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3 conseils de Kim Auclair
pour trouver sa place au travail quand on se sent (un peu) extraterrestre

Kim Auclair se définit comme entrepreneure, blogueuse et conférencière.

En plus de faire face aux mêmes défis que tout autre jeune désirant se lancer en affaires, Kim, qui est maintenant âgée de 34 ans, a dû composer avec un problème de surdité ; handicap qu’elle a depuis sa naissance.

À l’école, elle s’est souvent sentie extraterrestre. Elle a préféré se retrouver dans des classes régulières plutôt que de bénéficier de services d’aide à l’audition. Ses difficultés à bien entendre l’ont amenée à avoir de mauvaises notes et même redoubler certaines matières scolaires au secondaire.

Malgré le fait qu’elle entende avec difficulté, Kim a tout de même appris à bien parler et c’est ce qui lui permet aujourd’hui d’animer une émission à la radio chaque mardi matin à 9 h, sur les ondes de CKRL 89.1, et d’être régulièrement embauchée en tant que conférencière.

Éprouvant des difficultés à se trouver un emploi à cause de sa limitation, elle a vu, dès l’âge de 17 ans, le web et l’entreprenariat comme de magnifiques portes d’entrée.

Dans cet article, elle livre ses conseils pour faire sa place au travail en se basant sur sa propre expérience.

3-conseils-de-Kim-Auclair-pour-trouver-sa-place-au-travail-quand-on-se-sent-(un-peu)-extraterrestrecrédits photo : Myriam Thibeault

Faire confiance, oui, mais pas trop rapidement

Dans son empressement à se lancer en entrepreneuriat, Kim s’est alors associée à une femme d’affaires d’expérience qui s’avérait avoir des forces très complémentaires aux siennes. Elles œuvraient dans la gestion de communauté reliée aux réseaux sociaux ainsi que les communications web.

Durant cette période, Kim a éprouvé de la difficulté à prendre sa place dans ce partenariat et ce fut très difficile émotionnellement. Les forces de Kim n’étaient pas tellement dans l’analyse développée et le souci du détail, mais plutôt dans son dynamisme et sa grande capacité à livrer des résultats.

C’est bien d’être différent de l’autre au sein d’une équipe, mais à la condition que cette différence soit comprise et valorisée par de sa partenaire, ce qui n’a pas été le cas dans cette association

Même si Kim avait beaucoup à perdre, elle a décidé de tout arrêté et de repartir à zéro.

Toutefois, Kim a presque commis la même erreur une seconde fois. Après avoir mis fin à ce partenariat, elle s’est aussitôt fait approcher par un homme d’affaires expérimenté souhaitant agir comme investisseur sur ses projets. Vu son manque de confiance en elle et son inexpérience, Kim aurait aimé s’associer avec des partenaires solides pour mieux la guider et la rassurer dans son début de carrière comme entrepreneure.

Après avoir annoncé cette nouvelle association à son réseau, Kim a réalisé que ce partenaire d’affaires avait une réputation beaucoup moins prestigieuse qu’il le lui avait laissé croire. Elle a donc décidé de se désister, ce qui lui a valu des frais d’avocat et certaines contraintes dans ce qu’elle était autorisée à faire et ne pas faire en tant qu’entrepreneure, et ce, pour les trois années qui ont suivi.

Aujourd’hui, Kim éprouve de la difficulté à faire confiance aux autres et se montre beaucoup plus prudente. S’associer, ça peut être fort intéressant, mais il est important de s’assurer qu’on partage la même vibe et une vision commune très forte avec notre partenaire.

Miser sur les relations

Kim n’aime pas penser qu’elle œuvre dans le secteur de la vente ou du marketing, même si une partie de son travail est reliée à ces volets. Lorsque je lui demande quel mot définirait le mieux son milieu de travail alors, elle me répond les « relations ».

Pour se faire connaître et pour bâtir sa crédibilité, Kim a travaillé gracieusement comme blogueuse pour le site web Les Affaires. C’est elle qui a décidé de les approcher. En rédigeant de manière régulière, elle s’est faite remarquer par de grandes entreprises pour gérer des communications à l’interne ainsi que pour rédiger des articles pour leur blogue.

Depuis ses débuts, elle développe des relations basées sur la confiance et la fidélité avec ses clients et son audience.

Elle s’est énormément investie dans sa carrière et envers tous ceux qui ont cru en elle, ce qui l’a souvent amené à négliger sa vie personnelle. Aujourd’hui, contrairement à plusieurs de ses amies, elle n’a pas le combo chum, enfants, maison. Par contre, elle adore sa liberté et la flexibilité dont elle bénéficie avec son horaire de travail.

Kim a dû faire attention pour ne pas s’épuiser en voulant faire plaisir à tout le monde.

En retour, ses bonnes relations professionnelles lui permettent d’obtenir des contrats intéressants, tout en adaptant les échéanciers en fonction de ses disponibilités. Elle n’est pas traitée comme un quelconque fournisseur.

3-conseils-de-Kim-Auclair-pour-trouver-sa-place-au-travail-quand-on-se-sent-(un-peu)-extraterrestrecrédits photo : Myriam Thibeault

Apprendre à s’assumer

Kim est parvenue à cacher son problème de surdité pendant une longue partie de sa carrière, soit jusqu’en 2015.

À cause de son handicap, elle a perdu des clients venant du fait qu’elle ne parvenait pas à bien comprendre un mandat qui lui était dicté au téléphone. Elle disait avoir bien compris, quand en fait, elle voulait seulement éviter de faire répéter trop souvent son interlocuteur.

Lorsqu’elle était au cégep, elle cachait aussi qu’elle avait sa propre entreprise, car elle craignait d’être mal perçue et jugée comme une fille trop sérieuse.

Aujourd’hui, c’est différent. Elle n’a plus peur de s’afficher, autant en ce qui concerne son statut d’entrepreneure que pour sa surdité.

Kim agit comme digne représentante auprès des malentendants et elle obtient des contrats pour participer à la création de projets qui ont un impact auprès de tous ceux qui éprouvent des difficultés auditives similaires aux siennes.

Kim dit qu’encore maintenant, elle se sent toujours aussi extraterrestre, mais que ça ne la dérange plus autant car elle est convaincue que ce sont souvent les extraterrestres qui finissent par se rendre le plus loin!

Cet article a été écrit dans l’esprit du guide pratique d’orientation Trouver sa place au travail quand on se sent (un peu) extraterrestre publié chez Septembre éditeur. En savoir plus.

Pour en savoir plus au sujet de Kim Auclair, je vous invite à lire son livre traitant de ses débuts en tant qu’entrepreneure.

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Mathieu Guénette

Mathieu Guénette est un conseiller d’orientation à son compte de plus de 20 ans d’expérience, auteur, chargé de cours et ayant travaillé auprès d’une clientèle variée (jeunes, adultes, gestionnaires, chercheurs d’emploi). En 2017, il a obtenu à la fois le prix professionnel de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec et celui du Livre RH de l'année de l'Ordre des CRHA pour l’ouvrage Le candidat viscéral. Il offre ses services à Montréal, dans Lanaudière et à distance. Son site internet regorge de références pratiques pour vous : Les chercheurs de sens.

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