Montréal : une économie en transformation

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Vue du centre ville de Montréal

À Montréal, les emplois se transforment. Au fil du temps, les postes du secteur des services remplacent graduellement ceux de l’industrie manufacturière. La réfection des infrastructures routières occupe aussi de nombreux travailleurs, mais l’intégration en emploi des immigrants demeure un défi majeur pour assurer le dynamisme de l’économie de l’île.

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Les carrières d’avenir.

Les perspectives

Montréal a perdu 7 % de ses entreprises depuis l’an 2000, selon Statistique Canada, et c’est surtout le secteur manufacturier qui a écopé. Encore récemment, en janvier 2012, le fabricant d’électroménagers Mabe Canada annonçait la fermeture de son usine de sécheuses en 2014. C’est près de 740 emplois qui seront perdus. «Le secteur manufacturier est le plus à risque en raison de la concurrence étrangère et de la force du dollar canadien», note Richard Deschamps, responsable du développement économique à la Ville de Montréal.

Néanmoins, le secteur manufacturier n’est pas mort pour autant. À Montréal, il survit entre autres grâce au sous-secteur de l’aéronautique, qui occupe environ 45 000 travailleurs sur l’île. Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), cite en exemples Bombardier et le fabricant de simulateurs de vol CAE. Le carnet de commandes de ce dernier ne désemplit pas. En 2012, CAE a notamment décroché deux contrats avec Air China et EasyJet, d’une valeur de 102 millions de dollars.

Après avoir été touché par une vague mondiale de restructurations, le secteur de la production pharmaceutique a repris du mieux avec l’annonce, en juillet dernier, d’un investissement de 31,7 millions de dollars à l’usine montréalaise de Pfizer. Cependant, une mauvaise nouvelle est venue assombrir ce secteur, avec l’annonce du licenciement de quelque 300 personnes par la pharmaceutique. Ces coupes affecteront notamment les travailleurs de Montréal. Toutefois, les employés touchés travaillent surtout en vente et en marketing.

Secteur sous-estimé, selon Richard Deschamps, la transformation alimentaire est bien présente sur l’île, avec des PME comme DaVinci et Stromboli, et de grands joueurs comme Metro ou Molson.

Ruee vers les services

Mais c’est le secteur des services qui arrive premier au chapitre de la création d’emplois pour les prochaines années. En 2012, les entreprises œuvrant dans ce domaine sur l’île de Montréal ont investi 9,3 milliards de dollars, soit 32 % du total des investissements de ce type au Québec, rapporte l’Institut de la statistique du Québec. Comparativement, la production de biens a bénéficié de seulement 1,2 milliard de dollars d’investissements. Hughes Leroux, économiste à Emploi-Québec, rappelle que 95 % des emplois créés d’ici 2015 à Montréal se concentreront dans les services. Déjà en 2011, 803 000 personnes y travaillaient, selon Emploi-Québec, par comparaison avec 93 000 dans le secteur manufacturier et 33 000 dans l’industrie de la construction.

Michel Leblanc s’attend à une croissance régulière d’environ 2 % au cours des prochaines années, pour les services professionnels et techniques, la finance et l’assurance. «On n’est pas dans une période d’effervescence, mais plutôt de croissance solide», explique-t-il.

Les technologies de l’information et des communications représentent toujours un pôle important, avec les firmes de jeu vidéo comme Funcom, Warner Bros. et Ubisoft. Par ailleurs, en rachetant la société britannique Logica en 2012, CGI, dont le siège social est à Montréal, est devenue la sixième entreprise mondiale dans les services-conseils en TI.

«Job de bras»

Les 33 000 travailleurs de la construction ne manquent pas de travail non plus. Les chantiers des centres hospitaliers de l’Université de Montréal, de l’Université McGill, du nouvel Hôpital-Shriners pour enfants, et la rénovation et l’agrandissement du CHU Sainte-Justine donneront du boulot aux ouvriers, avant de venir doper le secteur des sciences de la santé.

S’ajoutent à cela la réfection d’infrastructures routières, notamment le pont Honoré-Mercier, les échangeurs Turcot, Décarie et Dorval, le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, et la construction de la voie réservée sur la rue Pie IX. Des travaux nécessaires pour l’avenir économique de Montréal. «La congestion routière a un coût pour nos entreprises. Les livraisons coûtent plus cher», soutient Michel Leblanc.

