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Le maintien en emploi chez les personnes expérimentées

« L’attitude fait l’altitude » S.A Avery

Selon les plus récentes prévisions démographiques de l’Institut de la statistique du Québec, d’ici 2066, 28,9 % de la population sera constituée de personnes de 65 ans et plus.

Dans un tel contexte, la notion de maintien en emploi s’avère cruciale. Voici donc quelques pistes de réflexion, en se basant sur l’histoire d’Élise, sur ce qui peut nuire et favoriser le maintien en emploi.

Maintien en emploi : Quelques définitions

Selon des études menées par l’Institut de recherche sur la santé et sécurité au travail, le maintien en emploi, job maintenance, fait référence à la durée et continuité d’emploi ou plus précisément « au nombre d’années de service au sein d’une même organisation. » Différents critères comme la santé, la performance au travail et les changements de la société (restructuration, départ à la retraite) sont déterminants dans la notion de maintien en emploi.

Ce qui peut nuire au maintien en emploi

Performance au travail

Élise a 56 ans. Grâce au réseautage, elle a obtenu un contrat de remplacement d’une durée de 6 mois comme adjointe administrative dans une firme d’ingénierie de Montréal.  Elle est à la fois enthousiaste et fébrile face à ce retour au travail.

Ses principales fonctions consistent à réviser des études de préfaisabilité, faire de la mise en page de documents et de l’éditique. Dès les premiers jours, elle relève d’une superviseure avec laquelle elle affirme ne pas avoir eu beaucoup d’interactions verbales et un encadrement minimal. Après ses deux premières semaines, la superviseure quitte son poste sans laisser de consignes aux autres membres de l’équipe.

Élise a un urgent besoin d’apprendre un logiciel d’éditique afin de maintenir le rythme. Elle se met à travailler sur les heures de lunch et fait du temps supplémentaire.

Le manque de temps et d’organisation alloués à l’entrée en poste d’Élise créent une sensation de grand stress chez elle. Elle s’est vite retrouvée devant des tâches qu’elle ne maîtrisait pas  et pour lesquelles elle a compensé par une surcharge de travail. Sur une plus longue période, le fait de saboter ses heures de lunch aurait pu nuire à son état de santé,  Cette situation démontre également l’écart existant entre les moyens dont elle dispose et les compétences requises pour réaliser certaines fonctions.

Selon les études de Sonia Lupien, le CINE (contrôle des situations, imprévisibilité, nouveauté, égo menacé) sont les principales caractéristiques favorisant des situations stressantes. Elise ne semble pas posséder le plein contrôle des opérations. Cela touche un aspect de nouveauté dans ses tâches. L’égo est menacé par les attentes des supérieurs. Ce sont trois caractéristiques marquantes qui agissent comme agents de stresse et qui peuvent nuire à la performance au travail, à la motivation et au maintien en emploi.

Ce qui peut favoriser le maintien en emploi

L’engagement

La capacité à demander de l’aide et le côté proactif d’Élise lui ont permis d’atténuer une situation stressante en vue de retrouver peu à peu le contrôle de la situation.  Suite au départ de la superviseure, Élise a pu repérer une mentor pour l’accompagner dans l’apprentissage du logiciel d’éditique ; une collègue, âgée d’une cinquantaine d’années, avec qui elle a sympathisé et qui l’a pris sous son aile durant toute la durée du contrat. Selon Erikson, le concept de générativité illustre bien ce stade d’une personne au mitan de sa vie qui cherche à transmettre un savoir ou donner aux générations futures dans le but d’assurer une pérennité.

Au terme de son mandat, Élise raconte que la persévérance lui a permis de compléter ses 6 mois à l’emploi.  « Je ne vais pas laisser quelqu’un d’autre déterminer mon futur. » Elle s’est fait des alliés et parle d’un ingénieur contractuel à la retraite qui lui a donné carte blanche pour planifier et organiser des visites à des ingénieurs de projets venus de l’extérieur. Elle l’a fait avec brio! Elle se sent maintenant prête pour un poste de coordination. Un constat : certaines compétences de savoir-agir peuvent s’avérer favorables pour garder, retrouver et maintenir un emploi.

Petits conseils judicieux

Face aux nouveaux changements en milieu de travail, il est légitime d’éprouver quelques craintes ou résistances. Toutefois, n’oubliez pas de garder l’esprit ouvert  face aux nouveaux défis proposés. Quelques suggestions à considérer quant à l’attitude à adopter :

  • Être authentique (face à ses valeurs, obligations, talents, compétences, goûts.)
  • Agir en tant que mentor au sein d’une équipe (transmettre un savoir-agir à la relève, laisser un legs à l’équipe.)
  • Bonifier ses activités (prendre soin de soi, de sa santé physique et psychologique, se donner les meilleures conditions.) Ex.: Opter pour un emploi à temps partiel.
  • Adopter une communication claire (se faire comprendre par l’interlocuteur.)
  • Actualiser ses compétences  (mises à jour et formations continues.)

En cette période de grands défis, les entreprises qui misent sur de bonnes relations intergénérationnelles auront le vent dans les voiles.

Par Johanne Breton, c.o, Centre des femmes de Montréal

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Centre des femmes de Montréal

Depuis 1973, le Centre des femmes de Montréal a aidé des centaines de milliers de femmes en leur fournissant les outils nécessaires pour améliorer leurs conditions de vie et celles de leur famille. Chaque année, plus de 600 Montréalaises font appel aux conseillères du Service d’employabilité pour développer des outils et stratégies gagnantes et dénicher «le poste» qui leur permettra de trouver leur place sur le marché du travail. Au fil des années, nous avons conçu différents programmes et activités de recherche d’emploi adaptés aux besoins spécifiques de la clientèle, et le respect des aspirations des participantes est certainement au cœur de chacune de nos actions.

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