Peut-on refuser un contrat?

Chaque fois qu’un travailleur autonome refuse un contrat, il risque de perdre un client. L’idéal, c’est de trouver une solution pour accepter le mandat.

Il faut voir à long terme et déterminer à quels clients on donne la priorité. «S’il s’agit d’un client à qui on ne tient pas trop, on peut dire : “Non, je regrette, je n’ai pas le temps”. Mais si c’est un client important, il faut arriver avec une solution. Car si on refuse, il ira ailleurs et on va le perdre», indique Louis Jacques Filion, professeur à HEC Montréal, spécialisé notamment en travail autonome, et titulaire de la Chaire d’entrepreneuriat Rogers–J.-A.-Bombardier.

Prenez le temps de réfléchir

Quand un client vous propose un contrat, ce n’est pas nécessaire de répondre du tac au tac. «Montrez-vous toujours positif», suggère Louise Lapointe, présidente d’Affaires et développement québécois, une association de travailleurs autonomes. «Dites-lui que son projet est intéressant, que vous allez y réfléchir et donnez-lui un rendez-vous téléphonique pour en reparler plus tard dans la journée. Ça vous donnera le temps d’évaluer comment vous organiser pour mener à terme ce mandat.»

Évaluez l’urgence

«Vérifiez l’urgence du besoin du client, conseille Mme Lapointe. Parfois, on nous dit que c’est très pressant, mais en posant des questions, on se rend compte qu’il est possible de retarder l’échéance. Le seul fait d’étirer les délais d’une ou deux semaines peut nous permettre d’accepter le contrat malgré nos autres engagements.»

Partagez ou déléguez le travail

«Le travailleur autonome doit absolument avoir un réseau de collaborateurs sur qui compter quand il est débordé, dit M. Filion. Si vous tenez à votre client, acceptez le mandat et confiez-le à un collègue que vous superviserez.»

«On peut aussi partager le travail, poursuit Mme Lapointe. Prenez une partie du travail et confiez le reste à un collègue avec qui vous ferez équipe. Pour vous allier des collaborateurs, faites partie d’une association de travailleurs autonomes ou d’un groupe de professionnels de votre domaine. Et surtout, participez aux activités de ce groupe, comme les formations, les déjeuners-conférences ou les 5 à 7, pour créer des liens avec d’autres travailleurs.»

Prévoyez les surprises

«Dans une semaine, gardez 30 % de votre horaire de travail libre pour les imprévus, conseille Louise Lapointe. Ça vous donne du jeu si jamais une rencontre dure plus longtemps, si vous restez pris dans la circulation ou si un contrat vous demande plus de temps que prévu. Ça permet aussi de trouver le temps pour dépanner un important client qui vous demande un service urgent.»