Un casier judiciaire?

Je suis technicienne de bureau, inscrite au certificat en gestion du travail de bureau. Je cherche un nouvel emploi pour améliorer mes conditions de travail. L’ennui, c’est qu’en 2003, j’ai plaidé coupable à un vol de plus de 10 000 $ chez un ancien employeur. Je regrette cet épisode et j’ai cheminé depuis, mais tant que je n’aurai pas obtenu mon «pardon», prévu pour 2010, je dois assumer les conséquences de mon geste. J’aimerais savoir quoi répondre en entrevue à la question : avez-vous un casier judiciaire?

Selon la Commission nationale des libérations conditionnelles, un individu qui possède un casier judiciaire doit répondre par l’affirmative à cette question en entrevue d’embauche; c’est une obligation. Selon la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, cette question est légitime. Un recruteur a le droit de la poser. Par contre, il ne peut refuser d’embaucher un candidat si l’acte criminel commis n’a aucun lien avec l’emploi. Dans votre cas, comme vous avez fraudé un employeur, votre délit pourrait être directement lié aux emplois qui touchent l’administration d’entreprise.

La franchise est donc votre meilleure alliée. Avouez votre infraction au recruteur, expliquez-lui la démarche que vous avez suivie, faites-lui comprendre que vous êtes sur la bonne voie. Comme dans toute entrevue d’embauche, misez sur vos qualités et vos compétences, faites valoir que vous étudiez pour démontrer votre sérieux. Proposez à l’employeur de vous prendre à l’essai quelque temps pour faire vos preuves. Si vous avez été en détention ou avez dû respecter des conditions spéciales, votre agent de surveillance ou de libération conditionnelle serait une bonne personne à mettre en référence. Il pourrait témoigner de votre capacité à bien respecter les règles qui vous ont été imposées.

Vous pouvez aussi parler du fait que vous finirez par obtenir votre pardon. Offerte par la Commission nationale des libérations conditionnelles, cette disposition permet que votre dossier judiciaire soit retiré des banques de données policières fédérales comme celle de la GRC, trois ou cinq ans après avoir purgé votre peine, selon le mode d’accusation – les sphères provinciales ne sont pas tenues de le faire, mais se soumettent généralement à cette pratique. Ce pardon prouvera que vous avez fait preuve de bonne conduite.

Consultez aussi l’organisme OPEX, un service d’emploi pour personnes adultes judiciarisées, financé par Emploi-Québec. Vous pouvez notamment y consulter une banque d’employeurs ouverts à embaucher des candidats qui ont un casier judiciaire.