Votre malaise se voit!

En entrevue d’embauche ou face à un client, mieux observer le malaise, le stress ou l’inconfort de son interlocuteur permet d’ajuster sa communication afin de créer un climat plus favorable à l’échange. Cela permet aussi de déceler les non-dits sur lesquels il faudrait questionner afin de ne pas avoir de mauvaises surprises…

Premier réflexe

Devant la crainte d’être pris en défaut ou qu’un secret ne soit dévoilé, le premier réflexe est généralement de se figer sur place quelques secondes et ensuite de s’éloigner de son interlocuteur. Rares sont les personnes qui confrontent dès le départ. C’est le principe du « to freeze, to fly, to fight ». S’il y a un effet de surprise provoqué par une question inattendue, les gestes s’arrêtent brusquement, les paroles s’estompent. Un silence s’installe. Le malaise est alors visible : un léger recul de la tête, un transfert de poids éloignant notre corps de l’origine de la question, un rapprochement des bras près du corps, un croisement des jambes dans la direction opposée de l’interlocuteur. Notre corps se referme, se protège.

Envie de partir

En situation de stress ou de malaise, nous pouvons ressentir des démangeaisons sur différentes parties du corps. Celles au niveau des jambes surviennent lorsque l’individu souhaite partir, s’éloigner ou, au contraire, se rapprocher mais ne peut pas le faire. La contradiction entre l’émotion ressentie (ou l’état corporel) et le discours tenu est visible sur le corps.  Les démangeaisons des membres supérieurs témoignent de notre besoin de nous protéger ou de passer à l’action dépendamment de l’emplacement exact de la démangeaison.

Demandez à votre interlocuteur s’il a des contraintes de temps. Ainsi, s’il a un autre rendez-vous, vous pourrez vous ajuster sans croire qu’il fuit vos questions. Rappelez-vous qu’il n’est pas très agréable de passer un entretien d’embauche et les signes de malaise sont courants.

Repositionnement

Les transitions de positions assises indiquent un changement d’émotion, un repositionnement intellectuel. La personne mal à l’aise peut osciller sur sa chaise. Le moment où survient ce repositionnement est un indicateur. Identifiez le sujet de conversation juste avant le changement de position et vous aurez une idée de ce qui a dérangé votre interlocuteur.

Rappelez-vous que le mot est co-gestuel : le corps parle et les mots appuient ou tentent de camoufler. La position finale sur la chaise devient intéressante. Est-ce que la personne s’éloigne de son interlocuteur, se rapproche ou s’ancre sur le bras de la chaise? S’il s’éloigne, identifiez le sujet énoncé et revenez-y un peu plus tard afin de creuser davantage.

Microdissimulation

Les mains disparaissent sous la table, dans les poches, sous les manches. La personne tente de dissimuler de l’information, de ne pas se dévoiler, de ne pas s’engager dans une conversation qui pourrait s’avérer risquée. On peut aussi observer une dissimulation du visage. La personne utilise une fausse démangeaison au niveau du sourcil ou du front pour cacher son oeil et ainsi ne pas voir ou espérer ne pas être vue pour ne pas être mêlée à la conversation. Il est possible que votre candidat ait vécu une situation conflictuelle ou de harcèlement dont il ne souhaite pas parler. Assurez-vous d’adopter une attitude d’écoute et non pas d’analyse.

Entrecroisement

Outre la dissimulation des mains, on observe aussi l’entrecroisement des doigts avec une rigidité dans les poignets. Les doigts ne sont pas complètement refermés ni totalement  droits. Ils sont à mi-chemin entre les deux ce qui témoigne d’un inconfort. C’est une position non relaxante. Vos questions sont probablement perçues comme étant envahissantes et induisent un réflexe de protection.

Prenez le temps de vous observer et d’adoucir votre ton.

Sourire d’embarras

Le sourire embarrassé est un peu comme le rire nerveux. Les fentes palpébrales ne participent pas. Les yeux ne présentent donc pas les caractéristiques propres à un véritable état de bien-être et de plaisir. En d’autres termes, il n’y a pas de pattes d’oie et la commissure des lèvres est étirée. Il est possible que votre interlocuteur n’aime pas votre question ou perçoive une menace dans votre approche. Bougez! Changez de position, détendez-vous et souriez. Plus vous montrez des signes d’aisance, plus vous influencez positivement votre interlocuteur.

Les signes de malaise sont difficilement contrôlables. L’idée n’est pas de tomber en confrontation, ce qui accentuerait le malaise, mais bien d’indiquer que le climat de confiance n’est pas établi. Il y a donc des efforts à faire pour rendre la communication plus sereine.

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Annabelle Boyer

Annabelle Boyer, CRHA est spécialiste de la synergologie, la lecture du non verbal. Elle est auteure des livres Relations sous emprise et Je lis en vous… savez-vous lire en moi? chez Béliveau Éditeur. Elle dirige également ABC Solution, une firme spécialisée en développement organisationnel et en ressources humaines.