires en orientation scolaire et professionnelle (COSP), ceux-ci agissent en amont pour mieux préparer l’élève à acquérir des notions de base touchant différentes sphères de la connaissance de soi, du système scolaire et du marché du travail.

Par exemple, l’élève du primaire est amené à sélectionner des caractéristiques personnelles qui lui seront utiles pour se préparer au passage vers le secondaire (ex. sens de l’organisation, sociabilité). Au secondaire, le jeune est appelé à sélectionner des exemples où ses attitudes et comportements contribuent à maintenir un sentiment de compétence personnelle.

2) Des expériences d’apprentissages pour les jeunes 

De nombreuses pistes d’actions stimulantes, variées et concrètes peuvent aider le jeune à mieux se connaitre en vivant diverses expériences à partir desquelles il pourra tirer des apprentissages sur lui-même et sur le marché du travail. Voici quelques pistes d’exploration :

• S’informer sur la réalité des emplois qui l’intéressent (ex.: tâches, qualités requises, formations préalables, conditions de travail, défis, etc.) en visionnant des vidéos sur le web et en contactant des professionnels du milieu grâce au cybermentorat avec la plateforme Academos ;
• Échanger avec des personnes qui l’inspirent ou avec qui il a un lien de confiance, sur leur parcours scolaire et professionnel (enseignants, entraineurs, amis de la famille, etc.) ;
• Aller aux portes ouvertes d’établissements de formation (Cégeps, centres de formations professionnelles, universités) ;
• Participer à des activités comme élève d’un jour et à des stages en milieu de travail ;
• Faire du bénévolat, s’impliquer dans des activités parascolaires et des comités étudiants;
• Se trouver un emploi d’été ;
• Découvrir les activités et services offerts au Carrefour Jeunesse Emploi de son arrondissement ;
• Rencontrer un(e) conseiller(ère) d’orientation (à son école, en pratique privée).

3) L’accompagnement de son jeune comme parent : un travail d’équipe

Vous souvenez-vous, lorsque vous étiez adolescent, de la pression et de la complexité associées au besoin de faire un choix professionnel alors que vous étiez en pleine quête identitaire?

En tant que parent, accompagner son jeune à mieux se connaitre et à s’orienter n’est pas évident non plus, mais certains éléments clés contribueront à le soutenir. Il s’agit entre autres de souligner régulièrement les forces et les qualités que vous appréciez chez votre jeune à l’aide d’exemples et de situations du quotidien.

Vous pouvez également approfondir ses réflexions et ouvrir l’échange en vous intéressant à ce qui l’allume, ses fiertés, ses rêves ainsi que ses idées.

En ce sens, accueillir avec bienveillance, empathie et sans jugement ses préoccupations et ses questionnements (ex. peur de se tromper, de décevoir, faire face à trop de possibilités) vous aidera à mieux comprendre sa perspective et à renforcer un esprit d’équipe.

Finalement, l’encourager à vivre de nouvelles expériences tout en normalisant le droit de se tromper et de changer d’idées contribuera à apaiser ses craintes et à ce qu’il se sente plus confiant et soutenu dans sa démarche.

Enfin, l’harmonie de ces trois volets vise une meilleure connaissance de soi chez le jeune. À un moment ou à un autre, il peut arriver de ne pas se sentir prêt à choisir, d’être anxieux quant à la portée du choix ou perdre intérêt envers ses études. Pour répondre à des besoins plus spécifiques, nous recommandons également les services d’un(e) conseiller(ère) d’orientation pour vous aider à prendre une décision éclairée.

Écrit par Michaël Jalbert, conseiller d’orientation et Charlie Hébert, stagiaire en orientation chez BrissonLegris

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