Vétérinaire au zoo ou à la ferme

Mis à part les chiens et les chats, ce sont aussi les lions, girafes, chevaux et vaches qui ont besoin des bons soins d’un professionnel de la santé.

La Dre Marie-Josée Limoges examine régulièrement Léo et Toutoune. On ne parle pas ici d’un vieux matou ni d’un caniche souffrant d’embonpoint, mais d’un gorille et d’un éléphant!

Les journées de la vétérinaire du Zoo de Granby sont variées et hautes en couleur. Le jour de l’entrevue, par exemple, elle avait procédé à la castration d’un wallaby et à la vasectomie d’un mandrill. Loin de nos petits animaux familiers, les «patients» de Dre Limoges vont de la mygale chilienne rosée au rhinocéros blanc, en passant par la grue couronnée et l’anaconda.

La piqûre pour l’exotisme

Marie-Josée Limoges fait partie des rares vétérinaires qui travaillent dans ce do­maine au Québec. Les autres se trouvent au Biodôme de Montréal, au Zoo de Saint-Félicien et au Parc Safari. Diplômée de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal à Saint- Hyacinthe, elle a eu la piqûre pour les animaux de zoo lors d’un stage effectué au Jardin zoologique de Québec (fermé en 2006).

Après avoir obtenu une maîtrise en sciences vétérinaires et une résidence en médecine vétérinaire exotique à l’Université de Saskatchewan, la Dre Limoges est partie aux États-Unis. Elle y a réalisé un internat de neuf mois au Birmingham Zoo en Alabama avant de pratiquer comme vétérinaire durant trois ans au Fort Wayne Children’s Zoo en Indiana. Elle travaille au Zoo de Granby depuis cinq ans.

Défis multiples

La diversité des animaux à traiter représente un défi de taille pour la vétérinaire. Reptiles, amphibiens, invertébrés, mammifères… «Mais c’est ce qui fait la beauté de mon travail», soutient-elle. Elle ajoute que la médecine est encore peu avancée dans certains domaines, comme pour les invertébrés. Comment déceler un problème de santé chez une mygale, par exemple? «On peut se baser sur la perte d’appétit, la difficulté à muer. Mais les indices sont généralement peu visibles.»

L’autre grand défi consiste à maîtriser les animaux sauvages : «Pour les approcher et les examiner, nous sommes obligés de les anesthésier, ce qui n’est pas le cas avec les animaux domestiques. Cependant, nous essayons d’entraîner certains animaux à subir des procédures sans anesthésie.» Par exemple les girafes, que l’on tâche d’habituer à tolérer des manipulations sur le cou, de façon à pouvoir leur donner des vaccins ou effectuer des prises de sang.

Aux petits soins des grands

Le Dr Yves St-Onge, vétérinaire dans la région de Chaudière-Appalaches, a aussi un quotidien bien différent de ses collègues qui œuvrent dans les cliniques d’animaux de compagnie. Il pratique dans le secteur des grands animaux et soigne des vaches laitières, des bovins de boucherie, des chevaux et des moutons. «Je vois notamment au suivi de reproduction des vaches laitières. Pour avoir une bonne production de lait, elles doivent avoir un veau tous les 13 à 14 mois environ», explique-t-il.

Il précise que la période de vêlage est critique pour la santé de la vache, qui peut avoir à subir une césarienne, souffrir d’une infection utérine ou d’une mammite (infection de la mamelle), etc. D’ailleurs, chacune d’entre elles a son propre dossier informatisé, ce qui permet d’effectuer un suivi optimal des animaux.

Médecin sur la route

Souvent sur la route, visitant les fermes et soignant les animaux sur place, le Dr St-Onge doit aussi relever plusieurs défis. Notamment celui d’assurer la rentabilité de ses actes pour les éleveurs. «Le coût des soins vétérinaires fait partie des principales dépenses d’un producteur, d’où l’importance de bien planifier la reproduction, afin d’améliorer la productivité», insiste-t-il. Pas si simple d’être responsable d’une vache à lait!