Stationner en ville, luxe ou nécessité?

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Aujourd’hui, les professionnels bien nantis de l’Amérique du Nord cherchent plus qu’un simple logement quand ils décident de devenir propriétaires de condos en ville : un stationnement privé leur paraît souvent une nécessité.

«Il était impensable pour nous d’acheter un appartement qui n’avait pas de stationnement», raconte Christine Brien. En 2008, elle et son conjoint, deux professionnels d’origine française, ont acheté leur premier condominium à Montréal, sur la rue Sainte-Famille proche du centre-ville. «Même si, au moment de cet achat, nous n’avions pas encore de voiture, nous voulions absolument avoir la possibilité de la garer facilement une fois qu’on en aurait acheté une. De plus, on savait qu’un garage privé rattaché à notre condominium en faciliterait la revente.»

Dans plusieurs grandes villes au Canada et aux États-Unis, des milliers de ménages tiennent le même raisonnement. La densification des populations rend le stationnement dans la rue difficile. Un nombre croissant de citadins veulent donc trouver un toit, ou du moins une place réservée pour leur compagnon à quatre roues. En conséquence, le prix des stationnements privés ne cesse de monter.

Prix gonflés?

Ces derniers mois, un espace intérieur pour une auto situé près du stade des Giants à San Francisco s’est vendu 82 000 $. À Boston, une acheteuse a payé 560 000 $ pour deux espaces extérieurs situés dans une ruelle.

Au centre-ville de Toronto, les stationnements privés dans le luxueux projet immobilier du Four Seasons Hotel and Residences trouvent preneurs à 100 000 $ l’unité.

Au Québec, les tarifs sont loin d’être aussi élevés, mais ils ont considérablement augmenté ces dernières années. À Montréal, le prix moyen d’une place offerte en option avec un condominium se situe autour de 40 000 $, le double d’il y a 10 ans. Prix gonflé ou réalité de la vie urbaine en 2013?

«La valeur des stationnements fluctue en fonction du nombre de personnes qui ont besoin de garer leur voiture dans un secteur», explique Nicolas Roverselli, courtier immobilier agréé depuis 14 ans et président de l’agence Plateau Immobilier, qui compte deux succursales à Montréal. Au centre-ville de Montréal, où il est très difficile de stationner, le coût des emplacements intérieurs varie de 40 000 $ à 50 000 $ et parfois plus. Idem dans le Vieux-Montréal.

Dans les quartiers plus éloignés du centre, comme Rosemont et Villeray, le problème du stationnement se pose beaucoup moins. Les vignettes de la Ville réservées aux automobiles des résidents, le peu d’immeubles à plusieurs étages et les nombreux duplex et triplex déjà pourvus d’un espace de stationnement dans la cour contribuent à diminuer la demande. Dans ces secteurs, un acheteur de condo neuf peut s’attendre à payer environ 30 000 $ pour un espace intérieur rattaché à sa propriété.

Un bon investissement

Qu’en est-il à Québec? Les prix varient entre 10 000 $ et 25 000 $, selon qu’on vit au centre-ville ou en périphérie, estime André Drolet, courtier immobilier chez RE/MAX 1ER CHOIX.

D’après Nicolas Roverselli, il vaut mieux acheter son condominium avec un stationnement, surtout si on va habiter dans un quartier central. S’il est couvert, c’est encore mieux.

«C’est un bon investissement, dit-il. Avoir un garage, c’est très pratique. Les propriétaires utilisent cet espace de façon multifonctionnelle : on y remise ses vélos, sa moto et autres objets. De plus, un espace privé se revend facilement (généralement aux autres copropriétaires du même immeuble), et il y a toujours moyen de le louer pour aider à payer son hypothèque.»

En effet, les sections stationnements des petites annonces en ligne offrent un grand choix de garages à louer chez les propriétaires de Montréal. Le coût mensuel de ceux-ci fluctue de 50 $ à 200 $ selon la proximité du centre-ville.

Hélène Porada et son conjoint ont acheté leur condo dans le secteur de Parc-Extension il y a quatre ans. Pour ce couple de professionnels, l’acquisition d’une place de stationnement couvert avec leur appartement en a largement valu la chandelle.

«En hiver, ça rend les déplacements et les courses beaucoup plus faciles, dit Hélène. Nous avons un enfant en bas âge, et le garage situé au sous-sol de l’immeuble nous permet de ne pas avoir à trop l’emmitoufler les mois où il fait froid. C’est un luxe qui améliore le quotidien quand on vit dans une ville comme Montréal où les hivers sont longs. Avoir un garage intérieur augmente aussi la valeur de notre propriété.»

Prix approximatifs des stationnements intérieurs rattachés à des condos neufs dans quelques quartiers de Montréal

Ahuntsic : environ 30 000 $

Villeray : de 30 000 $ à 45 000 $

Rosemont : de 30 000 $ à 45 000 $

Outremont : de 40 000 $ à 45 000 $

Plateau : de 40 000 $ à 45 000 $

Centre-ville : de 40 000 $ à 50 000 $

Vieux-Montréal : de 40 000 $ à 50 000 $


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