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3 conseils d’Érik Giasson
pour trouver sa place au travail quand on se sent (un peu) extraterrestre

En matière de changement de carrière, Érik Giasson figure, à mes yeux parmi l’un des meilleurs exemples. Mine de rien, il est passé de financier à Wall Street à professeur de yoga à l’école Wanderlust, dont il est l’un des propriétaires.

Il donne maintenant des conférences et se fait désormais appeler « le yogi de Wall Street ». Il a publié son incroyable histoire dans un premier ouvrage ayant pour titre : Le courage de réussir. Son second livre s’intitule : Nourrir sa tête sans affamer son cœur : six questions pour trouver l’équilibre.

Dans cet article, il nous livre ses conseils pour venir en aide à tous ceux qui se sentent un peu extraterrestre et qui veulent apprendre à mieux s’accepter tel qu’ils sont dans leur cœur, afin de mieux s’épanouir dans la vie et au travail.

Se reconnecter avec soi-même

Durant une longue partie de sa vie, Érik se sentait étranger dans son milieu. Que ce soit dans son équipe de football ou à l’Université, il parvenait toujours à s’intégrer dans la gang en imitant les autres, mais au fond de lui, il avait toujours l’impression de jouer un rôle qui ne lui ressemblait pas vraiment.

À 28 ans, il est devenu vice-président de Morgan Stanley, une importante banque américaine. À titre indicatif, à la fin 2013, cette banque gérait plus de 1 900 milliards de dollars d’actifs.

Il considère qu’à cette époque, il se comportait en commandant d’un immense bateau. Il devait toujours avoir la réponse à tout et se montrer infaillible. Il lui était impossible de se montrer faible. Ce n’était pas seulement pour préserver son emploi, c’était devenu la seule façon pour lui de pouvoir mériter l’amour des autres.

Selon Érik, pour être aimé, l’être humain peut aller très loin et même agir à l’encontre de ses valeurs les plus profondes.

Il était persuadé que tous ses collègues et clients formaient un tout homogène. Il n’était pas en mesure, à ce moment-là, de réaliser qu’eux-aussi faisaient semblant, tout comme lui!

Dans bien des lunchs d’affaires, ce ne sont pas des gens qui se rencontrent, mais des rôles, des enveloppes.

Tout ça est une illusion, une prison que nous nous construisons et dans laquelle nous pouvons rester enfermés longtemps. Encore plus quand la clé de cette prison, nous la remettons entre les mains des autres.

Le premier conseil est de prendre le temps de bien nous connaître. À ce sujet, Érik ajoute : Si vous ne savez pas qui vous êtes, vous serez alors quelqu’un d’autre.

L’être humain a un besoin fondamental de spiritualité, de se reconnecter sur l’essentiel. Par exemple, la science a démontré que la méditation contribue à augmenter la densité de la matière grise dans le cerveau, ce qui est essentiel à une bonne introspection.

S’élever d’un cran dans les échanges

Nous pouvons bien décider de nous développer en tant qu’être humain et d’arrêter de nous mentir à nous-même. Par contre, les gens qui nous entourent dans notre vie personnelle et au travail vont continuer d’être qui ils sont. Nous n’avons pas le choix de continuer à interagir avec eux.

Il devient alors essentiel de savoir décoder les comportements des gens faisant parti de notre entourage. Nous nous sentons régulièrement attaqués, mais souvent, leurs réactions à notre égard n’ont rien à voir avec la personne que nous sommes. Leur colère provient souvent du passé, bien avant notre arrivée.

Dans une rétroaction négative, il en ressort aussi de belles occasions de grandir.

Érik suggère de développer une réelle empathie envers les autres, afin de bien les comprendre et saisir leurs réelles intentions.

Pour sa part, il aspire à parvenir à une vérité sans jugement de valeur, sans chercher à prédéfinir ce qu’il aime ou n’aime pas.

Bien sûr, il existe des personnalités qui s’avèrent de véritables vampires et qui ne cherchent qu’à s’accaparer de notre énergie. Dans ce cas, c’est vrai, il n’y a rien à faire bien que d’accepter la situation et ne pas s’en faire avec cela.

Par contre, par nos interventions, il est souvent possible d’amener les discussions à un autre niveau et de jouer un rôle d’influence auprès des autres. Notre différence devient alors un atout pour eux.

Contribuer chacun à sa façon

Notre échange nous a amené à traiter d’un sentiment de contradiction que nous pouvons ressentir à notre époque.

Par exemple, est-ce qu’il est possible de participer à la croissance d’entreprise tout en se souciant de la cause environnementale?

D’un côté, nous vivons dans un modèle économique dont il est difficile voire impossible de se soustraire. Selon Érik, on peut s’opposer aux banques, mais elles demeurent nécessaires dans notre civilisation. Les entreprises sont amenées à vouloir croitre de façon continue. Ce qui n’a pas de croissance est condamné à mourir.

De l’autre, nous prenons de plus en plus conscience que le modèle dans lequel nous vivons nous entraîne vers une déchéance sur le plan écologique.

Il est tentant de ressentir du désespoir ou une grande colère contre toute cette société pleine d’absurdités et de contradictions. Par contre, cette attitude ne règle en rien la situation. Nous nous trouvons juste en réaction et nous plongeons dans le vide. Ça nous amène à nous enfermer dans des pensées qui nous limitent, comme « je suis de gauche » ou « je suis de droite ».

Érik souligne que nous devons apprendre à accepter ; accepter la vie telle qu’elle est et même si c’est difficile. Accepter ne veut pas dire que nous sommes satisfaits, ni que nous abandonnons. Accepter, c’est vivre dans le moment présent, le moment présent tel qu’il est.

À partir de là, nous pouvons contribuer aux autres par notre bienveillance.

Si nous nous sentons trop extraterrestres au sein d’une entreprise, car il y a des divergences sur le plan de nos valeurs et que nous ne partageons pas la mission, il y a toujours la solution de quitter. Mais il y a aussi celle de tenter d’entrevoir comment nous pouvons contribuer à rendre ce milieu plus sain à notre façon.

Oui, notre impact peut nous sembler minime, mais même un petit effort demeure un impact significatif.

Cet article a été écrit dans l’esprit du guide pratique d’orientation Trouver sa place au travail quand on se sent (un peu) extraterrestre publié chez Septembre éditeur. En savoir plus.

Pour en savoir plus au sujet d’Érik Giasson, cliquez ici.

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Mathieu Guénette

Mathieu Guénette est un conseiller d’orientation à son compte de plus de 20 ans d’expérience, auteur, chargé de cours et ayant travaillé auprès d’une clientèle variée (jeunes, adultes, gestionnaires, chercheurs d’emploi). En 2017, il a obtenu à la fois le prix professionnel de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec et celui du Livre RH de l'année de l'Ordre des CRHA pour l’ouvrage Le candidat viscéral. Il offre ses services à Montréal, dans Lanaudière et à distance. Son site internet regorge de références pratiques pour vous : Les chercheurs de sens.

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