Les premières cartes postales du Québec datent du tournant du 20e siècle. Elles témoignent de la vie de l’époque, incluant quelques incursions dans le monde du travail. Le dur labeur n’est-il pas le plus beau des paysages?
C’est en 1897 que les cartes postales illustrées deviennent un moyen de communication pour le commun des mortels au Canada. Le gouvernement fédéral avait auparavant le monopole de ce médium; il émettait des entiers postaux qui servaient à favoriser les échanges de nature commerciale.
Les cartes postales gagnent rapidement en popularité auprès de toutes les classes de la société. «Elles étaient peu chères et étaient efficaces, car le service de poste passait deux à trois fois par jour en ville», raconte l’historien et cartophile Yves Beauregard, qui a dirigé l’ouvrage Le Québec d’antan à travers la carte postale ancienne (HC Éditions, 2010).
En 1900, 27 000 cartes postales sont envoyées au Canada chaque année; 13 ans plus tard, ce nombre grimpe à 60 millions.
L’âge d’or de la carte postale au Québec se situe entre 1905 et 1915, le phénomène étant ensuite ralenti par la Première Guerre mondiale.
Parmi la collection de cartes postales de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Jobboom en a recensé tout un lot qui présente des scènes de la vie quotidienne des travailleurs.
Mais ces cartes à thématique professionnelle demeurent plutôt marginales au Québec, comparé à ce qui se faisait alors dans les «vieux pays». «En Europe, tous les petits métiers des grandes villes ont fait l’objet de cartes postales, raconte Yves Beauregard. C’était très prisé.»
Au Québec, les intérêts sont différents. «Les cartes postales étaient surtout centrées sur le tourisme : les bâtiments, les monuments, les fortifications et les événements marquants, comme le congrès eucharistique de Montréal en 1910 ou le tricentenaire de Québec en 1908», explique l’historien.
Les portraits de travailleurs sont principalement le fait de photographes locaux qui prenaient quelques clichés et les imprimaient à faible tirage, par opposition aux cartes postales d’éditeurs, diffusées à plus large échelle.
Voici notre sélection des plus belles cartes liées au travail.
Des pompiers en tenue de feu et tenue de ville, vers 1908
Un groupe de bûcherons, date inconnue
Un ouvrier de Montréal, date inconnue
Le métier à tisser canadien, date inconnue
Bouchers dans leur abattoir de Montréal, date inconnue
Un épicier, vers 1910, à Montréal
Pêcheurs qui tirent des marsouins hors de l’eau à Rivière-Ouelle, date inconnue
Conducteurs de train à Québec, quelque part entre 1900 et 1910
Salle des reporters du journal La Presse, à Montréal, quelque part entre 1903 et 1909
(Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
Des infirmières de l’Hôtel-Dieu à Montréal, date inconnue
Bijoutiers du Theo Grothe’s Jewelry Store à Montréal, date inconnue
Des ouvriers du pont de Québec, date inconnue
Ouvrier de la mine Sladen Malartic en 1935
Sources: Site web du Musée McCord, Le Québec d’antan à travers la carte postale ancienne (HC Éditions), Club des cartophiles québécois