Profession : orthopédagogue

Tel un enseignant spécialisé, l’orthopédagogue vient en aide aux élèves en difficulté d’apprentissage. En rencontre individuelle ou devant une classe, il tente, au moyen de divers exercices adaptés, de rendre accessible aux élèves ce qui leur paraît encore indéchiffrable.

Pour en savoir plus sur cette formation : Carrières d’avenir : Adaptation scolaire

Rôle et tâches

Inscrite au baccalauréat en enseignement du français et de l’histoire au secondaire à l’Université de Montréal, Wennita Charron a vite compris que son intérêt se portait plutôt vers les élèves en difficulté. «Chaque fois que je me retrouvais devant une classe, mon réflexe était de m’intéresser davantage à ces élèves. Je voulais comprendre pourquoi ils vivaient ces problèmes d’apprentissage et surtout, je souhaitais de tout cœur trouver une façon de leur rendre tout ça plus facile.» Ce constat établi, elle a bifurqué vers l’orthopédagogie.

Elle n’a jamais regretté ce changement d’orientation et, aujourd’hui, elle enseigne aux élèves en cheminement accéléré de l’École Louis-Joseph-Papineau de Montréal. Il s’agit d’un groupe d’élèves plus âgés, de 16 ou 17 ans, n’ayant pas encore franchi l’étape de la 2e secondaire.

De prime abord, ses responsabilités ressemblent beaucoup à celles d’une enseignante traditionnelle. En effet, elle doit transmettre la matière prévue au programme, dans son cas le français et les mathématiques. Ce qui est différent, c’est le temps, souvent très long, qu’elle doit consacrer aux élèves pour qu’ils effectuent l’apprentissage recherché. Parfois, il peut lui arriver également de prendre quelques personnes à part pour revoir une partie de la matière avec elles.

À l’instar des autres enseignants, Wennita doit aussi effectuer la correction des divers travaux réalisés en classe. «Je fais ces corrections avec un “œil orthopédagogique”, précise-t-elle. C’est-à-dire en essayant de comprendre et d’analyser les erreurs de chacun et les raisons qui seraient susceptibles d’expliquer ces erreurs.»

Qualités recherchées

Continuellement en contact avec des élèves en difficulté, l’orthopédagogue doit faire preuve d’un excellent sens de l’observation et de l’analyse. Son métier peut la confronter à des classes très mouvementées et à des élèves ayant de graves problèmes de concentration. C’est pourquoi elle doit également faire preuve de patience. «Quand il faut expliquer la même chose quatre ou cinq fois avant que tout le monde comprenne, une attitude calme et posée est aussi de mise.»

De plus, son travail étant souvent ponctué de rencontres avec les parents ou avec d’autres professionnels, l’orthopédagogue doit conjuguer une écoute attentive avec un esprit d’équipe. Un sens critique et une excellente capacité de résolution de problèmes aident aussi à ébaucher des solutions ou des méthodes d’intervention adaptées. Et comme les ressources pour mettre à exécution les recommandations de l’orthopédagogue sont parfois limitées, une bonne dose de créativité n’est pas non plus à négliger.

Défis et perspectives

Michèle Comeau, directrice du Département de psychopédagogie et d’andragogie à l’Université de Montréal, explique que «le principal défi des orthopédagogues est de devoir évoluer avec des clientèles très variées et vivant parfois des difficultés très lourdes».

Souvent porteuses de problématiques multiples, les réalités auxquelles sont confrontés les orthopédagogues impliquent donc, à son avis, «une analyse rapide de la situation et surtout une extraordinaire capacité d’adaptation». En fait, les situations que vivent ces professionnels sont si complexes qu’ils doivent impérativement devenir des adeptes de la formation continue, ne serait-ce, explique Michèle Comeau, que pour rester au courant des nouvelles recherches et approches.

Par ailleurs, après avoir longtemps été confinée aux milieux d’enseignement préscolaire et primaire, la profession semble vouloir prendre davantage de place dans les écoles secondaires. La réduction des services professionnels dans les écoles a aussi permis l’émergence d’une toute nouvelle génération d’orthopédagogues qui pratiquent en cliniques privées, aux côtés de psychologues, de médecins et de travailleurs sociaux.

NDLR : Les personnes citées dans ce texte peuvent avoir changé d’emploi depuis l’entrevue, mais leur témoignage demeure utile à la compréhension du métier illustré.

Horaires et milieux de travail

  • Les orthopédagogues peuvent œuvrer dans des écoles secondaires et primaires, des centres de réadaptation en déficience intellectuelle, des centres jeunesse, des hôpitaux ou des cliniques privées.
  • Le travail est très souvent à temps partiel, surtout en début de carrière.
  • Les horaires de travail sont généralement réguliers, de 8 h à 16 h en semaine, du mois d’août au mois de juin.
  • Il faut parfois travailler le soir et la fin de semaine, particulièrement en pratique privée.

 

Champs d’intérêt

  • se sent concerné par les personnes en difficulté
  • aime la psychologie
  • aime aider et encourager
  • aime animer, capter et retenir l’attention
  • aime le défi, résoudre les problèmes
  • aime le contact avec les enfants

 

Aptitudes

  • personnalité dynamique, chaleureuse, égalitaire, voire protectrice
  • grande capacité d’écoute, patience
  • maîtrise du langage et de la communication
  • grande capacité d’adaptation, initiative et créativité
  • maîtrise des matières de base
Découvrez une centaine de formations gagnantes offrant d’excellentes perspectives d’emploi dans notre section Carrières d’avenir.

L'équipe Jobboom

Jobboom est une source d’information indispensable sur le marché de l’emploi. Des experts du marché du travail québécois proposent des conseils et astuces pratiques afin d’aider les candidats dans leur recherche d'emploi et également afin d'aider les recruteurs à se tenir à jour sur les tendances et bonnes pratiques de leur domaine.