Le manufacturier fait un retour au Canada

Après dix ans de mauvaise fortune, le secteur manufacturier canadien s’apprête à entrer dans une nouvelle période de croissance, révèle un rapport de la banque CIBC. Mais il n’aura plus le même visage qu’avant la crise des années 2000. «Un secteur de la fabrication différent renaît de ses cendres», affirme Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de l’institution financière.

De nouveaux créneaux en remplacent d’anciens, et parmi les entreprises qui ont survécu, nombreuses sont celles prêtes à relever le défi de la productivité. «Beaucoup d’entreprises qui ont bravé la tempête en émergent plus fortes, plus légères et plus productives, ajoute l’économiste. Le long et douloureux redressement commence à porter fruit.»

Maintenant que la situation s’améliore pour les devises et les marchés, les économistes de la banque CIBC identifient huit sous-secteurs de l’industrie manufacturière canadienne qui connaîtront une croissance intéressante au cours des prochaines années. Certaines sont bien présentes au Québec, notamment le bois, les métaux primaires (comme l’aluminium et le fer) et l’aérospatiale.

Industries les plus prometteuses, selon la CIBC:
• Produits du bois
• Métaux primaires
• Machinerie
• Aérospatiale
• Informatique et électronique
• Spécialités
• Plastique et caoutchouc
• Papier

Toutefois, cette reprise est tributaire de la faiblesse du dollar canadien par rapport à la devise américaine. Selon l’étude de la CIBC, la corrélation entre la performance du secteur manufacturier canadien et la faiblesse du huard est nette. Ainsi, dans les années 1990, la croissance du secteur manufacturier a suivi le même rythme que la dépréciation du dollar canadien. À l’inverse, l’industrie s’est mise à péricliter avec le raffermissement de la devise dans les années 2000, et son déclin a été précipité avec la récession de 2008.