Faire ce qu’on aime dans la vie

Fossile d'un dinausore
Photo : hans engbers/Shutterstock

C’est facile d’encourager les jeunes à faire ce qu’ils aiment; mais c’est une autre paire de manches de donner du sens à cette affirmation.

«L’important dans la vie, c’est de faire ce que l’on aime! »

Je l’ai entendu souvent celle-là : de mes parents, de mes professeurs, des orienteurs… Bref, d’à peu près tous les adultes qui sont intervenus à un moment où à un autre dans mes choix d’orientation professionnelle.

Le problème, c’est que la réponse n’est jamais aussi évidente qu’elle peut en avoir l’air.

Au primaire, j’étais plutôt influençable. J’ai voulu devenir paléontologue après avoir vu le film Jurassic Park, paysagiste quand mes parents ont fait refaire l’aménagement de la cour arrière, architecte parce que j’aimais les Legos.

À l’école, j’étais relativement bon dans toutes les matières, mais aucune ne me passionnait au point d’y déceler une future orientation professionnelle.

À 16 ans, au moment de faire mon inscription au cégep, ce que j’aimais dans la vie, c’étaient les jeux vidéo, le skateboard, et la guitare électrique. Pas vraiment de quoi orienter un choix de carrière.

Bien sûr, personne n’est mal intentionné en convainquant un jeune qu’il est possible de «faire ce qu’on aime dans la vie». Mais alors que plusieurs découvrent ce qu’ils veulent vraiment faire dans la vie à 25, 30, voire 35 ans, c’est beaucoup de demander à un jeune de 16 ans d’orienter ses décisions en fonction de ce seul critère.

Non seulement y a-t-il un grand fossé entre nos intérêts (ce qu’on aime faire) et nos aptitudes (ce en quoi on est bon), mais il y a une marge tout aussi énorme entre ce qu’on aime et ce qu’on aimerait faire sur une base quotidienne dans le cadre d’un emploi.

La nuance ne se trouve pas tant dans les intérêts que dans des qualités et compétences que l’on découvrira plus tard, bien souvent avec l’âge et l’expérience. Et bien souvent lorsqu’on a déjà fait ses choix professionnels et qu’on n’ose pas revenir en arrière pour entamer un nouveau départ, parce qu’on croit qu’il est trop tard. Alors on répétera à ses enfants que c’est important de faire ce qu’on aime dans la vie, sans trop comprendre ce que ça signifie vraiment. Comme si c’était simple.

***

«L’important dans la vie, c’est de faire ce que l’on aime!», c’est aussi le mantra d’Academos, qui a récemment lancé le premier réseau social d’orientation scolaire et professionnelle destiné aux jeunes de 14 à 30 ans.

La plateforme leur donne accès à plus de 2 500 mentors d’horizons variés, avec l’aide desquels ils pourront approfondir leurs passions, en apprendre davantage sur le marché du travail et même se bâtir un réseau professionnel.

Academos se donne ainsi pour objectif d’encourager la persévérance scolaire, alors que 40 % des diplômés du secondaire justifient leur décision de ne pas poursuivre leurs études par un manque de buts professionnels.

L’organisme se targue de «réinventer la manière d’orienter les jeunes Québécois». Souhaitons-leur du succès, car elle en a bien besoin. C’est facile de les encourager à faire ce qu’ils aiment; mais c’est une autre paire de manches de donner du sens à cette affirmation. Les efforts d’Academos peuvent certainement y contribuer.

Pour commenter, suivez-moi sur Twitter.

Retour à la page d’accueil du blogue Le futur simple

Simon Granger

Simon Granger se spécialise dans la création et la gestion de contenu Web, et en développement de stratégies éditoriales numériques.