Portraits de jeunes entrepreneurs

Pour un diplômé sans expérience sur le marché du travail et dont le pécule est encore bien mince, lancer sa propre entreprise s’avère une aventure remplie de risques. Croire en soi et en son projet, voilà ce qui semble conduire les jeunes entrepreneurs vers la réussite en affaires.

Patrick Rouleau, Kaléo Design, Montréal
L’aventurier

Au cours de ses études secondaires, Patrick se découvrait des talents d’entrepreneur et lançait une petite compagnie d’impression de dessins sur t-shirts. Aujourd’hui, à 22 ans, il dirige sa propre entreprise multimédia (conception de sites Web, CD-ROM, design, infographie 2-D et 3-D). Kaléo Design, qui existe depuis deux ans, compte trois employés en plus de Patrick, son président.

Les compétences techniques de ce dernier proviennent de sa passion pour les technologies et de sa grande curiosité. À la suite de l’obtention de son DES, il a débuté une formation en électronique à l’Institut Teccart, et une autre en multimédia à l’Académie internationale du design, mais il a choisi de ne pas poursuivre ses études. «Après six mois à l’Académie, je pensais déjà à me lancer en affaires. Je voulais avancer plus vite, j’avais le goût de l’aventure.»

Patrick s’investit alors corps et âme dans son projet. Il a obtenu le soutien de ses parents et amis, mais aussi d’organismes comme le Centre local de développement (CLD) du quartier Côte-des-Neiges, où il a reçu conseils et aide financière.

«Aujourd’hui, je crois que se lancer en affaires tout de suite après ses études n’est pas la meilleure chose à faire. Il est important d’acquérir de l’expérience sur le marché du travail auparavant afin d’être un meilleur gestionnaire.»

Patrick vise l’expansion de son entreprise, mais il est conscient du danger de voir trop grand. Beaucoup de recherche, de l’initiative et une attitude très professionnelle : voilà les clés de son succès!

Nicolas Gauthier et Marie-Christine Hudon, Le Rieur Sanglier, Yamachiche
Les optimistes

Les propriétaires et dirigeants du Rieur Sanglier ne restent pas assis sur leur jambon! Les deux jeunes entrepreneurs effectuent la transformation de la viande de sanglier, de l’élevage des bêtes jusqu’à la mise en marché de la viande.

Lors de leurs études en marketing à l’Université Laval, les deux comparses ont réalisé une recherche sur la mise en marché au Québec des grands gibiers tels que le wapiti, le bison, le cerf et le sanglier. Leur intérêt s’est rapidement tourné vers ce dernier, sa viande étant très en demande. Ils ont présenté leur projet au Concours québécois en entrepreneurship organisé par Entrepreneuriat Laval et ont remporté le premier prix. Après un an de travail acharné à préparer leur plan d’affaires, ils ont enfin ouvert Le Rieur Sanglier en avril 1998.

Les débuts n’ont pas toujours été faciles, souligne Nicolas. «Nos demandes de financement étaient refusées; on nous disait que l’exploitation du sanglier n’était pas un domaine d’avenir. Malgré tout, nous voulions démarrer notre projet sans attendre le financement. Nous avons été chanceux, car nous avons pu installer notre entreprise dans un bâtiment de ferme appartenant à mon père.»

Le Rieur Sanglier distribue maintenant ses produits partout au Québec, et ses dirigeants songent à développer d’autres débouchés, notamment en s’impliquant lors de journées champêtres et de méchouis.

Nicolas conseille aux jeunes entrepreneurs de foncer, d’apprivoiser l’insécurité, d’être prêts à travailler constamment pour rendre leur compagnie viable et de toujours penser à long terme.

Geneviève Bolduc-Duval, Crackpot Café Studio Créatif, Sainte-Foy
La passionnée

Énergie, temps, soutien : voilà les éléments gagnants, selon Geneviève, pour diriger une entreprise. Après une formation en sciences humaines au collégial, elle part à l’aventure dans l’Ouest canadien. Elle découvre alors le concept «café et décoration de poterie». L’idée de recréer ce type de commerce au Québec l’embrase.

«Durant mes études, jamais je n’avais pensé lancer ma propre entreprise», confie Geneviève. À son retour, elle suit un cours de trois mois en démarrage d’entreprise au Centre Maurice-Barbeau de Sainte-Foy, spécialisé en formation en entrepreneuriat. Les événements ont déboulé par la suite, si bien qu’en mai 1998 Crackpot Café Studio Créatif ouvrait ses portes.

«Au début, je me laissais beaucoup influencer par les gens sceptiques relativement à mon projet. Ça m’a découragée quelque peu. Je me suis alors forgée une volonté de béton. Croire en son projet et avoir une confiance inébranlable en soi sont des points essentiels pour réussir en affaires!»

Pour elle, les autres atouts pour réussir à démarrer une entreprise sont l’appui des parents et des amis — «c’est de l’or!» — et la minutie dans l’élaboration du plan d’affaires. Elle a aussi pu compter sur l’aide du CLD de sa région. Son souhait? Aider à son tour de jeunes entrepreneurs en offrant des conférences, du soutien et de l’encouragement.

Petit guide de démarrage d’une entreprise

Qui a dit que se lancer en affaires était facile?

Ne devient pas entrepreneur qui veut! Celui qui rêve de se lancer en affaires doit posséder des aptitudes pour le leadership. Comme le croit Paule Tardif, responsable du développement de l’entrepreneuriat au Centre d’entrepre­neurship HEC–Poly-UdeM, la véritable nature d’un entrepreneur provient de ses qualités personnelles, dont le dynamisme, la détermination, la confiance en soi, la capa­cité d’adaptation et de résolution de problèmes. «Il faut avant tout posséder la fibre entrepreneuriale. On est entrepreneur ou on ne l’est pas, peu importe notre formation ou notre expérience professionnelle!» La connaissance des outils de gestion est aussi essentielle pour un démarrage réussi. «Ça prend de la passion et de la compétence pour se lancer en affaires. La passion pour croire en son projet, persévérer et garder la force pour continuer; la compétence pour maîtriser tout ce qui concerne la gestion, savoir où trouver les ressources nécessaires, s’adapter à la vie entrepreneuriale, etc. Car dans le domaine des affaires, il y a beaucoup de compétition.»

«Avoir de l’expérience sur le terrain et une formation dans son domaine de prédilection est un plus, bien sûr. Mais ce n’est pas un préalable absolu», explique Josée Cusson, coordonnatrice au CLD de Laval. Plusieurs écoles de formation professionnelle offrent des cours et des ateliers de sensibilisation au lancement d’une entreprise. «Les jeunes ont besoin de connaissances sur la gestion, le commerce, la comptabilité, le domaine des affaires, entre autres», explique Geneviève Bourdeau, directrice adjointe du Centre d’études profes­sionnelles de Saint-Jérôme. La préparation du plan d’affaires est assez complexe, et celui-ci doit être impeccable. De plus, il faut savoir appliquer ce plan concrètement par la suite.

L’argent s’avère bien souvent le souci principal lors du lancement d’une entre­prise. Les CLD et d’autres organismes gouvernementaux offrent de l’aide sous forme de prêts et de subventions, de même que du soutien pour la recher­che de financement. De plus, il existe de nombreux concours pour les jeunes entrepre­neurs, dont le concours d’innovation des HEC, Forces avenir, et le Concours québécois en entrepreneurship d’Entrepreneuriat Laval. Enfin, les plus chanceux se dénicheront des parrains qui accepteront d’investir dans leur projet.

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