Par ailleurs, la CCMM estime que les retombées du Plan Nord ont créé ou maintiendront près de 15 000 emplois par année à Montréal, pendant 25 ans, notamment dans les bureaux de Rio Tinto Alcan ou d’Alcoa, les firmes de génie-conseil et les entreprises de fabrication d’équipement stratégique. 10/12

Population

1 958 257 habitants

Des secteurs qui recrutent

  • Construction
  • Fabrication (aliments, machines, matériel de transport, produits informatiques et électroniques, produits métalliques)
  • Finance et assurances
  • Information, culture et loisir (édition de logiciel, conception de systèmes informatiques, traitement et hébergement de données, télécommunications)
  • Santé et assistance sociale
  • Services professionnels, scientifiques et techniques

Source : Hugues Leroux, Emploi-Québec.

Principales villes

  • Baie-D’Urfé
  • Beaconsfield
  • Côte-Saint-Luc
  • Dollard-des-Ormeaux
  • Dorval
  • Hampstead
  • Kirkland
  • L’Île-Dorval
  • Montréal
  • Montréal-Est
  • Montréal-Ouest
  • Mont-Royal
  • Pointe-Claire
  • Sainte-Anne-de-Bellevue
  • Senneville
  • Westmount

À signaler

  • La société américaine de technologies de l’information et de services de formation Alphanumeric Systems a établi sa filiale canadienne à Montréal. Elle y ouvrira un centre de services consacré aux applications cliniques, un centre de soutien pour les applications techniques et une unité administrative. Le tout devrait créer 150 emplois en 2013.
  • Bombardier a annoncé, en juin 2012, la vente de 275 avions d’affaires Challenger à NetJets, un contrat d’une valeur de plus de sept milliards de dollars. Il s’agit de la plus importante commande de son histoire pour ce type d’appareil. Cela permettra de consolider les 2 500 emplois de son usine de Dorval, et pourrait en créer d’autres.

 

Sur le terrain

GENIVAR occupe la dix-huitième place dans le classement des plus grandes firmes de services professionnels au monde. Avec 14 500 employés, dont 2 500 au Québec, l’entreprise offre des services tant en génie qu’en environnement, en arpentage et en architecture.

La firme embauche constamment, notamment dans son secteur environnement. «On doit évaluer l’impact environnemental de nos projets», explique la directrice des communications, Isabelle Adjahi.
Le secteur minier, alimenté par la hausse des prix du minerai, recrutera aussi beaucoup, entre autres des ingénieurs miniers. «Nous peinons à trouver ce type de main-d’œuvre en nombre suffisant au Québec, et nous recrutons souvent en Europe», note Isabelle Adjahi.

L’entreprise engage des ingénieurs, mais aussi des biologistes, des arpenteurs, et même des sociologues, qui évaluent l’impact social des projets. Pour les retenir à son service, GENIVAR mise sur sa philosophie d’«empowerment», grâce à laquelle les ingénieurs se voient accorder beaucoup d’autonomie.

Les tendances demographiques

Près du quart de la population -québécoise habite Montréal (24,5 %). Le taux de fécondité y est de 1,5 enfant par femme, comparativement à 1,69 dans l’ensemble du Québec. Environ 20 000 habitants par année quittent l’île. Pourtant, la population y demeure stable et plus jeune que dans la plupart des autres régions. Ces départs sont compensés par les nombreux cégeps et -universités qui attirent les 18-24 ans,-seul groupe d’âge dans lequel Montréal avait un solde de migration interrégional- positif en 2011 (+2 340). Et ce, sans compter que plus de 65 % des immigrants- récents y élisent domicile. À 20,4 %, le taux de chômage demeure toutefois très élevé chez les immigrants arrivés au cours des cinq dernières années. «C’est un défi pour Montréal de mieux intégrer les immigrants à l’emploi, en reconnaissant leur expérience et leurs diplômes», note Hugues Leroux, économiste à Emploi-Québec.

Recherchés

  • Ambulanciers
  • Audiologistes
  • Ergothérapeutes
  • Gestionnaires de services informatiques
  • Hygiénistes dentaires
  • Infirmiers
  • Ingénieurs en génie civil et mécaniciens
  • Inhalothérapeutes
  • Pharmaciens
  • Technologues et techniciens en génie civil

Source : Emploi-Québec. Le marché du travail dans la région de Montréal, Perspectives d’emploi par profession 2011-2015, 2012.