Voir loin

Martial Gagné, CPA, CMA, Président de la lunetterie New Look et de la Fondation des maladies de l’œil.
Photo : Luc Delisle

Président de la lunetterie New Look et de la Fondation des maladies de l’œil, Martial Gagné, CPA, CMA, sait s’appuyer sur les chiffres pour construire du solide. Portrait d’un visionnaire qui a aussi les deux pieds sur terre.

Questionné un jour par son fils de six ans pour savoir en quoi consistait son travail, le président de New Look s’est trouvé pris de court. En se remémorant sa journée, il s’est alors rendu compte qu’il l’avait passée à discuter avec des collègues ou des partenaires pour les convaincre d’adhérer à ses idées et à ses projets. «J’ai réalisé que c’était véritablement le cœur de mon travail. C’est bien de développer des stratégies pour faire croître une entreprise, mais l’essentiel est de savoir obtenir l’adhésion de ses collègues», dit-il.

Pour convaincre en affaires, rien de mieux que de s’appuyer sur du concret : des chiffres. L’un des faits d’armes de Martial Gagné est d’avoir relancé New Look avec le Plan 29, alors qu’il était directeur du marketing, au début des années 2000. Révolutionnaire dans le monde de la lunetterie à l’époque, cette formule proposait aux consommateurs d’acheter des lunettes et de les payer 29 dollars par mois, plutôt qu’en un seul versement. Le tout sans frais ni intérêts. Ce plan a toutefois été accueilli avec beaucoup de scepticisme par les gestionnaires… «C’était novateur, mais très insécurisant, souligne Martial Gagné. Cela ne s’était jamais fait dans notre industrie. Mais grâce à ma formation en comptabilité de management, j’avais les outils pour appuyer mon concept sur des chiffres solides.» Cette stratégie a d’ailleurs permis de reclasser New Look parmi les lunetteries les plus importantes au Québec.

Une vie dans l’optique

«Je suis tombé dans l’optique comme Obélix dans la potion magique», plaisante Martial Gagné. En 1988, c’est en cherchant un emploi d’été à Québec – ville qu’il avait adoptée pour rester auprès de celle qui allait devenir sa femme – qu’il entre dans l’industrie de l’optique. Il travaillera 13 ans pour le groupe d’opticiens et d’optométristes Gestion Centre Vision (aujourd’hui Marchand Giguère), d’abord à temps partiel, en étudiant pour obtenir un baccalauréat en administration des affaires, puis à titre de CMA. C’est aussi dans cette entreprise qu’il effectue ensuite son stage de CMA. Au fil des années, ses connaissances en comptabilité de management lui ont permis de toucher à tous les aspects de l’industrie, de la gestion des opérations à la mise en marché, en passant par les finances et la production. «J’ai tout fait à cet endroit, même poser de l’asphalte!» se rappelle-t-il.

Au fil des années, ses connaissances en comptabilité de management lui ont permis de toucher à tous les aspects de l’industrie, de la gestion des opérations à la mise en marché, en passant par les finances et la production.

Embauché en 2001 au siège social de New Look à Québec, il fait ses preuves dans divers postes, dont celui de directeur du marketing. Il accède à la présidence en 2008, une année faste au cours de laquelle il est élu «CMA de l’année» pour la région de Québec, en plus de recevoir le trophée Myosotis Élite CMA, lequel vise à récompenser un membre qui s’est illustré par ses réalisations professionnelles. À 44 ans, Martial Gagné se dit toujours aussi passionné par l’univers de l’optique. «C’est un immense terrain de jeu, car il y a de tout dans cette industrie. C’est du commerce de détail, mais lié à un aspect médical. Chaque paire de lunettes vendue est différente et a un impact important dans la vie de l’acheteur. Et il y a aussi le côté mode et esthétique, très présent dans la lunetterie.»

Martial Gagné est aussi engagé socialement, lui qui préside depuis 2006 la Fondation des maladies de l’œil, une autre fonction dans laquelle les outils acquis lors de ses études en comptabilité le servent bien. «Nous travaillons tellement fort pour organiser des événements-bénéfice, il est essentiel de bien prévoir les résultats, afin que ça rapporte réellement à la Fondation.»

Par ailleurs, il doit aussi réunir autour de lui des partenaires provenant de l’ensemble de l’industrie de l’optique et les convaincre de faire cause commune contre les maladies oculaires. Ça tombe bien. Convaincre est un art que Martial Gagné maîtrise parfaitement.