Congédiement : se prémunir contre les recours

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Congédier un employé s’avère toujours extrêmement délicat. Pour éviter tout pépin juridique, vous devez conserver des preuves de son comportement… et du vôtre.

Un de vos employés arrive en retard de façon chronique ou est constamment agressif? Au départ, vous devez sensibiliser le travailleur fautif à la situation, lui expliquer que son comportement, son langage grossier, par exemple, est inacceptable.

«Si rien ne change, il faut ensuite lui imposer des sanctions disciplinaires progressives, pour lui donner la chance de se corriger. Il faudra aussi éventuellement le prévenir que, s’il n’y a pas d’amélioration tangible, il pourrait perdre son emploi», indique Me Marie-Josée Sigouin, avocate en relations de travail chez Le Corre & Associés.

Pour démontrer que vous lui avez laissé la chance de s’amender, veuillez à bien documenter votre dossier : notez la date des rencontres, les sujets abordés, conservez les courriels, lettres, avis envoyés, etc.

Manque de compétences

La même règle s’applique quand un employé, malgré sa bonne foi, ne réussit pas à atteindre ses objectifs.

«Cette fois, il ne s’agit pas de sanctionner un comportement fautif, mais plutôt de lui offrir du soutien pour améliorer sa performance, avec de la formation ou du coaching pour qu’il puisse y arriver», explique Me Caroline Gagnon, avocate à la Commission des normes du travail.

Fixez avec lui des objectifs clairs, un délai raisonnable pour les atteindre et indiquez clairement les conséquences auxquelles il s’expose si cela ne fonctionne pas. Encore une fois, conservez une preuve de toutes vos interventions.

Impératif, le dossier!

Un employé cumulant deux ans de service peut porter plainte pour congédiement sans cause juste et suffisante à la Commission des normes du travail, s’il juge votre décision inappropriée. Il est donc primordial de garder dans un dossier toutes les pièces justificatives comme les feuilles de présence, les plaintes reçues, les questionnaires de satisfaction auprès de la clientèle, etc.

«Plus vous avez de preuves en main, plus vous aurez une défense solide devant le commissaire chargé de trancher dans le dossier de votre employé», explique Me Gagnon. Et les conseils d’un avocat peuvent toujours vous aider à prendre les bonnes décisions : un gestionnaire prévoyant en vaut toujours deux!